Etape
2 - Autour de la Casbah d'Alger - Les mosquées et le front
de mer
Samedi 26 octobre 2024.
Pour nos premiers pas en Algérie et dans la ville d'Alger,
notre accompagnateur sera Moncef, un ancien professeur d'histoire
reconverti en guide touristique. Je vais rapidement comprendre
que tout est possible en Algérie.

Après avoir garé la voiture,
nous débouchons à deux pas de la Casbah et des mosquées
qui longent le front de mer.

A commencer par la mosquée
Djamaä El Kebir, littéralement la Grande Mosquée
qui est une des principales mosquées d'Alger d'époque
médiévale.

Sa construction remonte au XIe siècle,
avec une assise hammadide agrandie par le sultan Almoravide,
Youssef Ben Tachfine.

Elle faisait partie de la ville berbère
d'origine, le minaret date de 1324 et fut construit par
le sultan zianide de Tlemcen, Abû Tâshfîn. C'est
donc l'une des plus anciennes mosquées de la ville.

A deux pas de là, se dresse
la mosquée Djamaâ el Djedid. Elle
a été construite en 1660 dans le style mauresque.
Sa proximité avec la mer lui valut aussi son surnom de Mosquée
de la Pêcherie.

Elle est construite en pierre, marbre,
brique et plâtre. Le décor intérieur
est fait de céramique et de bois.

Cette mosquée, l'un
des édifices les plus importants de la période ottomane,
est encore aujourd’hui le grand temple hanafite. Certaines
de ses formes évoquent l’art byzantin.

Elle aurait été conçue
par le maître d’œuvre musulman al-Hâjj Habîb
qui se conforma aux modèles ottomans, et non comme
le raconte la légende par un esclave chrétien qui
aurait marqué cette mosquée du symbole de sa foi.

Son plan est basilical avec un
transept, lui donnant un plan évoquant une croix latine,
ce qui alimenta la légende de son concepteur. Ses
trois nefs perpendiculaires au mur de la qibla sont coupées
par cinq travées.

La nef centrale et l'avant dernière
travée sont surélevées formant au niveau
du toit une croix latine, dont le croisement des bras est surplombé
d’une coupole, tandis que les nefs latérales
sont couvertes de coupolettes et de terrasses plates surmontant
des arcs de cloître, allégés à leur base
de défoncements en arc brisé.

La nef centrale est couverte en berceau,
ses arcs doubleaux retombent sur des piliers cruciformes ;
elle magnifie l’espace de la qibla par une largeur importante
et par une coupole sur pendentifs légèrement ovoïde,
dont le profil à la pointe nettement accusée rappellerait
le dôme de l'église syrienne de Saint-Georges d'Ezra.
L’usage des pendentifs évoque les coupoles d'Istanbul.

La coupole est circonscrite
aux quatre angles par les coupolettes ovoïdes des nefs latérales,
qui reposent sur un tambour octogonale et quatre pendentifs.

Cette mosquée, d'allure si profondément
byzantine, est pourvue d'un minaret carré à lanternon
de silhouette maghrébine, couronnées d’une frise
de céramique, aux proportions très élégantes.
Sa forme proche des églises se retrouve dans certaines mosquées
de la péninsule balkanique.

On rencontre également des édifices
algérois au profil similaire, comme les mosquées
de Ali-Bitchnin ou de Ketchawa. Il s'agissait surtout d'allonger
la salle de prière afin d’augmenter l'espace réservé
aux fidèles.

Le front de mer d'Alger est un lieu
chargé d'histoire, un témoignage de la rencontre
entre différentes cultures et un symbole de la modernité
algérienne.

Le style haussmannien, qui a profondément
marqué Paris au XIXe siècle, a également
laissé son empreinte sur Alger.

Les immeubles cossus, aux façades
élégantes et aux balcons en fer forgé, sont
emblématiques de cette période. Ils témoignent
de l'ambition de la France de faire d'Alger une ville moderne et
européenne.

Si le style haussmannien est dominant,
il cohabite harmonieusement avec d'autres influences architecturales.

On retrouve ainsi des éléments
de l'architecture mauresque, héritage du passé arabo-musulman
de la ville, ainsi que des influences Art déco et modernistes,
qui ont marqué le XXe siècle. Cette diversité
architecturale est une richesse qui fait le charme du front de mer.

Le front de mer d'Alger a toujours
été un lieu de vie et de rencontres privilégié
pour les Algérois.

Les cafés et les restaurants
qui bordent la promenade offrent une vue imprenable sur
la Méditerranée et sont des lieux de rendez-vous incontournables.

A deux pas de là, se dresse
la Grande Poste, un bâtiment imposant, construit dans
les années 1930, est un exemple typique de l'architecture
Art déco.

Et bien sûr, la place
des Martyrs, située à proximité du front de
mer, qui reste un lieu de mémoire et de rassemblement.

Hélas, certains immeubles
sont dans un état de délabrement avancé,
en raison du manque d'entretien et des intempéries.

Et la demande en logements étant
forte, de nombreux projets immobiliers menacent le caractère
authentique du front de mer.

La préservation du front de
mer d'Alger est un enjeu majeur pour la ville. Il s'agit
de concilier la protection du patrimoine architectural avec le développement
urbain et les besoins de la population.

De nombreux projets de réhabilitation
et de valorisation sont en cours, dans le but de redonner
au front de mer tout son éclat.







|