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Algérie - D'Alger au Sahara oriental - Octobre 2024

Etape 15 - Tipasa - Une cité antique qui a su traverser le temps

Dimanche 27 octobre 2024. Le site a été classé patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO en 2002 en décrivant le site comme "l'un des plus extraordinaires complexes archéologiques du Maghreb" reflétant de manière très significative les contacts entre les berbères et les vagues de colonisation punique et romaine entre le VIe siècle av. J.-C. et le VIe siècle de notre ère

Un peu d'histoire. L'emplacement du comptoir a été choisi comme un point de relâche entre Icosium (Alger) et Caesarea (Cherchel) offrant un refuge pour les navigateurs sur leur route vers les Colonnes d'Hercule (Gibraltar).

Le comptoir se développe et devient vers le IIe siècle av. J.-C. une véritable cité punique inféodée à Carthage.

Des stèles représentant des symboles phéniciens tels que le Signe dit de Tanit et des pièces de monnaie typiques de Carthage représentant le cheval et le palmier témoignent de l'influence punique sur la ville.

En outre, du mobilier funéraire a été retrouvé dans différentes nécropoles puniques attestant de l'importance de cette ville, des nécropoles considérées par l'UNESCO comme des plus anciennes et des plus étendues du monde punique.

À part des pièces de céramiques campaniennes, des lampes hellénistiques et des pièces de monnaie représentant Massinissa, Juba II et Ptolémée, aucun monument datable de l'époque numide n'a pu être retrouvé par les archéologues, très probablement en raison des remaniements architecturaux de l'époque romaine.

Toutefois, étant sur l'axe routier est-ouest de la Maurétanie, la ville ne pouvait échapper aux rivalités berbères sur ces territoires entre les rois numides Syphax, Massinissa, Bocchus 1er, Juba 1er et Bocchus II.

Cependant la ville connaît un certain essor sous le roi Juba II et devient avec sa capitale Caesaria (Césarée) situé à une vingtaine de kilomètres à l'ouest, l'un des foyers de la culture gréco-romaine et un centre de transit et de négoce actif.

En 40 apr. J.-C., Ptolémée, fils de Juba II, est exécuté par Caligula, et la Maurétanie passe définitivement sous administration romaine directe.

Sous le règne de l'empereur romain Claude Ier, entre 41 et 54 apr. J.-C., la Maurétanie est divisée en deux provinces.

La Maurétanie césarienne qui tire son nom de sa capitale Césarée (actuelle Cherchell) sur un territoire correspondant au centre et à l'ouest de l'actuelle Algérie, et la Maurétanie tingitane avec Tingis (actuelle Tanger) comme capitale, sur un territoire correspondant au nord de l'actuel Maroc.

En l'an 46, Tipasa prend le statut de municipe de droit latin (jus latinus). Initialement, la ville se situe sur la colline à l'emplacement actuel du phare dominant le vieux port et comporte des maisons, le forum, la basilique judiciaire et le capitole, l'ensemble délimité par une enceinte.

La ville s'étend ensuite sur la plaine ainsi que sur les collines est et ouest avec de nombreux édifices publics et privés tels que la villa aux fresques; le tout est entouré d'une enceinte plus grande d'environ 2.200 mètres.

Tipasa fut ainsi élevé au rang de colonie romaine : colonia Aelia Tipasensis.

La cité reçoit toutes les prérogatives de la citoyenneté romaine et à la fin du IIe siècle la ville connaît son apogée à l'époque des derniers Antonins et des Sévères avec une population qui s'élève, selon les estimations "avec réserve" de Stéphane Gsell, à 20.000 habitants appelés Tipasitani ou Tipasenses.

Dans la première moitié du IIIe siècle, le christianisme y fait son apparition.

L'épitaphe de Rasinia Secunda dont le décès est daté au 17 octobre 237 est la plus ancienne inscription chrétienne datée d'Afrique (238).

Du IIIe au IVe siècle, le christianisme a connu un véritable essor, comme en témoigne la multitude d'édifices religieux comme la grande basilique considérée parmi l'une des plus grandes d'Afrique antique, la basilique de l’évêque Alexandre, la basilique de sainte Salsa, ainsi que la multitude de nécropoles développées autour des lieux de culte.

Au milieu du IVe siècle, Tipasa subit comme beaucoup de cités d'Afrique du Nord, les affres du schisme donatiste.

Cette période a été marquée entre 371 et 372 par la révolte de Firmus soutenue par nombreuses tribus indigènes, des pillards ainsi que les donatistes pleins de haine religieuse contre l'Empire romain de Valentinien Ier.

Contrairement à Icosium et Caesarea prises d'assaut par Firmus, Tipasa a pu résister à cette invasion ce qui accroît vraisemblablement la prospérité de la ville pour quelques années encore.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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