Etape
22 - Au coeur du Tassili n'Ajjer - Le coucher de soleil pris à
la volée
Lundi 28 octobre 2024.
Avant d'arriver au camp, nous traversons un large espace
désertique encadré par de très hautes falaises.

L'endroit est véritablement
impressionnant. Ces falaises sont si hautes qu'elles empêchent
de bien voir le coucher du soleil.

On ne peut que le distinguer au
sommet de la montagne par la lumière rougissante du ciel.

Nous filons assez vite à travers
le désert (il s'agit d'arriver avant nuit noire afin que
nous pissions monter nos tentes à la lumière du jour)
et laissons derrière nous de grand panache de fumée
et de poussière dans lesquels plongent les autres véhicules
qui nous filent le train.

A dire vrai, la situation est
assez grisante et je n'ose pas demander à Mokhtar
de m'arrêter pour immortaliser la scène.

Il me donc ouvrir la fenêtre
et photographier dans mon dos à la volée
pour espérer capter un peu de ce coucher de soleil.

Désormais, le cirque que nous
traversons apparaît comme une succession de falaises
découpées dans le ciel bleu nuit et déjà
rougissant.

Lentement le soleil repeint
le ciel d'une belle patine blonde bloquant le jour derrière
les pans de la montagne.

Au sol, les nuages de poussière
trahissent le sillage des autres véhicules qui filent
à grande vitesse à travers le cirque désertique.

Quelques minutes plus tard, nous arrivons
au camp. L'équipe d'intendance a déjà
dressé les tables sur lesquelles nous attendent les thermos
de café et le thé préparé par l'équipe.
Mais il faut nous dépêcher.

Ce soir, pour la première fois,
nous montons nous-mêmes notre tente, ce qui
s'avère d'une facilité déconcertante.

Passer les tubes rétractables
de l'armature dans les passants de la toile s'avère
être comme un jeu d'enfant.

Les sardines et les piquets de mes
tentes d'adolescents n'ont plus lieu d'être et ont
été remplacées par des tentes dont le montage
et le démontage ne prend pas plus de cinq minutes.

Cerise sur le gâteau, nous avons
droit à de petits matelas bien fermes pour
être sûr de passer une nuit confortable.

Si le vent se lève, il nous
faudra juste lester la tente avec des pierres en faisant
bien attention de ne pas ramener avec elles quelque scorpion.

Ils sont légion dans cette région,
toujours cachés derrière la rocaille qui s'entasse
au pied des falaises. Il faut donc faire très attention.

Une fois la tente dressée, il
ne reste plus qu'à déplier les sac de couchage et
à les étaler sur les matelas. Enfin, nous pouvons
rejoindre les autre à la table d'honneur et profiter du bon
repas préparé par le cuisinier en chef de l'équipe
de Mokhtar.

Un chef hors pair ! Il me semble que
cela fait une éternité que je n'ai pas mangé
aussi bien et aussi longtemps sur la durée. Des produits
frais, des légumes, des soupes et quelques plats traditionnels,
que demander de plus quand on est en plein désert ?

Du coup, on se sent aussitôt
quelque peu privilégié. L'ambiance autour de la table
est toujours aussi bonne et nous passons des heures à
discuter et plaisanter ensemble jusqu'à ce que nous nous
rassemblions autour du feu de camp pour partager le thé.
La soirée n'est pas finie.

Tandis que Moussa s'occupe de préparer le
thé, les trois chauffeurs de notre expédition s'approchent
plus près du feu et commencent à chanter des chansons
touaregs, mélange de style arabe et de sonorité
maliennes, qui, sous la voûte céleste éclairée
de mille feux, nous plonge dans une béatitude certaine.
Les nuits dans le désert ont un parfum de bonheur.






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