Etape
21 - Au coeur du Tassili n'Ajjer - Les montagnes rougeoient à
l'heure dorée
Lundi 28 octobre 2024.
La route se poursuit à travers le désert et
le Tassili n'Ajjer. Une petite course contre la montre
pour arriver avant le coucher du soleil, une course que, hélas,
nous ne gagnerons pas.

Nous avons perdu trop de temps ce matin
du fait de notre réveil tardif, sans compter le temps
que nous avons perdu au cours de notre halte du midi. A
mon sens trop long. Mais bon, je ne suis pas l'organisateur.

Et certains d'entre nous dans le groupe
profite de ce temps pour aller escalader les montagnes environnantes,
ce qui nous fait encore perdre un peu plus de temps. Les aléas
du voyage organisé.

Mais franchement, je n'ai pas à
me plaindre. Nous ne sommes que quinze dans le groupe, pour
la plupart des Algériens et des bi-nationaux, et d'une gentillesse
tout à fait incroyable.

Une véritable cohésion
de groupe s'est imméditement formée et restera la
même jusqu'à la fin du voyage. Et un grand
merci encore à Mokhtar et son agence Zelouaz Voyages.

Toujours est-il que nous devons
rattraper notre retard et que nous fonçons à travers
le désert pour rejoindre notre campement.

C'est le moment que je choisis
pour donner à Mokhtar l'argent que je lui dois.
Jusqu'ici, je n'avais pas osé, tellement ce grand chef touareg
m'avait impressionné.

Délesté de mon argent,
mais surtout du poids de la culpabilité, nous pouvons
profiter à plein de notre route, qui est, il faut bien le
dire, d'une beauté tout à fait incroyable.

A mesure que nous avançons,
les flancs des montagnes se recouvrent d'une patine blonde
d'une beauté sidérante.

L'heure dorée fait son oeuvre,
mais ici, au milieu du désert, des montagnes asséchées,
des pics et des canyons, elle joue le rôle des peintres impressionnistes.

Partout la nature flamboie, les
montagnes rougeoient sous les effets du soleil rasant et
la terre se couvre d'une incroyable couleur cuivrée.

J'ai peine à le croire et
ose à peine demander à Mokhtar de nous arrêter
un moment afin que nous puissions faire quelques photographies
de ce spectacle sidérant.

Mais Mokhtar me rassure, me
dit qu'il est à notre service et qu'il ne faut pas hésiter
à demander, il est là pour ça. Me
voilà rassuré, mais je ne veux en aucun cas profiter
de la situation, respect oblige.

Et qu'importe que tous ces
paysages flamboyants ne soient pas imprimés sur la cellule
de mon appareil photo, ils le sont à jamais dans ma rétine
et dans mon coeur.

Nous allons faire quand même
quelques arrêts pour immortaliser ce spectacle et
capter la couleur flamboyante qui embrasent les parois des montagnes.

Partout le même spectacle, les
ombres qui s'allongent démesurément et le feu qui
semble courir le long des flancs des montagnes.

Je suis aussi interloqué de
voir ces couches de sable rouge qui s'accumulent ici et
là sur la base des montagnes, témoignant ainsi des
tempêtes fréquentes qui touchent le désert et
de la violence des vents qui, année après année,
érodent lentement ce massif surgi de terre il y
a des millions d'années.

Au fil du temps, les roches
dures se sont débarassées de leue gangues moins résistantes
pour s'ériger à travers le désert rouge, formant
des pics et des monuments de pierre dignes des plus grands
paysages de l'ouest américain.

"Avec les touristes en moins",
je glisse à Mokhtar en lui expliquant qu'il roule
aujourd'hui sans le savoir sur de l'or en barre.

Car un jour, j'en suis sûr,
les touristes viendront en masse pour découvrir ces paysages
absolument inouis. Le plus tard possible, je l'espère !

Il n'y a pas à en douter,
le Tadrart rouge tient toutes ses promesses, il est d'une beauté
insensée, plus beau encore que tous les autres déserts
que j'ai visités jusqu'ici.






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