Etape
4 - Alger - Au coeur de la Casbah et de son labyrinthe
Samedi 26 octobre 2024.
Nous voici donc au coeur de la casbah et de son labyrinthe
de petites ruelles étroites qui s'entremêlent, se chevauchent,
parfois partent sous la terre, descendent, remontent, sans jamais
s'entrechoquer.

Au-dessus de nos têtes, on peut
apercevoir des sortes d'étais en bois qui jaillissent
littéralement des murs pour supporter une façade.
Un système originale en fait qui a permis de préserver
la casbah des secousses nombreuses des tremblements de terre.

Les constructions de la Casbah sont
souvent caractérisées par une certaine flexibilité,
grâce à l'utilisation d'arcs, de voûtes
et de chaînages en bois qui permettent aux bâtiments
de se déformer sans se rompre lors d'un séisme.

Les matériaux utilisés,
tels que la pierre locale et le bois, ont des propriétés
mécaniques qui favorisent une certaine absorption de l'énergie
sismique.

A deux pas de là, se dresse
la merveilleuse mosquée Ketchaoua, l'un des monuments
les plus emblématiques de la ville. Son architecture
unique, mêlant influences mauresques et romano-byzantines,
en fait un lieu de culte et un site touristique majeur.

Les premières traces
d'une mosquée à cet emplacement remontent au XVe siècle.
Cependant, l'édifice actuel, tel que nous le connaissons
aujourd'hui, date principalement du XVIIIe siècle.

Au fil des siècles, la
mosquée a subi plusieurs reconstructions et modifications,
notamment en raison de tremblements de terre et d'évolutions
architecturales.

On y retrouve des éléments
typiques de l'architecture mauresque, comme les arcs en
ogive et les coupoles, ainsi que des influences romano-byzantines,
notamment dans les colonnes et les chapiteaux.

L'intérieur de la mosquée
est richement décoré de stucs, de céramiques
et de calligraphies arabes. Ces ornements témoignent du savoir-faire
des artisans de l'époque.

Elle a été endommagée
à plusieurs reprises par des tremblements de terre et des
conflits. Sous la colonisation française, elle a
même été convertie en église catholique,
avant d'être rendue au culte musulman après l'indépendance
de l'Algérie.

Plus loin, on retrouve le labyrinthe des
rues de la Casbah. En fait, elle est fondée sur
les ruines de l'ancienne Icosium au Xe siècle.

C'était une ville construite
sur une colline, s'étendant vers la mer, divisée
en la "ville haute" et la "ville basse".

On y trouve des bâtisses et des
mosquées datant du XVIIe siècle : la mosquée
Ketchaoua (construite en 1794 par le Dey Baba Hassan) flanquée
de deux minarets ; la Djama'a al-Djedid (1660, à l'époque
des Ottomans) avec sa grande coupole ovoïde achevée
en pointes et ses quatre coupoles ; la Djamaâ el Kebir
(la plus ancienne des mosquées), construite par le souverain
almoravide Youssef ibn Tachfin ; et la mosquée Ali Bitchin
(Raïs, 1623).

La Casbah contenait également
plusieurs palais, dont Dar Aziza, Dar Mustapha Pacha, le Palais
du Dey et Dar Hassan Pacha qui fut construit en 1791 pour abriter
le Pacha, qui y vécut pendant huit ans.

En 1839, peu après la conquête
française, le gouverneur français s'installe à
Dar Hassan Pacha. En 1860, Napoléon III et Eugénie
de Montijo visitent la ville.

Avant la domination française,
la casbah comptait environ 13 Jama Masjids, 109 mosquées,
32 mausolées et 12 Zawiyas, soit un total de 166 édifices
religieux.

Cependant, la majorité de ces
édifices religieux ont été détruits
pendant l'occupation.

En 1862, il ne restait que neuf
Jama Masjids, 19 mosquées, 15 mausolées et cinq Zawiyas.

De nombreuses mosquées telles
que la mosquée Ketchauoua et la mosquée Berrani ont
été transformées en bâtiments à
des fins non islamiques, comme des casernes militaires
et des églises.

La Casbah a joué un
rôle central pendant la guerre d'indépendance algérienne
(1954-1962).

Au cours des premières années
de la guerre, la Casbah était l'épicentre de la planification
de l'insurrection du Front de libération nationale (FLN),
à partir duquel il planifiait et exécutait des attaques
contre les citoyens français et les forces de l'ordre en
Algérie à l'époque.

Afin de contrer leurs efforts, les
autorités françaises ont lancé des opérations
dans la Casbah pendant la bataille d'Alger.










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