Etape
17 - Sur la route d'Alger - Arrêt obligatoire au mausolée
de Juba II
Dimanche 27 octobre 2024.
Après un superbe repas pris dans un restaurant du bord de
mer (heureusement, nous sommes allé visiter Tipasa avant
que la pluie ne commence à tomber !), nous reprenons
la route d'Alger, direction l'aéroport.

En chemin, arrêt obigatoire au
mausolée de Juba II, l'ancien roi de Maurétanie
au Ier siècle de notre ère, monument tout à
fait exceptionnel.

Ce mausolée est un tumulus
de pierre d'environ 80.000 m3, de 60,9 mètres de
diamètre et 32,4 m de hauteur.

Il comporte une partie cylindrique
ornée sur son périmètre de 60 colonnes
surmontées de chapiteaux ioniques et supportant une corniche.

La date de construction
et la fonction réelle de ce monument ne sont pas connues
avec certitude.

Sur la date, on sait qu'il est mentionné
dans un texte du géographe Pomponius Mela, daté
des années 40 ap. J.-C., époque où le royaume
de Maurétanie fut annexé par Rome.

Certains historiens pensent qu'il s'agit
d'un mausolée royal construit par le roi Juba II
qui régna de 25 av. J.-C. à 23 ap. J.-C. et
son épouse, la reine Cléopâtre Séléné.

Pour d'autres, l'étude architecturale
du monument permettrait de le dater approximativement du
Ier ou IIe siècle av. J.-C. et donc antérieurement
à la domination romaine sur l'Afrique du Nord.

L'édifice, un tumulus
de pierre d'environ 80.000 m3 mesure 60,9 mètres de diamètre
et 32,4 m de hauteur.

Érigé non loin de Tipaza
(près du village de Sidi Rached), sur une crête
des collines du Sahel algérois, il domine la plaine de la
Mitidja à 261 mètres d'altitude.

Il comporte une partie cylindrique
ornée sur son périmètre, dont le développement
est de 185,5 m, de 60 colonnes engagées surmontées
de chapiteaux ioniques et supportant une corniche.

Cette partie présente quatre
fausses portes situées aux points cardinaux. Ce sont
des panneaux de pierre de 6,9 m de haut, encadrés sur un
chambranle et partagés au centre par des moulures disposées
en croix. Il a été émis l'hypothèse
que ce serait cet ornement qui a justifié le nom traditionnel
de Tombeau de la Chrétienne.

Au-dessus, la partie conique est constituée
de 33 assises de pierre, hautes de 58 cm, et se termine
par une plate-forme. Elle est largement échancrée
au-dessus de la fausse porte de l'est.

L'entrée véritable du
monument, longtemps ignorée, se situe dans le soubassement,
sous la fausse porte de l'est.

Elle a été découverte
lors de la campagne de fouilles menée en 1865
par Adrien Berbrugger, inspecteur des Monuments historiques, à
la demande de Napoléon III.

C'est une porte basse, 1,1 m de haut,
et étroite, qui donnait sur une dalle coulissante en grès,
trouvée brisée. Ensuite, un couloir d'accès
très bas conduit au vestibule des lions.

Il est ainsi appelé parce qu'on
y voit un lion et une lionne sculptés en relief au-dessus
de l'accès au couloir intérieur.

Ce vestibule voûté
mesure 5,33 m de long, 2,52 m de large et 3,20 m de haut.
Cette entrée est aujourd'hui condamnée et inaccessible
aux visiteurs.

De ce vestibule, on accède en
gravissant sept marches à la galerie circulaire. Celle-ci
suit un tracé circulaire horizontal formant un cercle presque
complet qui, partant de la fausse porte est, passe successivement
derrière les fausses portes du nord, de l'ouest et du sud,
avant de tourner vers le centre du monument.

Au bout de la galerie, une porte munie
d'une herse, brisée elle aussi, ouvre sur un vestibule de
4,04 m de long, 1,58 m de large et 2,73 de haut. De ce vestibule,
un couloir surbaissé mène à la chambre centrale
située au cœur du monument.

Fermé par une porte à
herse coulissante, trouvée aussi brisée, ce caveau
voûté mesure 4,04 de long, 3,06 de large et 3,43 de
haut. Orienté nord-sud, avec l'entrée à l'est,
il comporte trois niches sur chacune des parois nord, sud et ouest.

Le mausolée est entièrement
vide de tout mobilier. Aucune chambre secrète n'a
été trouvée, malgré de nombreuses recherches.

Un monument analogue se trouve dans
l'Est algérien, c'est le Medracen situé près
de Batna. Il en diffère cependant par la taille,
seulement 18,5 m de haut, la structure interne, et est certainement
plus ancien.

Juba II fut un des hommes les plus
savants de son temps : Pline et Plutarque le citent souvent
dans leurs ouvrages à titre de référence incontestable,
notamment dans les domaines de l'histoire, de la géographie,
de la grammaire, de l'éducation, de la philosophie, de l'archéologie,
de l'histoire naturelle, de la botanique, de l'art lyrique, de la
peinture, etc.

Quant à son impériale
épouse, si ses actes n'ont pas pris place dans les bibliothèques
sous forme de livres, c'est qu'elle se dévouait sans
compter pour le bien-être de son peuple dont elle était
aimée, voire vénérée.

C'est cette vénération
qui s'est traduite, après la mort de Séléné,
par un mausolée dénommé par les populations
locales : Tombeau de la Romaine.

En 19 apr. J.-C., Juba II a
nommé son fils Ptolémée de Maurétanie
co-régent, avant de mourir en l'an 23 apr. J.-C.,
enterré avec sa première femme au mausolée
royal de Maurétanie.

Son fils et successeur poursuivit en
partie la politique de son père, mais n'hérita pas
des vertus de celui-ci. Ptolémée règne
jusqu'en 40 apr. J.-C., lorsque son cousin au deuxième degré,
l'empereur Caligula, le fait assassiner lors d'une visite à
Rome.

La Maurétanie a ensuite été
annexée à l'Empire, devenant une province
romaine. Mais son fond berbère ne disparut pas.




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