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Istanbul - Retour dans la Rome de l'orient - Mars 2023

Etape 44 - Sur le pont de Galata - Crépuscule divin sur le Bosphore

Samedi 1er avril 2023. Plus généralement, les historiens contestent l’idée d’un changement brutal et mettent en avant l’aspect progressif du passage à la Renaissance.

Bien avant 1453, cette période que l'on appelle la Renaissance avait déjà commencé en Italie et dans le monde méditerranéen. Bien après 1453, les idées du Moyen Âge ont continué d'avoir cours en Occident.

Ainsi, s’il est exact que des intellectuels byzantins viennent en Italie à la suite de la chute de Constantinople ou dans les années précédant celle-ci, comme le cardinal Bessarion qui légua ensuite sa collection de manuscrits à la bibliothèque de Venise, ce mouvement commence bien avant 1453.

Dès 1396, Manuel Chrysoloras part pour Florence où il enseigne le grec. De nombreux Italiens se rendent à Constantinople d’où ils repartent avec des manuscrits comme Giovanni Aurispa qui ramène une grande partie des œuvres de Platon en Europe occidentale dès 1430.

De même, le concile de Florence en 1438 est l’occasion de rencontres entre les intellectuels italiens et les membres de l’ambassade byzantine parmi lesquels figurent de nombreux érudits.

En définitive, le départ des élites byzantines n’est pas uniquement lié à la seule chute de Constantinople mais bien au lent délitement de l’Empire byzantin.

Toutefois, l’apport grec reste décisif en ce qui concerne la langue : les érudits byzantins vont permettre aux Italiens et aux Européens en général d’accroître leur connaissance du grec et donc de traduire de façon plus exacte les nombreux textes antiques.

Dans un autre domaine, certains historiens ont aussi mis en avant l'impact de la prise de Constantinople dans l'histoire militaire. En effet, l'utilisation importante et efficace de l'artillerie est une avancée majeure.

Les canons peuvent dès lors être utilisés pour mettre à bas les vieilles forteresses médiévales réputées jusqu'alors imprenables. Ce fait est à mettre en parallèle avec la fin de la guerre de Cent Ans, la même année, parfois perçue comme l'un des derniers conflits médiévaux.

Enfin, il a parfois été rapporté que la chute de Constantinople est à l’origine du mouvement des Grandes Découvertes du fait de la fermeture des routes commerciales entre l’Orient et l’Occident qu’elle engendre.

Les Européens se mettent alors à chercher d’autres voies d’approvisionnement par l’ouest et parviennent à contourner l'Afrique. Ainsi, Sešan parle de la découverte de l'Amérique comme d'un cadeau offert indirectement par les Byzantins aux Européens.

Toutefois, là encore, cette idée doit être relativisée car le mouvement d’exploration maritime commence dès le début du XVe siècle, à une époque où l’Empire ottoman est en crise après sa défaite face à Tamerlan, et ne représente donc pas une menace directe pour le commerce.

En outre, les Grandes Découvertes sont à l’instigation des Portugais (avec Henri le Navigateur) qui ne sont pas directement concernés par la menace turque à la différence des Républiques italiennes qui entretiennent quant à elles de nombreux comptoirs au Levant.

Si ces derniers disparaissent effectivement les uns après les autres à la suite de la chute de Constantinople, le commerce dans le Levant subsiste et toutes les routes commerciales ne sont pas coupées.

Celle de la mer Rouge ne disparaît qu’avec la conquête de l’Égypte par les Ottomans en 1517, conquête qui constitue la « Catastrophe finale » pour le commerce méditerranéen, aux côtés de l’arrivée des Portugais en Inde.

Toutefois, la chute de Constantinople et le contrôle accru des Ottomans en Méditerranée orientale a effectivement encouragé les Européens à financer des activités dans l’Atlantique.

Ainsi, Gênes soutient financièrement le développement de l'activité sucrière à Madère ou aux Canaries.

En définitive, il reste aujourd'hui difficile d'attribuer une date exacte à la fin du Moyen Âge.

Cet événement est plutôt le fruit d'un lent processus s'étalant tout au long du XVe siècle voire jusqu'au début du XVIe siècle.

Par conséquent, si la chute de Constantinople n'est pas la date précise de la fin du Moyen Âge, elle en est une des étapes clés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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