Etape 27 - Sainte-Sophie
- Une basilique aux proportions hors du commun
Samedi 1er avril 2023.
En pénétrant dans le sactuaire, les fidèles
restaient interdits par la hardiesse de l'oeuvre d'Anthiémios
de Tralles et d'Isidore de Milet, les deux architectes grecs de
Sainte-Sophie.

La nef, flanquée de deux bas-côtés
est un vaste rectangle d'environ 80 mètres sur 70m,
au sol désormais recouvert de moquette verte.

Mais le regard est irrésistiblement
attiré vers le haut par la coupole dorée, à
laquelle sont suspendus des lustres qui semblent flotter, quais
à hauteur d'homme.

En 557, des tremblements de
terre provoquèrent des fissures, puis son effondrement.

On allégea alors son poids en
utilisant des briques de tuf poreuses et légères
spécialement fabriquées sur l'île de Rhodes
et pesant 12 fois moins qu'une brique ordinaire.

Mais en 986, puis en 1348, de
violents séismes déclenchèrent à nouveau
l'écroulement du dôme central.

C'est pourquoi les architectes,
dès le VIe siècle, et après le premier séisme,
construisirent ces immenses contreforts extérieurs qui alourdissent
l'architecture et changent l'idée qu'on se fait d'une basilique.

Sans eux pourtant, les murs
n'auraient pas supporté plus longtemps la pression de la
coupole, ni encore moisn les autres séismes qui suivirent.

Ce que nous voyons aujourd'hui ne
donne qu'une simple idée de la splendeur passée.

A commencer par le pavement de mosaïque
qui se trouve sous le tapis, l'iconoclaste d'argent, l'autel
en or massif incrusté de pierreries et une grande partie
des fresques murales ont disparu.

La plus grande mosaïque de la
basilique - elle aussi cachée par des draps - se
trouve dans la conque de l'abside : c'est celle que j'ai pu admirer
dix ans auparavant quand la Erdogan respectait encore la parole
d'Atatürk.

Marie est assise sur un trône
serti de pierres précieuses, portant sur ses genoux l'Enfant
Jésus vêtu d'or.

Sur leur gauche, l'archange
Gabriel aux ailes multicolores, tient dans sa main un globe de cristal.

Près de la porte d'entrée,
les deux grandes jarres antiques en marbre - d'une capacité
de 1250 litres chacune - furent apportées au XVIe siècle.

Un heureux paysan de Pergame
les aurait trouvées remplies de pièces d'or dans son
champ !

Emergeant de la moquette verte, un
îlot de dalles circulaires en marbre près du centre
de Sainte-Sophie, un peu à droite, marque le lieu précis
où les empereurs étaient couronnés.

L'Omphalos ("nombril du monde"
en grec) était l'endroit le plus sacré de
l'empire byzantin.

Du côté de la rampe d'accès
aux tribunes (qui sont désormais fermées hélas,
merci Erdogan !), on aperçoit la colonne suante,
censée exaucer les voeux, guérir les maux de têtes
et favoriser les maternités.

Pour cela, il faut mettre son pouce
dans le trou à hauteur d'homme et, avec la main à
plat, faire un cercle complet de la gauche vers la droite en formulant
le souhait...

Héals, cette partie-là
n'est plus non plus accessible, car cette galerie est aujourd'hui
réservée à la prière des femmes, tout
comme celle qui lui fait face de l'autre côté de la
nef. Et une fois encore... Merci Erdogan qui a su reprendre
haut le flambeau de la stupidité.








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