Etape 20 - Au
petit matin, au pied de Sainte-Sophie et de la mosquée Bleue
Vendredi 31 mars 2023.
Levé de très bonne heure ce matin. Nous voulons
être parmi les premiers dans la file d'attente pour l'ouverture
de la basilique Sainte-Sophie.

La visite de la basilique n'ouvre qu'à
partir de 9 heures. Du coup, nous avons même une petite demi-heure
d'avance sur l'horaire prévu. Nous allons en profiter
pour faire quelques photos de la place au petit matin.

L'avantage de se lever de bonne heure,
c'est de pouvoir profiter à plein de l'espace urbain
sans avoir à se cogner sur la foule des touristes.

Et là, nous sommes particulièrement
chanceux. Vers 8 h 30 du matin, il n'y a absolument personne
pour venir polluer notre vue sur ce monument vieux de près
de 1500 ans.

Cerise sur le gâteau, nous sommes
vendredi matin. Du coup, nous sommes à la croisée
des chemins des touristes. Ceux qui viennent pour des city-breaks
ne seront là que cet après-midi et ceux qui s'apprêtent
à s'en aller profitent de ce vendredi pour faire une grasse
matinée. Du coup, nous pouvons profiter à
plein de la place.

Après avoir pris la basilique
Sainte Sophie sous toutes les coutures et, en nous retournant, la
mosquée bleue, nous décidons de faire un petit
crochet par les rives du Bosphore qui se trouve à deux minutes
de là.

A droite de Sainte-Sophie, en se dirigeant
vers le Bosphore, on tombe nez-à-nez avec les anciens
remparts de Constantinople, qui, plus de 1000 ans après leur
édification, sont toujours debouts.

A deux pas de là se dresse la
magnifique fontaine d'Ahmed III. Cette fontaine
de style rococo turc, située sur la grande place devant la
Porte Impériale du Palais de Topkapi, a été
construite sous le règne d'Ahmed III en 1728, dans le style
de la période des tulipes.

Le kiosque fontaine d'Ahmed III est
situé à la place d'une fontaine byzantine
nommée Perayton. Ses caractéristiques architecturales
représentent une synthèse de style ottoman traditionnel
et de style contemporain occidental.

La fontaine est un grand bloc carré
couronné par cinq petits dômes. Sur chacune
des quatre façades, des niches en forme de mirhab, décorées
de bas-reliefs floraux, abritent une fontaine pour boire (çesme).

L'eau est fournie par un bassin
octogonal à l'intérieur du kiosque, avec
des passages de circulation pour l'entretien.

À chaque coin se trouve une
sebil à trois grilles (quelqu'un distribuait gratuitement
des bols d'eau ou de sharbat à travers l'une des grilles).

Au-dessus des fontaines se
trouvent de grands panneaux calligraphiés, entourés
de carreaux rouges et bleus.

Chacun porte des citations de poèmes
relatifs à l'eau, et au donateur Seyyid Hüseyin
Vehbi bin Ahmed, le juge en chef d'Alep et Césarée.

Elles se lisent dans le sens horaire
autour de la fontaine, en débutant par la sebil du
Nord. La dernière phrase du poème, sur la façade
nord-ouest est un chronogramme composé par Ahmed III.

La Porte impériale, d’une
grande sobriété, est située derrière
la basilique de Sainte-Sophie, à proximité de son
angle sud.

À cet endroit, elle interrompt
la muraille fortifiée qui isole et protège le vaste
terrain sur lequel le palais et ses jardins sont implantés,
à la pointe de la vieille ville intra-muros et face à
l’entrée du Bosphore.

Sous l’arche centrale, une
inscription de fondation rappelle que cette porte fut édifiée
en 1478 sous le règne de Mehmet le Conquérant.

Retour vers la basilique Sainte-Sophie
où nous reprenons notre place dans la file d'attente.
Chouette, nous sommes encore parmi les premiers. La vie est belle...
Mais notre joie va être de courte durée.

Nous avons en effet oublié un
tout petit détail, mais qui a son importance. Erdogan a refait
de la basilique chrétienne une mosquée... Du
coup, nous sommes vendredi et la basilique n'est ouverte qu'aux
musulmans. Pas de visite, ce matin. Il faudra attendre 15 heures
pour la visiter de nouveau... Arghhhhhhhh...

Pas question d'attendre jusqu'à
15 heures. Nous retenterons notre chance demain matin. Du
coup, avant de repartir à l'appartement pour prendre le petit-déjeuner,
nous faisons un autre tour du côté des murailles et
de la fontaine d'Ahmed III.

Là, c'est l'occasion ou jamais
d'évoquer succintement les fameuses murailles de Constantinople.

Les murailles de Constantinople sont
une série de remparts défensifs qui entourent
et protègent la cité de Constantinople depuis sa fondation
par Constantin Ier comme la nouvelle capitale de l'Empire romain.

Au travers de divers ajouts et modifications
tout au long de son histoire, elles sont le dernier grand
système de fortification de l'Antiquité et l'un des
systèmes défensifs les plus complexes et les plus
élaborés qui aient existé.

D'abord construits par Constantin
le Grand, les murs entourent la nouvelle cité de tous les
côtés, la protégeant à la fois d'une
attaque par terre ou par mer.

Alors que la cité grandit,
la célèbre triple enceinte défensive des murs
théodosiens est construite au ve siècle.

Bien que les autres sections soient
moins élaborées, quand les murs sont bien
pourvus en effectifs, ils sont quasiment imprenables pour n'importe
quel assiégeant médiéval.

Ces défenses ont sauvé
l'Empire byzantin lors des multiples sièges de Constantinople
par les Avars, les Arabes, les Rus', les Bulgares et d'autres peuples.

L'arrivée des canons utilisés
comme arme de siège rend ces fortifications vulnérables.
Toutefois, la technologie des canons n'est pas assez avancée
pour être décisive et assurer à elle seule la
prise de la ville ; les murs étant réparés
le temps qu'ils soient rechargés.

Finalement, la cité
tombe face à l'immense armée ottomane le 29 mai 1453
après un siège de six semaines.








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