Etape 6 - Basilique-citerne
romaine - A travers la forêt de colonnes
Jeudi 30 mars 2023.
Nous voilà donc au coeur de la citerne-basilique que
les Stambouliotes appellent le "palais englouti".

Il est l'un des monuments byzantins
les plus impressionnants par sa taille, et bien sûr, l'un
des endroits les plus fascinants de Sultanahmet.

Immense citerne byzantine,
longue de 140 m, large de 70m, haute de 8 m, sa capacité
est de 78.000 m3.

Elle était alimentée
par de l'eau acheminée par l'aqueduc de Valens.

Construite par l'empereur Justinien
en 542 grâce à 7.000 esclaves, elle se trouvait
sous la cour d'une basilique civile incendiée, puis reconstruite,
et fut ainsi appelée la citerne-basilique.

Elle fournissait en eau le Grand Palais,
le palais des empereurs byzantins, où se trouve aujourd'hui.

Oubliée après la conquête
de Constantinople par les Ottomans, elle fut mise au jour
en 1545, et on l'utilisa alors pour approvisionner le palais de
Topkapi.

Véritablement explorée
pendant la Première Guerre mondiale, on pouvait alors
la visiter en barque (c'est d'ailleurs ce que fait James Bond dans
"Bons baisers de Russie" tourné à Istanbul.

On y descend aujourd'hui par un escalier
et une rampe. Attention, certaines marches sont très
glissantes à cause de l'humidité.

La citerne-basilique compte
336 colonnes réparties en douze rangées de 28, ce
qui lui donne l'aspect d'une forêt de troncs.

Une de ces colonnes possède
d'ailleurs des nodules, imitant pour les uns un troncs d'arbre,
figurant pour les autres des yeux ou encore des larmes.

Le tout baigne non seulement dans l'eau,
mais aussi dans un éclairage, tantôt orangé,
tantôt bleu, tantôt argenté, qui renforce le
sentient d'étrangeté du lieu.

Rapportées de différents
temples, comme en témoigne leur styles disparates,
les colonnes présentent néanmoins une unformité
remarquable.

On distingue toutefois une
centaine de chapiteaux corinthiens identiques.

A souligner que la citerne-basilique
a rouvert ses portes en 2022 après cinq ans de travaux, ce
qui explique le changement complet de scénographie.

Après cinq ans de lourds travaux
destinés à la protéger d'éventuels
séismes, réguliers dans la ville, cette étape
incontournable de l'histoire sur les rives du Bosphore s'est muée
en une scène spectaculaire de sons et lumières qui
révèle l'immensité des lieux.

Construite en 542, la citerne basilique
de Justinien s'inscrivait dans un réseau de plus
d'une centaine d'autres entamé par les Romains, poursuivi
par les Byzantins puis par les Ottomans pour ravitailler en eau
courante la ville et leurs palais.

Connue à Istanbul sous
son nom turc de Yerebatan Sarnici (la citerne enfouie sous terre),
la basilique souterraine menaçait de s'effondrer à
la moindre secousse un peu violente.

Il y avait donc urgence à
renforcer son infrastructure tout en la toilettant. Elle est restée
d'abord en partie fermée depuis 2017, puis totalement depuis
la flambée de Covid en 2020.

Des tiges d'acier ont été
tendues pour relier entre eux les chapiteaux des 336 colonnes de
l'édifice – douze rangées de 28. Les
murs de briques roses ont été débarrassés
des traces laissées par plusieurs interventions intempestives.



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