Etape 39 - Mosquée
de Soliman le Magnifique - La plus grande mosquée d'Istanbul
Samedi 1er avril 2023.
Fort de ses conquêtes territoriales, Soliman le Magnifique
(1520-1566) gouvernait un empire immense.

Il décida d'affirmer sa grandeur
en choisissant la situation la plus élevée d'Istanbul.
Son objectif : construire un bâtiment qui soit aussi
impressionnant et chargé de symboles que le dôme du
Rocher sur l'esplanade du Temple, à Jérusalem.

C'est aujourd'hui la plus grande
mosquée d'Istanbul, plus grande encore que la mosquée
Bleue.

Construite entre 1550 et 1557 par Mimar
Sinan, l'architecte ottoman le plus célèbre, à
qui l'on doit entre autres la Selimiye Camii d'Edirne, son chef-d'oeuvre
(Edirne était la capitale de l'empire ottoman avant
la conquête de Constantinople).

Autour de Süleymaniye, une véritable
cité a été bâtie, comprenant
un hôpital, une bibliothèque, des écoles, un
hammam, un resto populaire et divers autres services publics.

Soliman voulait une construction digne
de la grandeur de son règne (1520 - 1566), qui fut souvent
appelé le "siècle de Soliman".

Entourée de quatre minarets
agrémentés de balcons ouvragés, véritables
collerettes de dentelle de pierre, la mosquée est pécédée
d'une cour à portique dont les colonnes antiques dépareillées
proviennent de l'hippodrome.

Les coupoles de diférents
diamètres qui se superposent forment un bel ensemble.

La salle de prière est impressionnante
par ses proportions. L'acoustique est étonnante :
le moindre son émis à un endroit, un claquement de
mains par exemple, est immdiatement perçu dans tous les coins
de la mosquée.

Ici, pas de mosaïques ni de faïences,
mais des motifs peints "à la fresque",
avec des médaillons à calligraphie arabe.

Dans l'épitaphe qui figure au-dessus
du portail, l'accent est mis sur la légitimité
du sultan comme maître du monde.

D'ailleurs chaque jour, le juge suprême
du sultan fisait lire la 6e sourate, celle qui célèbre
le pouvoir de Dieu en ces termes : "et c'est lui qui vous a
désigné comme successeur sur cette terre..."

Les 138 fenêtre déversent
une belle lumière sur l'ensemble, principalement
lorsque le soleil éclaire les vitraux à fleurs colorés,
au-dessus du mihrab, magnifiquement sculpté, en marbre blanc,
comme le minbar.

La coupole principale de 27,50
mètre de diamètre, culmine à 47 mètres.

Elle repose sur quatre piliers de plus
de sept mètres de large, tandis que les bas-côtés,
les autres coupoles sont soutenues sur des voûtes à
muqarnas.

Une autre galerie est posée
sur des colonnes de porphyre provenant d'Alexandrie.

La silhouette de la Süleymaniye,
avec ses quatre minarets (rappelant que Soliman était
le quatrième sultan ottoman à Istanbul ) effilés
cerclés de dix balcons (Soliman était le dixième
sultan de la dynastie ottomane), domine la ligne d’horizon
de la rive méridionale de la Corne d'Or.

C'est une des constructions
les plus significatives de l'architecture turque ottomane.

Sinan a réitéré
le système porteur qu'il avait déjà
utilisé dans la construction de la mosquée Bayezid
à Istanbul.

Ici, il a soutenu le dôme, en
l'appuyant sur quatre piliers, par des demi-dômes en direction
du mihrab d'entrée (le mihrab est une niche qui indique la
direction de La Mecque).

Les dômes et les demi-dômes
transmettent leurs poids harmonieusement aux autres.

Il a réinterprété,
dans cette construction, le style de la cathédrale
Saint Sophie. Sa réalisation a duré sept ans.

Le cahier de comptes de cette construction
a été conservé et donne des informations
considérables sur l'époque et les méthodes
de travail de l'architecte.

Le Süleymaniye a été
endommagé dans le grand incendie de 1660 et a été
restauré par le sultan Mehmed IV .

Une partie du dôme s'est
effondrée lors du tremblement de terre de 1766.

Des réparations ultérieures
ont endommagé ce qui restait de la décoration
originale de Sinan (un nettoyage récent a montré qu'il
avait expérimenté le bleu, avant de faire du rouge
la couleur dominante du dôme).

La décoration intérieure
est sobre, avec des vitraux limités au mur de la qibla .

Les revêtements en tuiles d'Iznik
ne sont utilisés qu'autour du mihrab. Les carreaux
rectangulaires répétitifs ont un motif floral en forme
de pochoir sur un fond blanc. Les fleurs sont principalement bleues
avec du turquoise, du rouge et du noir mais le vert n'est pas utilisé.



|