Etape 29 - Basilique
Sainte-Sophie - Un trésor du patrimoine mondial
Samedi 1er avril 2023.
Avec un peu de recul, il faut jeter un coup d'oeil aux quatre
minarets entre lesquels se dresse le dôme de Sainte-Sophie.

Certes un peu massifs, ils
contrastent néanmoins avec les murs en assise rose dont les
travaux de remise à nu ont partiellement dégagé
les briques rouges originelles.

Mehmet II fit élever
le minaret au sud-est, son fils Beyazit II celui du nord-est.

Et l'architecte Sinan s'occupa
en personne des deux autres pour le compte de Murad III.

En entrant dans Sainte-Sophie par le
vestibule et sa belle porte en bronze qui était réservée
à l'empereur, levez la tête pour tenter d'apercevoir
partiellement - derrière son rideau désespérément
baissé - la mosaïque de la fin du Xe siècle.

Elle représente la Vierge assise
tenant l'enfant Jésus dans ses bras - à qui
Constantin 1er d'un côté, et Justinien de l'autre offrent
respectivement la ville de Constantinople et une maquette de la
basilique Sainte-Sophie.

De là, on accède
au narthex, le porche couvert précédant la
nef.

A l'extrémité de ce dernier,
une rampe (non accessible) permet de monter aux tribunes
supérieures ; là où le peuple se tenait jadis
tandis que le sultan priait seul, en bas...

Pour entrer dans la nef -aujourd'hui
transformée en une immense salle de prière -
il faut se déchausser et franchir une grande porte en cèdre
du Liban, dont la légende prétend qu'il proviendrait
de l'Arche de Noé... Pas moins !

Au-dessus de cette porte imposante,
une mosaïque occultée par un drap figure le Christ en
majesté.

Notez les dalles de marbre vert sur
le pas de la porte, plus usées sur les côtés
à cause des péitinements des gardes impériaux...

L'intérieur de l'église
est un chef-d'œuvre de légèreté.
La lumière y pénètre de toutes parts par sept
étages de baies.

La base de la coupole, elle-même
percée d'une couronne de 40 fenêtres, et flanquée
à l'est et à l'ouest de deux demi-coupoles, est soutenue
par quatre pendentifs, qui reposent sur des piliers massifs et permettent
de passer du plan carré au plan circulaire.

Cette coupole de brique de 31 m de
diamètre et dont la clé est placée à
55 m du sol, prend appui sur quatre gigantesques piliers
et sur les arcs de tête des deux demi-coupoles, par l'intermédiaire
de quatre pendentifs imposant un plan circulaire au plan carré
délimité par les quatre piliers.

Au sol, le sanctuaire se présente
intérieurement comme un rectangle de 77 m de long
sur 71,20 m de large, partagé en trois travées.

La nef centrale est surplombée
à l'est et à l'ouest par deux demi-coupoles, dont
celle placée à l'est crée une abside en cul-de-four,
elle-même prolongée par une absidiole.

Ces demi-coupoles, qui flanquent
la coupole centrale, sont elles-mêmes flanquées de
petites coupoles (une succession de voûtements en cascade
que reprendront les architectes ottomans, et notamment Sinan, au
XVIe s.).

Les travées latérales
sont surmontées, ainsi que le double narthex permettant
d'accéder à la nef, d'une galerie (gynécée)
à colonnes de marbre vert.

Les inscriptions des cartouches
furent l'oeuvre d'un célèbre calligraphe du XVIIe
siècle.

Au xviiie siècle, on fit disparaître
les mosaïques byzantines sous un épais badigeon, mais
en 1847 le sultan Abdülmeçit confia à l'architecte
Fossati le soin de restaurer l'édifice, et quelques mosaïques
furent alors dégagées.







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