Etape
28 - Aix-la-Chapelle - Au coeur de la chapelle palatine
Dimanche 5 juillet 2020. Entrer
à l'intérieur de la chapelle palatine de la cathédrale
d'Aix-la-Chapelle n'a rien d'anodin... Passé la porte
de bronze qui ouvre sur la chapelle, on se trouve littéralement
happé par le poids historique du monument... et bien entendu
par sa beauté.

On pénètre donc dans
la cathédrale par une porte de bronze sous le narthex
dans lequel on peut voir une énorme pomme de pin en bronze
datant du Ve siècle, ainsi qu'une louve d'airain.

On entre ensuite dans la chapelle
octogonale avec ses voûtes romanes et ses huit piliers derrière
lesquels court le déambulatoire.

Je fais une petite parenthèse
pour évoquer en une phrase la chance que j'aie (et je pèse
mes mots !) de découvrir un tel chef-d'oeuvre avec
si peu de touristes autour de moi. On sort à peine du premier
confinement et de la sidération de la première vague
de Covid 19, et les visiteurs étrangers doivent se compter
sur les doigts d'une main...

Voilà pour la petite parenthèse
que je referme aussitôt pour admirer les extraordinaires
voûtes entièrement décorées de motifs
floraux.

Au-dessus de la chapelle centrale,
à 31 mètres de hauteur, la superbe coupole est ornée
d'une mosaïque dorée du XIXe siècle où
le Christ est entouré des vieillards de l'Apocalypse.

Le lustre qui pend au centre
de la coupole date du XIIe siècle.

Au-dessus de la chapelle, deux
volées de galeries superposées atténuent l'impression
de lourdeur.

Dans le choeur, un autel sur
le devant duquel on voit la "pala d'oro", de style carolingien,
tout en or, du XIe siècle, décrit la passion du Christ.

Au centre, dans l'ovale, se
tient un Christ en majesté.

Au fond de la chapelle, derrière
le choeur, la châsse des reliques de Charlemagne,
qu'on ne peut voir de près qu'en suivant la visite guidée.

Elle est en bois, parée
de panneaux d'argent et d'or repoussé et ornée des
statues des rois couronnés à Aix.

Elle fut réalisée au
XIIIe siècle, sur une commande de Frédéric
1er Barberousse, à l'occasion de la canonisation de Charlemagne.

A l'entrée du choeur, se tient
la châsse de Marie (1238) en argent doré représente
la Vierge et les douze apôtres.

Elle contient la robe de Marie,
les langes de Jésus, son pagne sur la croix et le drap dans
lequel la tête décapitée de Jean-Baptiste était
enveloppée.

C'est dire l'importance de
ces reliques aux yeux des catholiques...

Les vitraux sont modernes et
vraiment réussis, vivants et colorés. Ils ont remplacé
ceux détruits en 1945.

Sur la droite du choeur, il
faut noter la remarquable chaire composée de panneaux de
cuivre orné de pierres précieuses énormes.
Rafiné et baroque à la fois.

L'empereur siégeait à
l'étage, son trône est toujours là,
mais son authenticité est discutée.

Cela dit, plus de 30 empereurs
élus du Saint-Empire s'y sont assis jusqu'en 1531.

Pour l'approcher, dans la galerie
supérieure de l'octogone, il faut se joindre à une
visite guidée, ou bien se contenter de l'entrepercevoir depuis
le maître-autel.

Le grand fauteuil est composé
de plaques de marbre blanc ajustée.

Pour montrer leur dévotion,
les pèlerins se faufilaient par un petit passage
sous le trône. C'est ce qu'on appelle faire "carpette"
!

D’après les recherches
de l’Autorité rhénane des bâtiments,
la cathédrale aurait, au temps de Charlemagne, été
peinte en rouge pourpre, rendu plus résistant par l’addition
de poudre de brique.

La couleur aurait probablement été
choisie en raison de son association avec le pouvoir impérial.









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