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De Bruxelles à Cologne, en passant par Aix - Juillet 2020

Etape 2 - Grand-Place - La maison du Roi et les plus belles façades

Vendredi 3 juillet 2020. De l'autre côté de la place, on peut admirer la maison du Roi et le musée de la Ville. En fait, elle était autrefois la Broodhuis, la halle au pain et aucun roi n'y résida jamais

Placée en vis-à-vis de l'hôtel de Ville, la halle fut remplacée par la maison du Duc (sous les ducs de Brabant puis de Bourgogne).

Elle devint la maison du Roi sous Charles Quint qui la rebâtit complètement en gothique tardif une première fois, et elle fut à nouveau totalement restructurée au XIXe siècle, en pastichant l'hôtel de Ville d'Audenarde.

Elle fut à la fois bureau du receveur général, tribunal et même prison (les comtes d'Egmont et de Hornes y passèrent leur dernière nuit, le 4 juin 1568, avant d'être exécutés).

On découvre aujourd'hui un superbe bâtiment néogothique avec des volées d'arcades élégantes, loggia et balcons.

Encadrant le portail, des statues de Marie de Bourgogne, de Charles Quint, des ducs de Brabant, Henri 1er et Jean 1er. L'édifice abrite le musée de la ville de Bruxelles, que, hélas, je n'aurai pas le temps de visiter.

En se plaçant au centre de la place, en tournant sur soi-même et en tordant le cou, il faut absolument admirer les plus belles façades de la place. Et dieu qu'elles sont belles.

Commençons par la maison du Renard, maison des merciers coiffée de la statue de saint-Nicolas. Sa façade est ornée de sculptures qui datent de la restauration du XIXe siècle.

La plus centrale rappelle la justice impartiale (les yeux bandés), symbole de l'honnêteté dans le commerce. Elle est encadrée des quatre allégories des grands continents connus à l'époque avec lesquels les merciers commerçaient.

Le Cornet abritait la corporation des bâteliers, qui donnèrent ce nom à la maison. D'un style purement italo-flamand, son pignon se caractérise par la forme d'une poupe de navire où quatre angelots soufflent des vents dans les quatre directions. Au sommet, on aperçoit les armes du royaume d'Espagne, la balustrade du ponton. Pour l'anecdote, Beaudelaire vécut ici.

La louve est la maison de la Guilde de saint Sébastien, qui se caractérise par un bas-relief où la louve romaine allaite Romulus et Rémus. Style baroque tardif avec réminiscences Renaissance et, au-dessus, quatre allégories : la Vérité, le Mensonge, la Paix et la Discorde.

Au-dessus encore : des médaillons d'empereurs romains. Au sommet, un phénix doré rappelle que cette maison, comme l'oiseau, ressuscita plusieurs fois de ses cendres.

Le Sac doit son nom au bas-relief sculpté au-dessus de sa porte. Façade particulièrement décorée : guirlandes, coquilles, balustres, cariatides et torchères. Elle hébergeait les menuisiers et les tonneliers.

La Brouette était la maison de la corporation des graissiers (d'où la statue de saint Gilles qui la surmonte). Deux brouettes surplombent le portail de cette façade très classique. Les façades de la Brouette et du Sac furent édifiées au milieu du XVIIe siècle. Elles ont survécu aux bombardements.

Le Roi d'Espagne est la maison à la grande coupole, occupée par les boulangers. On notera le buste du saint paton, Aubert, au-dessus de la porte, et celui du roi d'Espagne, Charles II, qui coiffe deux prisonniers : un Turque et un Indien.

Côté nord-ouest, à gauche de la maison du roi, une autre série de maisons plus simples. La maison du Paon et celle du Heaume mettent en scène des enfants.

Côté nord-est, à droite de la maison du Roi, il faut jeter un oeil à la Chambre de l'Amman, l'Amman étant un magistrat représentant le duc de Brabant. Les armes du duc ornent d'ailleurs la façade.

La maison du Pigeon abritait, avant le bombardement français, la corporation des peintres, mais ceux-ci durent la revendre car ils se ruinèrent lors de sa reconstruction. Victor-Hugo y abita en 1852, fuyant les poursuites de Napoléon III. C'est là qu'il a rédigé son pamphlet, Napoléon le Petit.

La Chaloupe d'or et la Taupe réunissait les tailleurs. Portail surmonté du buste de sainte Barbe.

Côté sud, l'ensemble le plus imposant de la place rassemble sous une seule façade six maisons sous le nom de maisons du duc de Brabant, effet monolithique voulu par le gouverneur Maximilien-Emmanuel de Bavière. En place au moment du bombardement de 1695, il espérait créer un ensemble viennois imposant du même style sur tous les côtés de la place. 19 bustes des différents ducs et duchesses, sérieux comme des papes, ornent la façade. Au pinacle, fronton allégorique de l'Abondance.

Deux corporations résident à chacun des trois porches. Les médaillonsles identifient : des outils pour les sculpteurs et les maçons, un pot d'étain pour les charpentiers, un moulin à vent et à eau pour les meuniers, une Fortune pour les tanneurs, une bourse et un ermite... pour on ne sait qui ! Les sculpteurs et les maçons constituent avec les ardoisiers et les tailleurs de pierre le "métier" des quatre couronnés.

Côté sud-ouest, la première maison s'appelle Mont Thabor, conçu par l'architecte Van de Putte... Mais cette maison bourgeoise n'a jamais appartenu à la plus vieille corporation du monde. "Putte" en flamand signifie "puits".

La maison de la Rose appartenait comme il se doit à la famille Van der Rosen, symbolisée par une simple rose épanouie dans un vase prenant gracieusement l'air à une fenêtre.

La maison des Brasseurs, pour sa part, est ornée de bas-reliefs très explicites où l'on vendange et où l'on cueille le houblon. Au sommet trône Charles de Lorraine à cheval, gouverneur de Bruxelles envoyée par Vienne au XVIIIe siècle, et respecté des habitants de la ville.

La maison du Cygne, de style purement Louis XIV, a accueilli la corporation des bouchers (rien d'étonnant, on mangeait ce volatile au Moyen-Âge !). Vers 1830, elle fut transformée en café-logement.

En 1847, Karl-Marx venait y travailler avec Engels. Julles Vallès et les communards s'y époumonèrent. Le parti ouvrier belge y fut fondé en 1885. Au sommet, allégories de l'Abondance, de l'agriculture... et de la boucherie !

La dernière maison, la plus modeste, l'Etoile, reconstruite au XVIIIe siècle pour élargir la rue, mais sans rez-de-chaussée, se caractérise par son arcade qui remplace le porche. Sous celui-ci, il faut voir le bas-relief d'art nouveau dédié à Charles Buls et à certains architectes qui participèrent à la rénovation de la Grand-Place.

La statue du gisant d'à côté date de 1902 et rend hommage au noble bourgmestre Evrard 't Serclaes, qu'on voit sur son lit de mort. Ce héros qui libéra Bruxelles des hommes du comte de Flandres au XIVe siècle fut assassiné pui vengé bien plus tard lors d'un conflit par les Bruxellois qui attaquèrent le château de Gaasbeek, où résidaient les assassins.

De cet épisode est né le surnom des Bruxellois, Kiekefretters, littéralement "bouffeurs de poulets". Il est de tradition de vnir caresser la statue du héros...

Aux alentours de la Grand-Place s'étire un réseau, protégé et classé, de rues et de ruelles aux fausses allures pittoresques, qui ne mérite plus vraiment son nom d'îlot sacré.

La tradition commerçante de tout ce quartier est particulièrement ancrée dans le nom des rues : rue au Beurre, rue des Harengs, rue des Bouchers, rue des Marchés au fromage, rue du Poivre...

Si l'on veut manger correctement, il faut savoir résister à la tentation de toutes les enseignes qui peuplent ce quartier qui sont autant de pièges à touristes...

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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