Etape
26 - Aix-la-Chapelle - Autour de l'hôtel de Ville, le Rathaus
Dimanche 5 juillet 2020. Avant
d'aller visiter le joyau d'Aix-la-Chapelle, sa cathédrale
et la chapelle palatine, je poursuis ma balade dans le centre-ville
autour de l'hôtel de ville, le Rathaus.

Vers 800, Charlemagne (748-814)
fit construire à Aix-la-Chapelle un palais monumental qui,
après son couronnement impérial à Rome, devint
non seulement son palais favori mais aussi le centre de son pouvoir.

Il était limité au
sud par la chapelle palatine et au nord par la salle de l’assemblée.

De grandes parties du site
palatial sont aujourd’hui encore visibles. L’édifice
central de la chapelle palatine, caractérisée par
un dôme octogonal cerné d’un hexadécagone,
comptait parmi les plus belles églises du nord des Alpes.

Elle était entourée de
bâtiments annexes qui aujourd’hui n’existent plus,
et d’un atrium. L’expertise archéologique a démontré
que ce dernier était de couleur rouge.
La tour
Granus est le plus ancien élément architectonique
du palais impérial.

Elle a été construite
en même temps que la salle de l’assemblée de
Charlemagne, au tournant du VIIIe au IXe siècle.

Ses quatre étages inférieurs
d’une hauteur d’environ 20 mètres sont
d’époque, tandis que les cinquième et sixième
étages datent du XIVe siècle.

Sa flèche a maintes
fois été détruite lors d’incendies ou
de conflits. Installée en 1979, la flèche actuelle
est particulièrement récente.

Et le Rathaus alors ? Suite
au délabrement et à la démolition avancée
de la salle de l’assemblée carolingienne au XIIIe siècle,
le magistrat et l’empereur Louis de Bavière convinrent
d’un nouveau bâtiment à double fonction...

Il allait héberger le
siège administratif de la ville libre d’Empire et accueillir
les plus importantes cérémonies impériales
: les banquets de couronnement.

La construction s’acheva en 1350
; le bâtiment fut dès lors considéré
comme une œuvre d’architecture profane des plus grandioses
et des plus audacieuses.
Le
célèbre humaniste Enea Silvio Piccolomini, le
futur pape Pie II, le décrivit en 1435 comme le « palais
le plus noble de toute l’Allemagne ».

Un édifice palatial à
trois étages fut construit sur les fondations du palais et
certains vestiges de ses murs extérieurs, selon une orientation
strictement est-ouest.

Les deux étages principaux étaient
chacun divisés en cinq travées de forme proche du
carré et dotées de voûtes en croisée
d’ogives.

La tour Granus datant de l’époque
de Charlemagne fut exhaussée de trois étages et intégrée
à l’édifice.

La façade nord était
ornée de 60 statues peintes et partiellement dorées.

Cet édifice impressionna tellement
son époque qu’il inspira de nombreux hôtels
de ville en Flandre, notamment à Anvers, Bruges et Gand.

L’incendie de 1656 détruisit
les combles et les flèches de l’hôtel de ville.
On opta rapidement pour la construction de tours plus hautes dans
un style baroque, alors considéré comme moderne.
Ce même
style s’imposa également lorsqu’il fut
question de réaménager la façade à partir
de 1727.

Les précieuses statues
furent ôtées et remplacées par des élements
en stuc.

On retrouve aujourd’hui l’aménagement
intérieur datant de cette époque dans la Salle blanche.

La grande Salle impériale
à l’étage supérieur fut divisée
en pièces et soumise à divers usages.

Lorsque le grand romantique Frédéric-Guillaume
IV accéda au trône de Prusse en 1840, on décida
de restaurer l’ancien faste de la « Salle impériale
».

Une tour d’escalier fut
construite au sud en guise d’accès représentatif,
selon les plans de l’urbaniste Friedrich Ark. Ce dernier reconstitua
également la structure gothique des fenêtres de la
façade donnant sur le marché.

Un nouvel incendie emporta
les tours baroques en 1883. Elles réapparurent dans un style
néogothique. La regothisation s’acheva en 1901 avec
la réinstallation de statues.



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