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De Bruxelles à Cologne, en passant par Aix - Juillet 2020

Etape 6 - Bruxelles - Cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule

Vendredi 3 juillet 2020. Deuxième grande étape de mon périple bruxellois : la cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule.

Anciennement collègiale Saint-Michel, l'église fut à moitié débaptisée pour faire un peu de place à la pauvre Gudule, une sainte carolingienne qui défia le diable et dont les reliques furent conservées dès le Xe siècle dans la chapelle Saint-Géry, sur l'île du même nom.

Ce superbe témoignage du gothique brabançon n'a cependant acquis son statut de cathédrale qu'en 1961.

Elle se trouve sur le Treurenberg, la montagne des larmes, en rapport avec la présence du gibet à l'époque du Moyen Âge.

Du fait de la durée de la construction, de 1225 à 1500, les styles se mélangent allégrement, sans trop se bousculer.

Les deux grandes tours du XVe siècle très épurées, mais restées sans flèches, s'élancent en façade, bien symétriquement : elles furent élevées sous le règne du plus grand des ducs de Bourgogne, Philippe III, dit le Bon.

Les grands chefs-d'oeuvres de cette cathédrale sont sans conteste l'extraordinaire richesse des vitraux.

C'est Bernard Van Orley, peintre au service de Marguerite d'Autriche, qui en réalisa les cartons.

Les plus connus sont, évidemment, les remarquables vitraux du XVIe siècle de la chapelle du Saint-Sacrement.

Ces vitraux narrent l'histoire du vol des hosties et du "miracle".

Des Juifs, au XVe siècle, auraient, dit-on, dérobé et profané des hosties consacrées.

C'était, comme chacun sait, leur passe-temps préféré, lorsqu'ils ne mangeaient pas des petits enfants chrétiens...

Mais voilà de ces hosties du sang se serait écoulé... Et les Juifs accusés furent condamnés au bûcher.

Le pays, comme l'Europe entière, était alors en pleine épidémie de peste et, comme toujours, les Juifs trinquèrent les premiers...

Bien que le vol n'eût jamais été prouvé, cette légende donna l'occasion à différents artistes de narrer cette injustice sur vitraux, tapisseries et toiles.

En tournant le dos à l'autel, juste au-dessus de la tribune, un autre superbe vitrail : le Jugement dernier, avec ses beaux bleus, ses verts éclatants et ses jaunes lumineux.

Ceux du transept mettent en scène, d'un côté Charles Quint et Isabelle du Portugal et, dans le bras sud, Marie de Hongrie, soeur de Charles Quint et gouvernante des Pays-Bas, avec son mari défunt, Louis II, roi de Hongrie.

Par ailleurs, le déambulatoire donne accès à la chapelle de la Vierge, reconnaissable à son style baroque.

A noter qu'on célébra pendant longtemps le miracle des Hosties lors d'une procession annuelle dite du Saint-Sacrement. Et après bien des tergiversations historico-religieuses, on décida en 1977 d'apposer une plaque remettant en cause la véracité de l'histoire et du "miracle" afin de réparer les dommages causés aux Juifs de l'époque.

La formulation est un peu alambiquée, mais on est dans une ville où le consensus est un mode de vie et même de survie. Il était urgent que cette magnifique collection de vitraux cesse de choquer la communauté juive et d'alimenter le ressentiment.

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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