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De Bruxelles à Cologne, en passant par Aix - Juillet 2020

Etape 3 - Grand-Place - Le joyau architectural de Bruxelles

Vendredi 3 juillet 2020. Comme je l'ai écrit précédemment, le meilleur moment pour admirer la Grand-Place de Bruxelles, c'est le soir venu, quand la lumière commence à baisser sur l'horizon.

Le soleil rasant vient alors éclabousser les façades de la place de sa belle lumièe dorée pour lui donner une magnifique couleur blonde et patinée. Magique !

Pour ces photos, je suis revenu le soir à l'heure dorée des photographes. Ce sont ces photos-là que je publie maintenant avant de vous reparler un peu de l'histoire de cette Grand-Place... Merci Le Routard !

Longue de 110 mètres sur 68, c'est le vrai coeur de la ville de Bruxelles. Avec ses dorures finement restaurées et sa grande diversité décorative, ce petit bijou a bien sûr été classé par l'Unesco au titre du Patrimoine mondial de l'Humanité.

"La plus belle place au monde", écrivait Victor-Hugo. Typiquement français comme réflexion ! Mais c'est vrai que cette place est en tout cas, une des plus belles que j'ai pu voir.

Ce qui frappe au premier coup d'oeil, c'est une apparente cohésion architecturale alors que se confrontent des éléments très disparates.

En dehors des maisons bâties après 1695 et le bombardement français des armées de Louis XIV, l'hôtel de Ville date du gothique tardif, et la maison du Roi, l'ancienne halle au pain, une construction néogothique du XIXe siècle.

Tout ici fut reconstruit sur plan après 1695, date du grand bombardement sur Bruxelles ordonné par Louis XIV et exécuté (c'est le mot juste) par le maréchal de Villeroy.

La place entière, à l'exception de l'hôtel de Ville, fut incendiée. Plus de 4.000 maisons en bois partirent en fumée dans les alentours.

Les Bruxellois retroussèrent leurs manches et bâtirent ce chef-d'oeuvre de pierre en quelques années seulement.

Mais revenons un peu en arrière, lorsqu'ici, dès le XIIe siècle, se tenait un grand marché, véritable agora politique tout autant que place de commerce, entourée de marais.

C'est d'ailleurs la raison pour laquelle Bruxelles signifie en flamand "pont sur les marais".

D'ailleurs on retrouve ce symbole sur le drapeau de Bruxelles-capitale : un iris sauvage jaune (une des seules fleurs capables de pousser dans l'eau des marais) sur fond bleu.

La place prit au fil du temps de l'importance, devenant tour à tour un lieu de réjouissances et le témoignage de la puissance publique... C'est ici, en son centre, que l'on y dressait l'échafaud...

Au XIIIe siècle, bourgeois et riches commerçants édifièrent les premières maisons en pierre (seen).

On pava ensuite et les premières corporations s'y installèrent en bâtissant des maisons à pans de bois. le commerce du drap faisait alors la richesse de la ville.

Au XVe siècle, on éleva l'hôtel de Ville. En 1568, les comtes d'Egmont et de Hornes, critiques à l'égard de la gouvernance de l'envoyé de Philippe II, y perdirent la tête sous la hache du bourreau espagnol.

Après le sauvage et non moins inutile bombardement français de 1695 (Napoléon déclara lui-même plus tard que cette destruction était stupide !), on décida donc de repenser l'ordonnance de la place, en contraignant les architectes à soumettre leurs plans à un magistrat.

Ainsi naquit une émulation louable entre les différents corps de métiers qui financèrent les nouvelles maisons, plus empressés les uns que les autres à faire plus beau et plus riche que leurs voisins.

Résultat, surtout du côté ouest, une joyeuse cacophonie reflétant tous les particularismes, au grand dam de Maximilien-Emmanuel de Bavière, gouverneur de 1692 à 1706, qui, féru d'urbanisme, aurait voulu rebâtir la place dans une cohérence à l'image de l'autorité centrale dont il rêvait.

Finalement, c'est cette diversité des styles de la place qui lui confère aujourd'hui son charme et sa beauté si particulière.

A noter que deux pouvoirs historiquement opposés se faisaient face : l'hôtel de Ville et la maison du Roi (le pouvoir communal et le pouvoir princier).

Pour la reconstruction, plusieurs dizaines d'artistes se mirent au travail. Certains partirent en Italie pour s'imprégner des nouvelles influences et appliquèrent à la Grand-Place un style Renaissance tellement riche qu'on finit par le qualifier de baroque tardif.

Et c'est vrai que chaque maison oscille constamment entre les styles Renaissance et baroque, qui se mèlent souvent imperceptiblement.

Un savant mélange engendre un métissage architectural du plus bel effet.

Sous des règles classiques (au 1er étage, des colonnes doriques, au 2e, des ionniques, et au 3e, des corinthiennes), les artistes laissèrent aller leur imagination tout en réussissant à traduire dans la pierre les spécificités de chaque corporation. Parfois la symbolique est évidente, d'autre fois il faut bien la chercher...

Résultat : une place unique au monde. Ce qui fait dire aux Belges en s'adressant aux Français avec une pointe d'ironie : "Finalement, si Louis XIV n'avait pas bombardé la ville, nous n'aurions pas aujourd'hui une place aussi belle !"

Si elle nous fascine au quotidien, la Grand-Place de Bruxelles devient absolument éblouissante deux fois l'an... Vers le 15 août, elle est carrément recouverte d'un tapis de bégonias (environ 750.000 disposés en fonction de différentes thématiques). Et bien sûr, en hiver, quand la place se pare de ses décors et illuminations de Noël et de son sapin majestueux. Magique !

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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