Etape
60 - Au parc Fagradalsfjall - Sur les pentes du cratère Storholl
Dimanche 29 septembre 2024. Pour
faire la randonnée qui mène jusqu'au sommet
du cratère Storholl, il faut tout d'abord emprunter
le chemin qui part juste derrière le panneau d'information.

De là, le chemin se faufile
en ligne droite sur un petit kilomètre à travers
un immense champ de lave recouvert de mousses.

Rien de bien compliqué à
vrai dire. D'ailleurs je suis accompagné pour cette
montée par une troupe joyeuse de Chinois en vacances.

Vous vous demandez : mais que
diable les Chinois viennent faire en Islande alors qu'ils pourraient
gentiment colonisés (c'est ce qu'ils font aussi) la salle
qui expose la Joconde au Louvre ?

Et bien je vais vous donner la réponse
à cette interrogation : je n'en sais rien du tout ! Mais
une chose est sûre, quelque chose me dit que les réseaux
sociaux, Instagram et Tic-Toc ne sont pas étrangers
au succès remporté par l'Islande.

De fait, les touristes chinois ont
envahi l'île en cette fin septembre. Ils sont des
milliers à arpenter les chemins de randonnée et les
principaux sites "instagramables" de l'Islande.

Pour ceux qui pensaient que partir
en Islande pour échapper au phénomène du tourisme
de masse, c'est rapé sur toute la ligne. Car sachez
que derrière chaque photo que vous voyez sur Instagram se
cachent des centaines et des centaines de touristes avides de faire
la même photo aperçue sur les réseaux sociaux.

Le temps des premières découvertes
touristiques des années 80 et 90 est bien révolu.
Désormais il faut parfois jouer des coudes pour pouvoir
déplier son trépied et faire quelques photos des beautés
naturelles du pays.

Passé cette parenthèse,
je reprends le cours de ma randonnée (j'ai laissé
les Chinois derrière moi) et poursuis jusqu'au bout du chemin.
Là, un panneau indique plusieurs directions, chacune correspondant
à un cratère différent du parc.

A vrai dire, je ne sais pas vraiment
où je vais, du coup, je choisis un peu au hasard et décide
de suivre le sentier qui mène jusqu'au cratère
Storholl qui ne nécessite que deux petits kilomètres
de marche.

A partir de là, je bifurque
à gauche, laisse l'immense champ de la derrière
moi et poursuis en longeant les flancs d'un volcan en sommeil.

Au bout de 500 mètres, le sentier
s'élève brusquement et on commence la montée
qui doit nous conduire jusqu'au sommet du cratère.

L'ascension est absolument éblouissante
de beauté. Sur la gauche, on aperçoit la succession
de volcans en sommeil qui se dressent au-dessus de la caldeira.

Le sol volcanique alternent les taches
grises des champs de lave anciens et les lacs de verdure,
des mousses et des lichens qui lentement ont grignoté et
colonisé les les blocs acérés des roches volcaniques.

Franchement, cette vision est à
couper le souffle. D'une beauté sauvage absolument
incroyable.

Le chemin grimpe dur jusqu'à
un premier échelon où l'on s'arrête pour admirer
un champ de lave récent qui s'allonge sur plusieurs centaines
de mètres.

Ici, rien ne pousse. L'éruption
encore récente n'a pas encore permis à la vie de se
développer. Et ici et là, on aperçoit
encore quelques fumerolles qui sortent des entrailles de la terre.

Là, je reste véritablement
interdit par un tel paysage désertique, immense champ
de roches noires et acérées qui semblent être
littéralement sorti des entrailles de la terre.

Puis je reprends mon souffle et mon
chemin pour continuer la route. Un peu plus haut, une nouvelle
plateforme naturelle permet d'admirer toute la caldeira et les flancs
verdoyants des volcans assoupis.

Le panorama est à couper le
souffle. Le contraste avec la roche noire et les étendues
verdoyantes est saisissant.

Mais il faut monter encore, je grimpe
encore une bonne demi-heure pour enfin accéder au
sommet du cratère où une croix a été
plantée là.

Partout autour s'étend un paysage
déchiqueté et sans vie. Des fumerolles sortent
des entrailles de la terre laissant penser que ce champ de lave
n'a pas encore eu le temps de se refroidir tout à fait.

Là encore, je ne reste pas longtemps.
Le temps de faire un selfie et je décide d'entamer ma descente.
Une bruine persistante noie petit à petit mon Nikon.

Il est grand temps de rentrer et de
faire demi-tour. Je ne résiste pas à l'envie d'observer
quand même ces fumerolles qui m'intriguent. Le volcan
serait-il sur le point de se réveiller encore une fois ?
Je n'en sais rien du tout.

C'est avec toutes ces interrogations
que j'entame donc la descente.



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