Etape
46 - Sur la route du sud - Retour vers Stokksness et vers les glaciers
Samedi 28 septembre 2024. Sur la
route du retour, je ne résiste pas à l'envie de passer
au large de Stoksness, tout du moins à proximité
pour me rapprocher de ces montagnes enneigées de poudreuses,
découpées sur fond de l'océan atlantique.

De petites rivières coulent
à proximité et dévalent à travers champs
tandis que les montagnes se recouvrent de blanc, tout du
moins leurs sommets, leur base étant encore peinte de noir
et de vert, de la couleur du gabbro.

La vision de ces montagnes enneigées
au pied de la lande islandaise, elle, encore verdoyante
malgré l'avancée de l'automne, est tout à fait
saisissante.

Plus loin, ce sont quelques troupeaux
de moutons qui paissent tranquillement dans l'herbe fraîche
(c'est le cas de la dire), qui ne font que peu de cas des
rafales de vent qui ramènent vers eux quelques flocons de
neige.

La Vestrahorn est composée de
trois sommets : à l'ouest la Fjarðarfjall culminant
à 888 mètres d'altitude au Klifatindur, au centre
la Vesturhorn culminant à 675 mètres d'altitude à
la Teitsbrekkuntindur et à l'est la Brunnhorn culminant à
454 mètres d'altitude.

Ces sommets, séparés
du reste des reliefs des Hautes Terres d'Islande au nord-ouest
par l'Almannaskarð, s'avancent entre deux lagunes,
au nord le Papafjörður et au sud-ouest le Skarðsfjörður.

Ainsi, depuis la route au nord, la
montagne offre un fort contraste visuel entre les reliefs
horizontaux des lagunes et sandar et ceux verticaux des falaises
et des pics.

C'est depuis le nord que la
Brunnhorn ressemble par paréidolie au sommet du masque de
Batman, lui donnant son surnom de « Batman mountain
».

Depuis le petit cap de Stokksnes au
sud accessible par une courte piste depuis la route 1, la face sud
de la montagne présente le même contraste de
relief qu'au nord.

De plus, ce point de vue sur la montagne
est prisé en raison de la présence de seigle
de mer qui forme de nombreuses buttes touffues dans les dunes de
la petite baie de Hornsvík, procurant au panorama
qui s'offre aux visiteurs un premier plan assez inhabituel.

Bien que moins facilement accessible,
la montagne conserve son caractère austère
depuis la mer à l'est, notamment lorsque les fréquents
bancs de brume en masquent son pied, lui conférant
l'aspect d'une île se dressant au-dessus de la mer.

Franchement, quel bonheur d'être
là, dans ce pays véritablement étonnant
que je n'imaginais pas d'une telle beauté !

Féroce et tellurique,
l'Islande fascine autant qu'elle questionne, précisément
parce qu'elle touche à un autre temps : celui de la genèse
du monde.

Première source de vie, et de
matière, elle nous ramène à des temps
géologiques, tout en restant en perpétuelle activité.

Terre volcanique par excellence,
l'Islande transporte ceux qui s'y aventurent vers une autre planète,
que l'on découvre tantôt noire et hostile de lave,
tantôt adoucie par l'érosion.

Recouverte de nombreux volcans - près
de 200 dont la moitié au moins en activité-, l'Islande
se fissure de cascades assourdissantes, s'arrondit de caldeiras,
étend coulées de lave et rochers sur l'océan.














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