Etape
5 - Parc national de Þingvellir - Un site géographique
unique au monde
Mercredi 25 septembre 2024. Une
chose est sure, le parc national de Þingvellir a une
géographie quasi unique dans le monde, en se trouvant
à cheval sur deux plaque techtoniques, entre Europe et Amérique.

Les plaines de Þingvellir sont
une dépression d'origine tectonique d'une
altitude d'environ une centaine de mètres.

Cette cuvette est entourée de
toutes parts par des sommets allant jusqu'à un peu
plus de 1.000 m d'altitude.

Certains sommets sont situés
dans le parc national, tels que le Búrfell (783
m), le Syðstasúla (1 093 m, le massif de Botnssúlur),
l'Ármannsfell (764 m) et la Hrafnabjörg (763 m)1.

La principale caractéristique
du site est qu'il est parcouru de nombreuses failles saillantes,
comme de larges cicatrices dans le paysage.

Elles sont parallèles
et orientées essentiellement selon un axe sud-ouest-nord-est.

Elles sont principalement réparties
en deux groupes, de part et d'autre de la plaine, de pendage
opposé.

La faille la plus connue est
l'Almannagjá, qui est la plus marquée à
l'ouest de la plaine.

Elle est longue de 7,7 km
et d'une profondeur maximale de 40 m2.

Sa correspondante à l'est de
la plaine est la Hrafnagjá, d'une longueur de 11
km et d'une profondeur maximale de 30 m.

La principale rivière du site
est la rivière Öxará (« la rivière
de la hache »), dont la majeure partie du cours se
situe à l'intérieur des frontières du parc
national.

Cette rivière possède
un débit modéré et est principalement connue
grâce à la Öxarárfoss, la cascade qu'elle
forme en entrant dans la faille d'Almannagjá.

Elle se jette ensuite dans
le lac Þingvallavatn, juste au sud de Þingvellir,
qui, avec une superficie de 83 km2, est le plus grand lac naturel
d'Islande.

Ce lac, d'une profondeur maximale de
114 m, est principalement alimenté par des sources
souterraines.

En effet, le sol islandais étant
majoritairement un champ de lave, l'eau parvient facilement
à s'y infiltrer.

Des études isotopiques ont
montré que l'eau de ces sources provient du glacier
Langjökull, à 50 km au nord du lac, tout comme
l'eau alimentant les sources chaudes de Nesjavellir, au sud du lac.

Les eaux, en traversant la lave,
sont filtrées par celle-ci, ce qui explique l'exceptionnelle
limpidité de l'eau du lac

Þingvellir est une plaine
d'effondrement, ou graben, située à la divergence
des plaques tectoniques nord-américaine et eurasienne.

La zone s'étend selon une direction
est-ouest à une vitesse moyenne de 3 mm/an,
et, en même temps, le sol s'affaisse de 0,4 mm/an.

Ainsi, depuis l'éruption d'Eldborgir,
il y a 9.000 ans, la subsidence du sol a atteint 40 m et
probablement 4 m depuis la fondation de l'Alþing en 930.

Ceci a par exemple entraîné
une augmentation de la profondeur du lac, malgré
le fait que le barrage de lave ait été érodé
de 11 m depuis son apparition.

Ces mouvements ont induit l'apparition
de fissures et failles normales, clairement visibles dans
le paysage, créant des gradins naturels dans la roche basaltique.

Peu de sites laissent apparaître
aussi clairement ces failles, la lave recouvrant en général
progressivement le paysage, mais il n'y a pas eu d'éruptions
ici depuis celle d'Eldborgir.

Ces mouvements sont aussi la
source de tremblements de terre assez fréquents.

Bien que le mouvement soit relativement
continu, le déplacement des failles se fait souvent
par à-coups, libérant la tension accumulée
précédemment.

Ainsi, plusieurs épisodes sismiques
importants de ce type ont été enregistrés,
par exemple en 1789 à la suite de l'éruption des Lakagígar.

Du fait de sa facilité d'accès
et de l'amplitude de ses failles, Þingvellir a longtemps
été un modèle dans l'étude de la tectonique
des plaques.



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