Etape 41 - Au
lever du soleil - Derniers moments au lever du jour
Lundi 13 février 2023.
Après une vingtaine de minutes, le soleil a déjà
gagné la partie et c'est maintenant tout le désert
qui couvre d'une magnifique patine blonde.

L'humidité de la nuit s'évapore
doucement et les ridelettes sur les dunes dardent leurs
premières ombres portées.

Au loin, le camp apparaît dans
une incroyable nappe blonde, glissant sur l'horizon comme un étrange
mirage surgi des entrailles du désert.

Entre deux dunes, les plis
laissés par le vent forment des creux et des vagues, créant
ainsi un nouveau paysage éphémère qui disparaîtra
au gré des nouvelles rafales.

Face au soleil, le contre-jour révèle
tous les mouvements nocturnes des dunes, chaque pli se trouve
renforcé par la lumière rasante du soleil, les touffes
des buissons avancent dans le creux du désert.

Une fois le spectacle terminé,
je reviens lentement vers le camp en essayant de profiter
encore de la beauté de ce lever de soleil sur le désert
de Wahiba.

A mon retour au camp, mon frère
dort encore profondément. Je demeure un moment assis
sur mon lit à regarder les images défiler sur l'écran
tactile de ma caméra, puis je me recouche enfin, les yeux
encore éblouis par la beauté de ce moment.

Il fait un froid de canard, ce matin,
et deux couvertures ne sont pas de trop pour me réchauffer
un peu. Je regrette encore un peu la nuit que nous venons
de passer au milieu du désert, quand les étoiles illuminaient
encore la voûte céleste.

Près de moi, j'entends le chant
étrange des oiseaux. Où sont-ils ? Qu'ont-ils
à faire dans ce désert aride ? A moins que cela ne
soit simplement l'effet d'un mirage.

Je ferme enfin les yeux, des images
pleins la têtes, les ombres portées des buissons
au petit matin, les étoiles dispersées dans le ciel,
le feu crépitant dans la nuit au beau milieu du camp.

Quand je me réveille enfin,
mon frère est déjà debout, prêt
à remballer ses affaires dans sa valise. Mais pas question
de partir sans aller prendre un petit déjeuner sous la tente
d'honneur de notre camp de bédoins.

Il n'y a pas âme qui vive.
Nos amis allemands dorment encore et les bédouins nous ont
laissé de quoi prendre notre petit-déjeuner en toute
liberté.

Une heure plus tard, nous sommes prêts
pour continuer notre aventure. Nous demandons au jeune bédouin
du camp de nous ramener jusqu'au village où nous attend notre
véhicule.

Un dernier petit tour dans le camp,
un petit coucou aux dromadaires qui errent déjà
aux abords du camp, et nous reprenons le chemin du village. Je crois
que je n'oublierai jamais ce moment passé avec mon frère.



















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