Etape 9 - A l'ouest
de Nizwa - L'imposante forteresse de Bahla
Samedi 11 février 2023.
Temps ensoleillé et température très douce,
les conditions sont idéales pour aller découvrir l'imposante
forteresse de Bahla, classée au patrimoine mondial de l'humanité.

Le temps de trouver une place de parking
(simple comme bonjour), et nous voilà au ped de la forteresse,
comme tout droit surgie du sable du désert avec ses hautes
murailles, ses fortins, ses tours et ses murs percés d'ouvertures.

Difficile d'imaginer une telle forteresse
pour un Européen, pour un Français qui plus est à
qui on rabache toute l'année qu'elle possède les plus
beaux châteaux du monde. Ce qui est faux bien entendu.
Totalement faux. La preuve avec cette merveille de forteresse, fruit
d'une ingéniérie incroyable qui permettait de défendre
efficacement la place forte.

L'oasis de Bahla doit sa prospérité
aux Banu Nabhan, qui s'imposèrent aux autres communautés
entre le XIIe siècle et la fin du XVe.

Leur puissance est attestée
par les ruines de l'immense fort aux murailles et aux tours
de brique crue et au soubassement de pierre, exemple remarquable
de ce type de fortification.

Les ruines de l'immense fort de Bahla,
avec ses murailles et ses tours en brique crue sur un soubassement
de pierre, et la mosquée du Vendredi adjacente, avec sa niche
(mihrab) de prière artistiquement sculptée, dominent
l'établissement environnant en brique crue et la palmeraie.

Le fort et l'établissement humain,
oasis entourée d'un rempart dans le désert
omanais, dut sa prospérité à la tribu des Banu
Nabhan (Nabahina) qui dominèrent la région centrale
d'Oman et firent de Bahla leur capitale du XIIe siècle jusqu'à
la fin du XVe.

À partir de là, ils
établirent des relations avec les autres tribus de l'intérieur.

Bahla fut le centre de l'Ibadisme
(une des branches de l'Islam) sur lequel se fondèrent les
anciens imamates omanais et dont l'influence se retrouve à
travers l'Arabie, l'Afrique et au-delà.

L'imposante muraille avec son chemin
de ronde et ses tours de guet renferment le labyrinthe d'habitations
en brique crue et de terres de culture a plusieurs entrées.

L'oasis est irriguée par le
falaj, système de puits et de canaux souterrains
amenant les eaux souterraines de sources distantes, et par la gestion
des flux d'eau saisonniers.

Bahla offre un éminent exemple
de place fortifiée oasienne de l'époque médiévale
islamique, illustrant le savoir-faire des premiers habitants pour
utiliser l'eau à des fins agricoles et domestiques.

Le fort dans le style antérieur
à la poudre à canon, avec ses tours arrondies
et ses parapets crénelés, ainsi que le sur périphérique
construit en pierre et en brique crue, démontre le statut
et l'influence de l'élite dirigeante.

Les vestiges de lotissements familiaux
en brique crue avec leurs maisons vernaculaires traditionnelles
(harats) comprenant al-Aqr, al-Ghuzeili, al-Hawulya et les
mosquées associées, les salles d'audience (sablas),
les thermes, ainsi que les demeures des gardiens du fort (askari),
évoquent un modèle d'établissement humain distinct
lié à l'emplacement du falaj.

L'importance de l'implantation est
mise en valeur par la mosquée du Vendredi avec son
mihrab richement décoré et les vestiges du vieux marché
(souq) à demi couvert, comprenant un ensemble d'échoppes
à un étage ouvertes sur des allées étroites,
le tout enclos derrière un rempart extérieur.

L'emplacement du souq en facilitait
la surveillance depuis le fort dressé sur son escarpement
rocheux voisin.

Les vestiges de portes, étagères
et maillages de fenêtres en bois sculpté et artistiquement
incisé témoignent d'une tradition artisanale riche
et prospère.

Le fort et l'établissement oasien
de Bahla avec sa fortification offrent un exemple éminent
d'un type d'ensemble architectural défensif qui a permis
aux tribus dominantes d'obtenir la prospérité à
Oman et dans la Péninsule arabique à la fin de l'époque
médiévale.





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