Etape 26 - Djebel
Shams - Aux premières lueurs de l'aube
Dimanche 12 février
2023. Ce matin, c'est une invitation au voyage, à
la rêverie qui m'attend. J'ai décidé
de me lever à l'aube pour aller assister au lever du soleil
sur le Grand Canyon d'Oman.

Car c'est aux premières lueurs
de l'aube, quand le soleil surgit de l'autre côté
de l'horizon que cette "montagne du soeil" prend véritablement
son sens.

Je ne voulais manquer ce spectacle
sous aucun prétexte. Du coup, il fait encore nuit
quand je m'extait de notre bungalow. Mon frère dort encore
à points fermés. Quelque chose me dit qu'il n'est
pas chaud à l'idée d'aller contempler cette merveille
avec moi...

Ok, je m'habille en silence, je
fais attention à ne rien déplacer dans la chambre
et je me saisis de mon sac-photo...

Vous pensiez sans doute que
j'allais laissé mon frère roupiller tranquillement
sans lui proposer de venir avec moi ? C'est mal me connaître
!

"Domi... Tu viens avec moi...
C'est l'heure pour le lever du soleil... On reviendra plus
tard pour prendre le petit-déjeuner..."

Mon frère se tord trois ou quatre
fois dans son plumard et baragouine un truc incompréhensible...
Ok, j'ai compris. La grosse feignasse ne souhaite qu'une
chose : continuer tranquille sa nuit sans qu'on le dérange
pour des histoires de lever du soleil.

Ok, j'ai compris... Je m'éloigne
en silence et je n'insiste pas. La Grand Canyon sera juste pour
moi, ce matin.

Reste maintenant, le deuxième
écueil de la matinée : passer le portail du camp sans
avoir à réveiller les gardiens qui roupillent dans
l'entrée. Je jette un coup d'oeil discret à
la guitoune : il n'y a pas âme qui vive... Ok, il n'y a plus
qu'à espérer que je puisse simplement appuyer sur
un bouton pour ouvrir le portail.

Du coup, je démarre la voiture
et je me présente devant le portail... Je sors et
je cherche le commutateur... Allelouia ! Le bouton se trouve juste
au niveau de la guitoune du gardien. J'appuie sur le bouton... "Sésame,
ouvre-toi !".

Le portail commence à coulisser,
et je me dépêche dare-dare à passer
dans l'ouverture. On verra bien pour le retour, si je peux aussi
rentrer si facilement.

Pour l'instant, je n'ai qu'une seule
préoccupation en tête : trouver le meilleur
endroit pour assister au lever du soleil.

Je roule dix petites minutes et retrouve
rapidement l'endroit où nous nous trouvions hier soir pour
le coucher du soleil.

il ne reste maintenant plus qu'à
déplier mon trépied et à attendre que le soleil
daigne enfin surgir de l'autre côté de l'horizon.

L'attente est plus longue que prévue.
Les premier rayons du soleil frappe à l'exact opposé
de là où je l'attendais...

Les cimes des montagnes placées
à ma droite se couvrent rapidement d'une magnifique
teinte blonde... Mais au fond du canyon, c'est encore l'ombre qui
règne en maître.

Un peu plus loin pourtant, sur
une partie plus élevée que l'endroit où je
me trouve, j'aperçois la roche blondir au sommet de la falaise.

Mais de mon côté, toujours
rien. Je pointe mon télé-objectif dans la
forêt de brume qui recouvre encore les cimes du désert.

Les montagnes du Hajar forment
comme d'immenses vagues brunes qui se meuvent dans la poussière
opaque du petit matin.

Pourtant, de l'autre côté,
les cimes arborent déjà de magnifiques teintes
blondes. Le paysage est à couper le souffle. Je suis de plus
en plus impatient.









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