Etape 27 - Djebel
Shams - Le soleil se lève sur le Grand Canyon
Dimanche 12 février
2023. Enfin le soleil se lève sur le canyon. Au
début, c'est comme une onde qui se propage et file lentement
au-dessus de la brume vaporeuse du désert.

La lumière flotte au-dessus
de la brume et vient soudain frapper la paroi rocheuse du
canyon.

Derrière la crète,
les rayons du solei levant percent l'obscurité.

Le soleil se fraye enfin un
passage au-dessus de la crête et ses rayons frappent la falaise
opposée.

Le moment est intense et l'émotion
me submerge. Je suis seul devant ce tel spectacle. Personne
autour de moi. C'est fort. Vraiment fort.

Je profite de ce moment de grâce
pour évoquer ce fameux sentier W6, marqué
par trois bandes jaune/blanche/rouge.

Ce sentier part sur la gauche et
longe le grand canyon sur quatre kilomètres.

Incroyable ancien chemin muletier
que celui-ci, comme suspendu au-dessus du vide, et pourtant
suffisamment large pour n’être pas vertigineux !

À gauche se dressent les
parois abruptes de la falaise dont on se demande, chaque fois qu'une
vue panoramique le permet, comment et où elles peuvent accueillir
un sentier.

À droite, une entaille
profonde découvre le fond de la vallée et quelques
villages.

Aucun arbre n'ombrage le chemin ou
si peu. Sauf à partir tôt, il faudra donc accepter
d'effectuer la randonnée en plein cagnard, au milieu des
cailloux.

Un désavantage toutefois
compensé par le faible dénivelé et la bonne
signalétique.

Au bout de 1h15 de marche dans un paysage
XXL, on parvient au hameau abandonné de Sap Bani
Khamis : un impressionnant ensemble de maisons accrochées
sous un aplomb rocheux à quelques mètres du vide.

Celles-ci sont plutôt bien conservées
et furent sans doute délaissées il y a une
quarantaine d’années seulement, au profit de terrains
un peu moins hostiles, sur le plateau.

Elles furent édifiées
il y a environ 400 ans, à l’aide de matériaux
exclusivement trouvés sur place : bois d’olivier et
d’acacia, pierres sèches.

Le choix de l’emplacement, presque
impensable pour nous autres Occidentaux, fut justifié
par l’isolement (la meilleure des protections contre les ennemis)
et par la proximité d’une source d’eau située
sur le plateau supérieur et accessible assez rapidement à
pied par une faille abrupte.

Quinze familles vivaient sur place,
essentiellement de l’élevage (chèvres, moutons,
ânes) et de l’agriculture (pastèques, oignons,
chili, tomate, blé...), comme en témoigne la présence
de terrasses agricoles aménagées.











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