Etape 11 - Forteresse
de Bahla - Un site riche d'histoire
Samedi 11 février 2023.
La ville de Bahla est l'une des plus anciennes cités
du sultanat, dont les origines remontent sans doute au troisième
millénaire av. J.-C.

Elle était autrefois entourée
d'une muraille de plus de 12 km percée de 7 portes,
dont plusieurs vestiges subsistent aujourd'hui.

Elle est surtout connue pour son fort,
l'un des plus anciens et le plus imposant du pays, classé,
avec l'ensemble de la vieille ville, au patrimoine mondial de l'Unesco
depuis 1987.

Le fort de Bahla, qui a bénéficié
de 24 ans de rénovation, est le plus imposant du pays.

Ses façades sud, est et nord-ouest
mesurent respectivement 112,5 m, 114 m et 135 m de long.

En surplomb du village, l'édifice
se compose de plusieurs sections. La partie la plus ancienne et
la plus monumentale, Al Qasaba, à l'angle sud-oriental, est
une entité à part entière, séparée
du reste et dotée de sa propre entrée.

Elle compte 3 tours, la plus
vieille porte de la citadelle et 5 étages de salles multiples
dont une enfilade de 3 majilis aux plafonds très hauts absolument
majestueux.

Le reste de l'espace est occupé
par une vaste cour qui dessert plusieurs ensembles de constructions
avec leurs puits, leurs lieux de prière, leurs tours, leurs
murs défensifs, leurs innombrables pièces et leurs
espaces anciennement réservés au service public :
Bait al-Jabal édifiée au XVIIIe siècle,
Bait al-Hadeeth ajouté au milieu du XIXe siècle, et
Bait al-Qaed.

S'il a bénéficié
d'une rénovation magistrale, le fort, véritable
Chambord du Moyen-Orient, est à ce jour complètement
vide (pas de meubles, ni tapis, ni objets...) et ne compte quasiment
pas de panneaux explicatifs.

Qu'à cela ne tienne, car le
tout est impressionnant de gigantisme et c'est un plaisir étourdissant
que de se laisser happer par le dédale des plateformes
en demi-niveaux, escaliers, cours, pièces de toutes tailles,
puits, niches, alcôves, et tout l'arsenal d'un bâtiment
défensif traditionnel – chemin de ronde, tours de guet,
remparts, meurtrières... sans oublier les toits multiples
comme autant de perspectives sur cette construction majeure et l'oasis
qui l'entoure.

La citadelle dut sa prospérité
à la tribu des Banu Nabhan qui dominèrent
la région centrale d'Oman et firent de Bahla leur capitale
du XIIe siècle jusqu'à la fin du XVe siècle.

A partir de là, ils
établirent des relations avec les autres tribus de l'intérieur.

Bahla fut notamment le centre
de l'Ibadisme (la religion d'Etat) sur lequel se fondèrent
les anciens imamates omanais et dont l'influence se retrouve à
travers l'Arabie, l'Afrique et au-delà.

Fièrement dressé au cœur
de son oasis, entouré de plantations irriguées
par le système du falaj, le bâtiment offre un éminent
exemple de place fortifiée oasienne de l'époque médiévale
islamique, et illustre le savoir-faire des premiers habitants pour
utiliser l'eau à des fins agricoles et domestiques.

Avec ses tours arrondies, ses
parapets crénelés et son imposante muraille (sur)
périphérique, la citadelle atteste du statut et de
l'influence de l'élite dirigeante qui l'occupait.

Les vestiges de lotissements familiaux
en brique crue avec leurs maisons vernaculaires traditionnelles
(harat) et mosquées associées, les salles d'audience
(sabla), les thermes, ainsi que les demeures des gardiens du fort
(askari), évoquent un modèle d'établissement
humain lié à l'emplacement du falaj.












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