Etape 46 - Xinaliq - Légendes et feux sacrés du Grand Caucase

Mercredi 28 juin 2023. Le temps passe et la lumière du jour commence à sérieusement baisser. Mais comme il est difficile pour moi de quitter cet endroit enchanteur. La brume se lève et laisse entrevoir les escaliers verdoyants des terrasses agricoles.

Et comme un miracle n'arrive jamais seul, la brume se lève aussi sur les sommets des montagnes du Grand Caucase.

Le spectacle est à son comble. Une bande nuageuse flotte au milieu de la montagne tandis que les sommets apparaissent, contrastant avec le fond de la vallée éclairé par un rayon de soleil. Magique.

Le miracle que j'attendais s'est enfin produit. Et ça, juste au moment où nous avions décidé de nous en aller. La beauté de ce paysage est quasi irréelle. Face à ce géant révélé par la dispersion des nuages, la rivière minuscule au fond de la vallée apparaît comme un refuge de vie.

Devant une telle beauté, je demeure interdit. Il y a des moments comme ça où il convient de ne plus rien faire, lâcher son appareil-photo et simplement profiter du moment. Car à ces altitudes, ces moments sont fugaces.

Et d'ailleurs celui-ci ne durera que le temps d'un instant. Juste assez pour se laisser photographier et admirer. Cinq miutes plus tard, tout disparaîtra de nouveau dans les bras de la brume.

Parlons justement de ces montagnes qui entourent de mystères ce petit village hors du temps.

La source 40 Abbal est en réalité issue d'une montagne « brûlante », située à 2 600 mètres d'altitude et à cinq kilomètres de Xinaliq.

Ce territoire montagneux est riche en gisements de gaz naturel. Selon les habitants locaux, il existe davantage de lieux de ce type à la périphérie de Xinaliq.

Des roches bien polies englouties par les flammes, ainsi que des cailloux éparpillés un peu partout, créent l'impression d'une tour effondrée.

Ceux qui viennent ici non pas pour prier, mais pour pique-niquer, comme cuisiner des brochettes directement sur ces pierres, puis bronzer sous les rayons du soleil, tout en admirant la beauté des hauts plateaux.

Une balade à cheval de Xinaliq à Ateshgahcela prend trente minutes, alors qu'à pied cela peut prendre jusqu'à deux ou trois heures.

La légende d'Ateshgah raconte qu'un berger, venu ici par une journée glaciale avec son troupeau, avait ramassé beaucoup de bois pour faire un feu de joie. Cependant, alors qu'il s'y rendait, toute la zone s'embrasa soudainement : le berger terrifié embrassa les pierres et commença à prier le Tout-Puissant.

Depuis cette époque, la flamme ne s'est jamais éteinte, et le lieu est considéré comme saint, et est devenu par la suite un Temple.

En effet, à partir de ces endroits, on peut comprendre pourquoi l'Azerbaïdjan est connu comme « le pays du feu » . L'eau et la terre brûlent dans le feu dans toute la région.

Le mont Tufandag, situé en face de Xinaliq, est considéré comme sacré. En règle générale, son sommet est couvert de brume et les vents soufflent toujours.

Selon l'une des légendes, les ruines d'un ancien village détruit il y a mille ans par un tremblement de terre se trouvent sur la montagne.

Selon le peuple Xinaliq, cette montagne possède également un lieu appelé Pira-Mykhykh, qui est sacré pour les villageois.

C'est le nom d'une des chaînes de montagnes du Petit Caucase, située au nord du pays. En Azerbaïdjan, il y a sept montagnes dont les hauteurs dépassent 4000 mètres, et toutes se trouvent au nord – dans la région de Quba et Gusar.

L'un des sommets du mont Tufandag culmine à 4.062 mètres au-dessus du niveau de la mer et porte le nom de Chingiz Mustafayev. Les touristes qui souhaitent gravir cette montagne peuvent profiter de visites touristiques.

Pour en savoir plus sur l'histoire de Xinaliq et ses objets anciens, on peut visiter le musée historique et ethnographique du village, créé en 2001.

Dans deux sections du musée, qui a une superficie totale de 160 m2, on peut voir des objets traditionnels, faïences, vêtements, tapis, outils ménagers, pièces de monnaie et armes, ainsi que des photographies de représentants célèbres du village.