Etape 39 - Sur
la route de Xinalik - Sur les hauts plateaux du Grand Caucase
Mercredi 28 juin 2023.
Passé le petit village de Minara et les gorges impressionnantes
qui permettent d'accéder à la vallée,
on débouche directement sur le haut plateau qui va nous emmener
lentement mais sûrement vers le village de Xinalik.

Ici, les paysages les plus extraordinaires
vont se succéder. A commencer par ces incroyables
montagnes pelées et rocailleuses qui se dressent sur le plateau.

En contrebas, la rivière coule
paisiblement en fond de vallée tandis qu'en toile
de fond les montagnes semblent littéralement s'écarter.

Les formes rocheuses dansent et tourbillonnent
autour de nous tandis que nous parcourons notre chemin vallonné,
suivant le rythme des ingénieurs qui ont creusé cette
route dans le flanc de la montagne.

L'eau dévale la falaise et s'écoule
des canalisations en bord de route, tout à fait claire, brillante
et au goût de neige.

En fond de vallée, on perçoit
en contrebas l'aire de pique-nique inhabitée de Caygosan,
dans une splendide vallée en forme de cuvette à l'ombre
de hautes falaises.

La route s’effondre sur les bords,
et elle semble parfois prête à se dissoudre
d’elle-même, se transformant simplement en décombres
de montagne.

Au loin, le fond de la vallée
se couvre d'une épaisse brume qui recouvre les falaises
environnantes.

La route grimpe ensuite au-dessus
de la ligne des arbres via un somptueux panorama.

D’épais nuages recouvrent
les vallées, les cachant des regards indiscrets. Des
sentiers oubliés se frayent un chemin jusqu'aux falaises
imposantes tandis que des rivières rapides se déversent
en dessous.

Des cascades magiques descendent
des sommets des montagnes tandis que les arbres verdoyants et les
vignes s'enchevêtrent.

Pour l'anecdote, jusqu'en 2006, il
n'y avait qu'une route non asphaltée et même les jeeps
4x4 avaient du mal à se rendre au village en été,
et c'était presque mission impossible en hiver.

Mais cette année-là,
le président azerbaïdjanais a décidé
de se rendre à Xinaliq pour annoncer des projets de modernisation
de la région et, par la même occasion, d'ouvrir le
village au tourisme.

La route asphaltée a été
construite immédiatement et a aidé les habitants
à vivre plus confortablement, mais heureusement, le Xinaliq
conserve toujours son propre mode de vie rural et traditionnel.

Tout près de nous, les
bergers déplacent leurs troupeaux de moutons, la richesse,
le trésor et l'industrie de ces communautés, d'un
pâturage à l'autre.

Ils coulent lentement sur les
surfaces rugueuses du fond de la vallée et sur les parties
les moins abruptes des parois de la vallée.

De notre point d’observation,
nous voyons ces troupeaux comme une mare frémissante
de points blanc jaunâtre qui se déplacent de concert,
poussés vers l’avant par de minuscules hommes à
cheval et des chiens.

Alors qu'ils quittent les endroits
rocheux et atteignent enfin les pâturages plus frais, une
mer de chlorophylle, les moutons sont excités et
se mettent à courir, dérivant à travers le
tableau vert comme un nuage poussé par le vent.

Dans le ciel se déplace un large
courant de vapeur blanche, un défilé de nuages
bas, dérivant le long de la vallée, en accord avec
les vents.

En observant de près les plis
de la montagne, on s'aperçoit que ces flancs verdoyants,
émoussés, rasés de près par les troupeaux
de moutons, sont striés de longues lignes blanches, trahissant
l'empreinte des pattes des animaux.

Nous remontons à bord de la
voiture et continuons notre chemin en laissant derrière
nous le petit village de Cek.

Un peu plus bas, nous rejoignons bientôt
le lit de la rivière qui semble avoit grossi depuis
que nous l'avons quitté plus bas dans la vallée.








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