Etape 42 - Xinalik
- Un village aux portes du Grand Caucase
Mercredi 28 juin 2023.
Nous voici donc à Xinalik, le lieu le plus incroyable
de tout l'Azerbaidjan, un village de haute montagne, isolé
de tout, qui suscita pendant longtemps de nombreuses convoitises.

Face au village, deux solutions s'offrent
à nous : soit arpenter ses rues étroites et boueuses,
soit prendre un peu de hauteur et aller randonner un petit moment
dans les alentours. La réponse tient en quelques
mots : mis à part un petit musée de rien du tout,
il n'y a pas grand chose à voir à Xinalik. "Ok,
Nataliia, allons marcher un peu".

Bonne pioche, car contre toute attente,
le brouillard disparaît enfin et les collines verdoyantes
environnantes apparaissent enfin au grand jour.

Mieux, la lmière du soleil fait
elle aussi son apparition... Et quelle apparition ! Un puits
de lumière fugace transperce la couche blanche et grise des
nuages tombant directement dans le fond de la vallée.

Il faut aller très vite dans
ce cas-là. Pas le temps de changer d'objectif, je
mitraille avec le 35 mm. Le puits de lumière ne dure qu'un
instant, mais j'ai eu lachance de l'immortaliser.

Quelque chose me dit que c'est
le bon moment en effet de marcher un peu pour s'éloigner
du village et tenter de la capter dans son environnement montagneux.

J'observe un moment la configuration
des lieux, et sur la gauche, j'aperçois des gamins qui remontent
un chemin. Plus loin, un troupeau de vaches soulèvent
la poussière d'un petit sentier. C'est par là que
je veux aller.

L'idée, c'est d'atteindre la
ligne de crête opposée, de contourner la petite colline
d'en face pour se retrouver sur l'autre flanc de la montagne
et pouvoir photographier le village perché au milieu des
hauts sommets du Caucase et d'espérer que la lumière
du soleil vienne à percer la croûte des nuages.

En attendant, et avant de partir pour
cette petite randonnée d'une demi-heure tout au plus, il
me faut soulager ma vessie. Petit problème technique que
je résous rapidement en m'éloignant sur le chemin
des vaches.

Bon, en attendant de reprendre la route,
un petit mot encore sur Xinalik quiest situé juste
au sud-ouest de Quba, au milieu des montagnes du Grand Caucase qui
séparent le Caucase du Nord en Russie du Caucase du Sud.

Xinalik est également le village
le plus haut, le plus éloigné et le plus isolé
d'Azerbaïdjan et l'un des plus hauts du Caucase. Le
temps change radicalement en été et en hiver, allant
de -20 °C à 18 °C. Xinalik compte environ 2 000 habitants.

Ce petit groupe de personnes parle
la langue khinalug, qui est un isolat au sein de la famille
des langues du Caucase du Nord-Est, bien que beaucoup parlent
également l'azerbaïdjanais.

Pour la petit histoire, en 2007, le
président Aliyev a créé la réserve
historique, architecturale et ethnographique de l'État de
Xinalik par décret présidentiel, afin de préserver
l'apparence, la langue et les coutumes uniques du village.

Le ministère de la Culture et
du Tourisme a restauré les toits de près d'une
centaine de maisons à Khinaluq en 2011, et la mosquée
du IXe siècle a été restaurée en 2012-2014.

Le village et son paysage environnant
de la route de transhumance « Köç Yolu »
ont été désignés site du patrimoine
mondial de l'UNESCO lors du 45e Comité du patrimoine mondial
de l'UNESCO.

Les habitants de Khinaliq ont conservé
leur mode de vie traditionnel. Les mariages et autres cérémonies
se déroulent dans le strict respect des rites hérités
d'une génération à l'autre.

Cette région regorge des traditions
les plus riches liées à la pluie et à
la culture de la terre, associées à une attitude particulière
envers les animaux domestiques, les mariages et les funérailles,
ainsi qu'à l'égard des corps célestes.

Les rites et traditions qui font désormais
partie intégrante de la vie sont étroitement liés
aux phénomènes naturels.

Les villageois s'occupent principalement
de l'élevage de moutons. Une technique de tissage
différente est ici bien connue.

Les châles tissés
avec de la laine à Xinalik sont célèbres
dans toute la région de Quba.

Les villageois voisins achetaient cette
matière première pour confectionner des vêtements
d’extérieur. Dans le passé, Chukha,
un châle en laine, était un costume national porté
par les personnes les plus riches des villages.

Les chaussettes en laine qui ressemblent
à un mini tapis multicolore sont largement portées
et il est impossible d'imaginer les habitants de Xinalik en hiver
sans ces chaussettes.

L'une des principales activités
également exercées par la population locale
est la collecte et la préparation d'herbes médicinales.

Ces herbes sont collectées et
séchées pour être ensuite utilisées
dans la fabrication de produits alimentaires et vendus aux touristes.







|