Etape
29 - Avant de quitter Malte - Un petit regard sur l'île de
Sliema
Samedi 5 avril 2025. Avant de quitter
Malte, je fais un dernier petit tour le long de la baie
de Balluta où je réside près de l'hôtel
Marriot.

C'est l'occasion de faire quelques
photos de cette baie surplombée par une imposante
église néogothique et les non moins imposants
buildings du quartier.

Ici, c'est le royaume de la
jeunesse maltaise qui vient s'encanailler chaque soir dans les nombreuses
boîtes branchées du quartier et les nombreux
restaurants qui tiennent terrasse face à la baie.

Au nord-ouest de La Valette, accessible
par la route ou par le ferry, Sliema n'est pas un quartier
mais une ville à part entière qui se prolonge,
plus au nord, par San Gijan.

Elle s'étend sur une presqu'île
dont l'extrémité, occupée par son imposant
fort Tigné, ferme telle une pince l'entrée du port
de Marsamxett. C'est l'une des plus grandes villes de l'île,
et la plus résidentielle.

Le front de mer, animé et commerçant,
est bordé par des rangs d'immeubles modernes. Mais derrière
cette barrière balnéaires se cache encore
un quartier de vieilles rues pentues aux charmantes maisons bourgeoises
maltaises, en pierre calcaire avec bow-windows et heurtoirs aux
portes.

Bien sûr, la visite n'est absolument
pas comparable à La Valette, ni à celle de Mdina ou
Rabat. Mais elle peut faire l'objet d'une balade d'une
à deux heures si on y fait une pause repas ou un brin de
baignade depuis les rochers, au nord.

Elle peut surtout, comme je l'ai fait,
être un camp de base bien agréable pour ceux
qui ne veulent pas payer les tarifs de La Valette. Ce,
d'autant que le ferry vous y emmène en dix minutes pour la
modique somme de deux euros.

Et puis son port est le point
de départ de croisières vers les Trois-Cités
et d'autres spots intéressants de l'île. On
les retrouve sur le port, juste à côté de l'embarcadère
du ferry.

Sliema tient son nom du mot
arabe silem, qui signifie à la fois "arriver",
"revenir après un long moment", "jouir de
la paix" et "être sain et sauf".

C'est ce mot de soulagement que les
marins maltais poussaient en entrant dans le port de Marsamxett.

Sliema ne fut longtemps qu'un gros
village sur une pointe que les chevaliers de l'Ordre fortifièrent
en construisant le fort Tigné en 1793.

Au XIXe siècle, la ville de
La Valette devenant trop petite pour accueillir l'expansion démographique,
Sliema prit de l'importance et devint une cité résidentielle
pour les habitants aisés.

Sliema s'est transformée en
une subtile stratification d'époques architecturales. La
promenade le long de Tower Road révèle cette évolution
: des maisons-tours du XVIIe siècle, construites
par les chevaliers comme postes de vigie contre les corsaires, côtoient
des immeubles Art déco aux bow-windows arrondis et
des résidences néo-maltaises des années 1930.

Les villas balnéaires
de l'époque victorienne, reconnaissables à leurs loggias
à colonnettes de fonte et leurs jardins clos de murs en pierre
séchée, témoignent du premier essor
touristique.

Leurs propriétaires, marchands
anglais et aristocrates maltais, rivalisaient dans l'exotisme
des décors : carreaux de céramique tunisiens, ferronneries
génoises, persiennes inspirées des moucharabiehs levantins.

Quelques-unes conservent encore
leurs systèmes originaux de climatisation passive -
puits de lumière à ventilation naturelle, murs doubles
remplis de sable marin isolant.

Le front de mer actuel, redessiné
dans les années 2000, suit les courbes naturelles des anciens
quais de débarquement.

Ses dalles en calcaire globigérin
alternent surfaces polies et rugueuses pour guider les malvoyants,
tandis que les rampes en acier s'ornent discrètement
de motifs inspirés des filets de pêche traditionnels.

Les anciennes cabines de bain en bois,
jadis alignées sur le rivage, ont laissé place
à des plateformes de baignade accessibles à marée
haute.

Le quartier commercial de The
Point cultive un contraste étudié entre héritage
et modernité. Les façades des immeubles des années
1960, recouvertes de stores en aluminium perforé, filtrent
la lumière tout en évoquant les moucharabiehs historiques.
Les enseignes lumineuses s'adaptent aux normes de protection du
paysage urbain - intensité réduite après 22h,
teintes dans les tons bleu-vert pour ne pas concurrencer l'éclairage
des fortifications voisines.



|