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Malte - De La Valette aux Trois Cités - Avril 2025

Etape 24 - Birgu - Une balade le long des quais du port de plaisance

Samedi 5 avril 2025. Après le centre historique, c'est tout naturellement que je me dirige vers le port de la ville qui se trouve sur le chemin du fort Saint-Ange.

Mais ce port qui aujourd'hui abrite un grand nombre de yatchs dans sa partie marina inaugurée en 2005 par le reine Elisabeth II en personne, possède également une riche histoire qui s'inscrit naturellement dans celle de l'Ordre.

Creusé naturellement dans une anse de calcaire tendre, le port de Birgu fut d'abord un abri pour les navires phéniciens avant de devenir l'épicentre maritime de Malte sous les chevaliers.

Ses quais actuels reposent sur des fondations médiévales visibles à marée basse - des blocs de pierre taillée assemblés sans mortier, maintenus par leur propre poids et l'érosion différentielle.

Les chevaliers de Saint-Jean transformèrent ce mouillage naturel en arsenal militaire dès 1530. Les cales sèches creusées à même la roche utilisent une pente optimale pour le halage des galères.

Leurs parois portent encore les encoches où s'ancraient les treuils actionnés par des esclaves, système remplacé au XVIIIe siècle par des cabestans en chêne dont les empreintes circulaires marquent le pavage.

La tour de l'Horloge, érigée en 1554 comme poste de vigie, combine des éléments défensifs médiévaux avec des innovations renaissantes. Ses murs de six mètres d'épaisseur sont percés de meurtrières adaptées tant aux arquebuses qu'aux longues vues, tandis que son mécanisme d'horlogerie, importé de Sicile en 1588, sonnait les quarts pour les équipages.

L'activité portuaire atteignit son apogée entre 1565 et 1571, lorsque Birgu servit de base à la flotte chrétienne avant Lépante.

Les entrepôts à arcades, aujourd'hui transformés en restaurants, conservent dans leurs voûtes des crochets en fer forgé où pendaient les voiles latines en cours de réparation. Leurs sols en pente douce permettent encore l'écoulement des eaux de lavage vers des bassins de décantation souterrains.

Le môle principal, allongé de 40 mètres sous les Britanniques, utilise des blocs de granit importés de Cornouailles comme ballast de navires. Chaque pierre porte les marques des tailleurs maltais qui les retaillèrent sur place - un mélange de chiffres romains et de symboles maçonniques.

Le siège de 1565 laissa des traces indélébiles : impacts de boulets sur les rambardes, stries de grappins ottomans dans la pierre tendre, et surtout cette étrange déformation du quai nord où le bombardement intensif affaissa partiellement le substrat rocheux.

Aujourd'hui, entre les yachts modernes et les bateaux traditionnels, subsistent des détails parlants : anneaux d'amarrage usés en forme de tête de lion, bornes-fontaines où les marins aiguisaient leurs couteaux (comme en témoignent les entailles concentriques), et ces vieux norias en bois qui servaient à vider les cales, maintenant transformées en supports de jardinières.

Du temps des chevaliers de l'Ordre, on l'appelait le port des Galères car c'est ici qu'elles étaient amarrées.

Les capitaines des galères, tous chevaliers, disposaient également d'une maison sur ce quai.

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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