Etape
2 - La Valette - De l'embarcadère du ferry jusqu'aux Hastings
Gardens
Vendredi 4 avril 2025. Alors une
fois arrivé sur la presqu'île de La Valette,
on comprend aussitôt que la meilleure façon de se déplacer
sera la marche à pied.

Ici, pas question de prendre le bus
ou le taxi tellement la beauté de la ville s'incarne
à chaque coin de rue.

Non, la meilleure façon de découvrir
la ville est bien de musarder, de se perdre (tout en gardant un
cap !), de lever la tête vers ces façades incroyablement
belles tout en faisant attention de ne pas trébucher sur
les nombreuses marches d'escalier qui jalonneront votre parcours.

Pour les plus fainéants, sachez
qu'il existe toutefois une navette gratuite qui vous transportera
de l'embarcadère du ferry jusqu'à l'entrée
de la ville, mais bon, il serait vraiment dommage de ne
pas s'imprégrer aussitôt de l'atmosphère de
cette ville unique au monde.

C'est la raison pour laquelle j'ai
aussitôt décidé d'enchaîner les petites
rues de La Valette, ses escaliers qui montent et qui descendent,
qui transpercent parfois d'étroites ruelles ou qui vous font
traverser les plus importantes artères de la cité
où se cogne une marée de touristes venus des quatre
coins d'Europe.

Cap au nord toutefois, vers l'entrée
de la ville où tout commence pour une nuée
de toutistes et de petits marchands ambulants, de chanteurs et d'artistes
de rue qui tentent de gagner leur vie en profitant de l'ambiance
légère qui règne dans la cité de l'ancien
ordre de Malte.

Ma première grande halte me
conduit à m'arrêter aux Hastings Gardens
qui occupent les fortifications dans le prolongement du bastion
Saint-Jean.

La vue sur l'île Manoel,
sur front de mer de Sliema et sur les remparts de La Valette est
imprenable.

Si l'on sort des jardins à leur
extrémité nord, on atteint un parking d'où
se dévoile le flanc ouest de la cité, avec la coupole
de l'église des Carmes dont le flèche domine de quelques
mètres celle de sa rivale protestante.

Perchés sur les remparts occidentaux
de la ville, les Hastings Gardens offrent une vue
sur le Grand Harbour, où les mouvements des navires se dessinent
en contrebas comme sur une carte maritime vivante.

Cet espace vert, aménagé
au XIXe siècle sur les bastions de Saint-Jean et Saint-Michel,
tire son nom du général britannique Francis Rawdon-Hastings,
bien que son lien direct avec les lieux reste ténu.

Les jardins se déploient en
terrasses successives, épousant la topographie militaire
des fortifications, avec des murets en pierre de taille dont les
joints serrés témoignent du savoir-faire des ouvriers
maltais du siècle dernier.

Des oliviers centenaires, aux troncs
noueux et aux feuilles gris-vert, alternent avec des buis
taillés en formes géométriques, rappelant
l’influence italienne dans l’art des jardins maltais.

Les parterres de fleurs, plutôt
que d’être organisés en massifs colorés,
se limitent à quelques espèces méditerranéennes
résistantes – lauriers-roses, agaves et lavandes
– dont les parfums se mêlent à l’air
salin remontant du port.

En regardant de plus près, on
peut observer une série de plaques historiées
qui retracent les événements marquants du siège
de Malte en 1565.

Leur texte, gravé en anglais
et en maltais archaïque, comporte des tournures désuètes
qui trahissent leur rédaction au début du XXe siècle.

Çà et là, des
escaliers étroits et sans rampe descendent vers des passages
voûtés dans l’épaisseur des remparts,
menant à des belvédères improvisés d’où
l’on aperçoit les chantiers navals de Senglea.



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