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Malte - De La Valette aux Trois Cités - Avril 2025

Etape 3 - La Valette - De la porte de la ville aux bastions Saint James et Saint-Jean

Vendredi 4 avril 2025. Après les Hastings Gardens, direction l'entrée de la ville où affluent le gros des touristes qui commencent généralement leur visite par ici, endroit idéal pour les cars touristiques de se garer pour les laisser aller au coeur de La Valette.

C'est ici que se dresse la belle fontaine aux tritons aménagée au centre de la place. L’entrée dans La Valette par la City Gate, œuvre contemporaine de Renzo Piano, marque une transition abrupte entre l’agitation moderne de la place des Tritons et l’ordre rigoureux des fortifications du XVIe siècle.

La porte, volontairement sobre, se réduit à une brèche oblique dans l’épaisse muraille, encadrée de blocs de calcaire globigérin aux arêtes parfaitement jointives.

Ses proportions délibérément réduites – moins un arc de triomphe qu’une entrée discrète – obligent le regard à se porter vers l’artère principale, Republic Street, qui s’enfonce dans la ville comme une tranchée urbaine.

En suivant le tracé des remparts vers le nord-ouest, on longe d’abord le fossé sec, aujourd’hui transformé en jardin public.

Ses parois verticales, hautes de près de vingt mètres, montrent des strates de maçonnerie distinctes : la base, en pierre de taille maltaise brute, remonte à l’époque des chevaliers, tandis que les reprises supérieures, plus régulières, trahissent les réparations britanniques du XIXe siècle. Un escalier étroit, dissimulé dans l’angle nord-est, permet de descendre au fond du fossé.

Le bastion Saint James, avancée triangulaire dominant le quartier de Floriana, présente une particularité défensive : ses embrasures à canon sont inclinées à 7° vers le bas, un réglage balistique conçu pour couvrir les approches du Grand Harbour sans exposer les artilleurs aux tirs ennemis.

La plateforme supérieure, accessible par une rampe pavée de dalles usées, offre une vue dégagée sur les lignes de fortifications successives – celles de La Valette se superposant à celles, plus basses, de Floriana. Un détail insolite : les joints entre les pierres du parapet sont remplis d’un mortier teinté de poudre de brique, une technique locale destinée à réduire l’éblouissement sous le soleil méditerranéen.

Plus à l’ouest, le bastion Saint-Jean se distingue par ses casemates voûtées, converties en salles d’exposition. L’épaisseur des murs (3,5 mètres en moyenne) crée une isolation thermique naturelle, maintenue à 18°C même en plein été. Les vestiges d’un four à boulets, découvert lors de restaurations en 2012, rappellent la fonction originelle des lieux : les projectiles y étaient chauffés au rouge avant d’être tirés vers les navires ennemis pour incendier leurs coques en bois.

Entre les deux bastions court une courtine dont le chemin de ronde conserve des marques gravées par les garnisons – croix de Malte, compas de tailleurs de pierre, et même un jeu de marelle rudimentaire creusé dans la pierre par des soldats en faction. Les meurtrières, élargies au XVIIIe siècle pour permettre le tir au fusil, présentent des encoches d’usure là où les crosses s’appuyaient.

La transition entre architecture militaire et urbanisme se manifeste dans les détails : les maisons des officiers, adossées au rempart intérieur, utilisent des pierres de réemploi provenant de bâtiments démolis lors du Grand Siège de 1565. Leurs fenêtres à meneaux, étroites et hautes, sont positionnées pour éviter tout angle mort dans le champ de tir des défenseurs.

Cette promenade le long des fortifications révèle comment chaque élément – de la disposition des canons à la texture des pierres – répondait à une logique défensive implacable, tout en s’adaptant aux contingences de la topographie et des matériaux locaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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