Etape
16 - Entre La Valette et Birgu - Un petit tour en gondole
Samedi 5 avril 2025. Pour se rendre
aux Trois-Cités, il faut d'abord traverser La Valette de
part en part et atteindre l'embarcadère qui se trouve
au niveau de Old Custom House, presque au pied d el'ascenseur des
Upper Barakka Gardens.

Pour prendre ce fameux ascenseur,
il faut s'acquitter du droit de passage qui coûte un euro.
Attention, gardez bien le ticket car il vous sera demandé
au retour si vous souhaitez remonter aux Upper Barakka Gardens.

Une fois arrivé à l'embarcadère,
vous avez deux solutions : soit attendre le ferry, soit
prendre les petites gondoles à moteur qui font la navette
entre les deux cités.

Pour ma part, je vais attendre le ferry...
Mais vraiment l'attendre ! Tant et si bien qu'après une demi-heure
d'attente (c'est vraiment l'anarchie car lorsqu'il arrive enfin,
il faut encore faire la queue pour acheter son billet),
je décide finalement d'opter pour la traversée en
petit bateau à moteur.

La coût de la traversée
est légèrement plus chère que le ferry : comptez
trois euros la course contre deux euros pour le ferry.

Mais franchement, vous allez vraiment
y gagner au chanche. D'abord parce que vous n'allez pas perdre de
temps, ensuite parce que vous allez pouvoir bénéficier
d'une belle balade en bateau dans des conditions optimales.

Pour cela, je ne saurai que trop vous
conseiller de vous placer dès le départ à
l'avant de la gondole,et de maintenir coûte que coûte
votre position.

Car si vous demeurez à l'avant
du bateau, vous pourrez faire des photos magnifiques avec
la perspective de la ville et le premier plan de la proue du bateau.

Pour ce qui est du paiement de la course,
on paie au départ ou à l'arrivée. Je ne saurais
que trop vous recommander d'avoir sur vous la somme exacte
ou bien un billet, car si vous donnez deux euros, le bâtelier
ne vous fera pas le change (petite arnaque dont j'ai fait les frais
!).

Du coup, pensez bien à faire
l'appoint. Si c'est un billet, le bâtelier se sentira
obligé de vous rendre la monnaie... C'est ce que
j'ai fait au retour.

La traversée de la baie dure
environ dix minutes au cours desquelles vous allez
en prendre plein la vue.

Il ne s'agit pas vraiment d'une gondole
comme celle de Venise, mais presque. Les Maltais appellent
ça la dghajsa.

Franchement, j'ai adoré. Une
fois sur le bateau, vous pouvez demander à vous rendre
directement à Birgu, ou bien, comme moi, sur l'île
de Senglea.

Ces embarcations hybrides, héritières
discrètes des dghajsas traditionnelles, glissent
entre les deux cités historiques avec une efficacité
silencieuse.

Leurs coques noires, peintes à
l'origine avec du goudron de pin mélangé à
de la cendre volcanique, fendent les eaux calmes du Grand
Harbour en laissant à peine un sillage écumeux.

Les gondoliers maltais, souvent issus
de familles de marins établies depuis des générations,
manœuvrent leurs bateaux à moteur hors-bord
avec une précision millimétrique.

Leurs mains calleuses gardent la mémoire
des anciennes techniques de godille, bien que la motorisation
ait transformé leur gestuelle en un simple appui du coude
sur la barre en acajou.

A bord, on est six maximum. Les
passagers s'assoient sur des bancs recouverts de coussins en toile
de voile usagée, dont la texture rugueuse empêche
les glissades lorsque la houle s'invite dans le port.

Les traversées, d'une durée
de dix minutes, suivent un tracé immuable qui évite
les courants traîtres près des fortifications Saint-Elme,
où l'eau tourbillonne de manière imprévisible.

Le parcours offre des perspectives
uniques sur l'architecture militaire : les fenêtres
à guillotine des auberges des chevaliers, les meurtrières
transformées en balcons, les escaliers d'eau que
seuls les initiés savent repérer.

Les gondoliers les plus anciens pointent
parfois du doigt les marques laissées par les grappins
ottomans sur la face nord des remparts, cicatrices à
peine visibles dans la pierre dorée.

A l'approche de Birgu, les
bateaux ralentissent pour franchir l'étroit passage sous
le pont-levis de l'Ordre, où l'écho des moteurs
résonne brièvement contre les voûtes séculaires.

L'arrivée se fait en douceur
contre les coussinets de cordage tressé qui protègent
les quais historiques, usés par des siècles d'accostages
similaires.







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