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Malte - De La Valette aux Trois Cités - Avril 2025

Etape 26 - Le fort Saint-Ange - Un monument incontournable de Birgu

Samedi 5 avril 2025. Les murs du fort conservent aujourd'hui les stigmates du Grand siège ottoman de 1565 comme une archive minérale.

Les restaurateurs ont volontairement laissé apparents certains impacts de boulets, marqués de plaques en laiton indiquant leur date et leur provenance balistique.

Dans la chapelle castrale, une fissure diagonale traversant la voûte - résultat d'un tir particulièrement chanceux - fut consolidée avec du verre armé, symbole transparent de vulnérabilité et de résilience.

La chapelle castrale, intégrée dans le donjon normand, sert de point nodal à l'ensemble défensif.

Ses murs de 6 mètres d'épaisseur sont percés d'un passage secret menant directement aux quais - ultime voie de repli conçue pour les derniers défenseurs.

Les vitraux modernes, reproduisant des cartes marines du XVIe siècle, filtrent la lumière tout en maintenant l'illusion historique d'une vigie permanente sur la Méditerranée.

Les fondations du fort Saint-Ange s'enfoncent dans le calcaire corallien, exploitant les veines naturelles les plus dures pour ancrer les murailles.

Les premières enceintes, érigées par les Byzantins au VIIIe siècle, montrent un appareillage irrégulier de blocs récupérés sur des temples puniques - certains portent encore des inscriptions libyques sous les joints.

Les modifications médiévales des Aragons introduisirent des tours semi-circulaires aux murs de 4 mètres d'épaisseur.

Leur particularité réside dans les niches intérieures, conçues pour des arbalétriers : étroites à l'extérieur, elles s'élargissent vers l'intérieur selon un angle calculé pour le tir en enfilade.

Les escaliers en vis, décalés de 22 degrés par rapport à l'axe des meurtrières, empêchaient tout tir direct vers l'intérieur en cas de percée ennemie.

Les chevaliers de Saint-Jean transformèrent radicalement la forteresse entre 1530 et 1565.

Le bastion Saint-Michel, ajouté au sud-est, présente des orillons asymétriques - une innovation permettant de croiser les feux avec Birgu tout en restant à couvert.

Ses casemates voûtées abritaient des canons de siège sur affûts pivotants, dont les plates-formes en chêne de Slavonie tournaient sur des roulements à billes en bronze.

La courtine nord incorpore une galerie de contre-mine unique : un couloir voûté en plein cintre, parcouru de niches acoustiques où des soldats postés écoutaient le bruit des pioches ennemies.

Le sol, légèrement incliné, canalisait les eaux d'infiltration vers des citernes tout en amplifiant les vibrations.

Des bouches d'aération déguisées en créneaux maintenaient un courant d'air constant pour éviter l'asphyxie des guetteurs.

Le cavalier Saint-Georges, construction post-siège de 1565, illustre l'évolution vers le style bastionné pur.

Ses angles morts furent éliminés par un calcul géométrique précis : chaque face visible depuis la mer correspond exactement à un multiple de la portée efficace des canons d'époque.

Les embrasures à redan permettent un débattement de 120° pour les pièces d'artillerie, tandis que leurs seuils en marbre de Gozo résistent à l'érosion provoquée par les reculs.

Les Britanniques modifièrent les superstructures au XIXe siècle, ajoutant des plates-formes d'artillerie rayée dont les fondations en béton de pouzzolane épousent parfaitement les voûtes sous-jacentes.

Leurs rainures de drainage, taillées dans la pierre tendre, suivent des courbes optilisées pour optimiser l'écoulement des eaux pluviales.

Aujourd'hui, les stratifications défensives se lisent dans les matériaux mêmes : pierre de Malta blonde pour les niveaux inférieurs, tuf volcanique importé pour les renforcements, briques mal cuites pour les réparations hâtives du siège.

Les impacts de boulets ottomans, laissés volontairement visibles, montrent des éclats différents selon l'angle d'impact et la qualité de la pierre frappée - archive minérale des techniques de siège du XVIe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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