Etape
13 - Pula - Au pied de l'amphithéâtre romain
Dimanche 6 février 2022.
Je suis un peu comme les enfants. Je garde souvent le meilleur pour
la fn ! C'est la raison pour laquelle j'ai décidé
de visiter en dernier le superbe amphithéâtre
de Pula. Mais c'est surtout que je comptais attendre la fin de la
journée pour le photographier au moment de la belle lumière
du soir... Hélas, la couverture nuageuse est trop importante
pour m'adonner à mon petit plaisir préféré
de photographe amateur. Et zut alors !

Nul besoin de carte ou de plan GPS
pour se rendre jusqu'à amphithéâtre. D'abord
parce que le plan de l'ancienne ville romaine est circulaire et
vous mène tôt ou tard au monument. Ensuite parce que
sa masse est tellement imposante qu'il est tout simplement impossible
de ne pas le voir à un moment donné ou à un
autre !

Alrs me direz-vous, pourquoi aller
visiter l'amphithéâtre de Pula en plein hiver ? Justement
parce que c'est l'hiver ! A cette époque de la saison, vous
ne risquez pas d'être embêté par la montagne
de touristes de passage qui débarquent chaque jour pour visiter
le plus beau monument de toute la Croatie.

En février, la tepérature
redevient plutôt clémente, les journées
sont normalement ensoleillées et vous pouvez prendre en photo
cet extraordinaire monument sous toutes ses coutures sans jamais
avoir des hordes de touristes de masse qui vous gâchent la
vue. Elle est pas belle, la vie !

Et pourquoi encore en hiver ? Parce
que l'amphithéâtre de Pula ne fait pas exception aux
grands monuments de l'antiquité encore plutôt bien
conservé... L'été venu, il se couvre de podium,
de scènes et autres assises métalliques qui viennent
en défigurer la structure. Beurk !

En été, la scène
et les installations techniques des concerts et autres festivités
peuvent ainsi "un peu" gâcher le paysage...

Comble du comble, comme à
Nîmes, on y organise même des reconstitutions de combats
de gladiateurs, le tout au milieu de tubes métalliques et
au milieu des applaudissements d'une foule en tee-shirt... Bref,
très peu pour moi. Non merci...

Voilà, maintenant que j'ai
planté le décor et essayé de vous convaincre
d'aller visiter ce monument hors saison (en plus, c'est beaucoup,
mais alors beaucoup moins cher !), je peux maintenant vous parler
de cet extraordinaire édifice.

Ah oui, j'allais oublier ! Que
les petits budgets se rassurent, pas besoin d'entrer pour contempler
le monument. On peut très bien le voir depuis la place aménagée
en contrebas. Et il y a même un chemin circulaire tout autour
qui permet de l'admirer sous toutes ses coutures.

Pour ceux qui souhaitent le visiter,
il faut compter 50 couronnes croates, soit environ 6,50 €.
Pas vraiment la ruine au vu de cet incroyable monument. Voilà
qui est dit.

Avec ses arches blondes se découpant
sur le bleu du ciel (pas aujourd'hui hélas, mais demain...
A voir les autres photos que j'ai faites un peu plus loin),
l'amphithéâtre de Pula est sans nul doute le monument
le plus spectaculaire de toute l'Istrie, voire de toute la Croatie.

Construit sous le règne
de l'empreure Auguste, il montre une forme elliptique (133 sur 105
m), sur trois étages, et demeure formidablement bien conservé.
Sans doute mieux que le grand Colisée de Rome.

Alors que Pula ne comptait que 5.000
habitants, les arènes pouvaient contenir plus de
20.000 spectateurs. On venait ainsi de très loin pour assister
aux combats de gladiateurs qui y étaient organisés.

Les combats de gladiateurs
s'y sont d'ailleurs déroulés jusqu'au Ve siècle
ap. J.-C., et jusqu'en 681, on y livra aux fauves les condamnés
à mort.

Alors ce soir, ce n'est pas vraiment
le meilleur moment, mais en règle générale,
il faut attendre le soir ou bien se lever de très bonne heure,
pour avoir le plaisir de voir la lumière pénétrer
par l'une de ses 72 arches.

Pour la petite histoire, il faut savoir
que l'amphithéâtre de Pula était si
bien conservé que sous la domination vénitienne, un
peu jalouse de tant de beauté, la cité des doges eut
l'idée saugrenue de démonter le monument, pierre par
pierre, pour le remonter à Venise !

Au XVIe siècle, les
Vénitiens, jamais à court d'idées, décidèrent
ainsi de démonter l'amphithéâtre pour l'emporter
à Venise...

Mais grâce à l'opposition
d'un sénateur, Gabriele Emo, le projet pharaonique tomba
à l'eau... Pour le plus grand bonheur de Pula.

Une chance pour Pula certes, mais
une plus grande encore pour Venise, qui se serait enfoncée
un peu plus vite qu'aujourd'hui encore dans la lagune...









|