Etape 3 - Cappadocce
- Une place à part dans l'histoire de l'Orient
Vendredi 29 octobre 2021.
Au IIe millénaire av. J.-C. la Cappadoce fait partie
de l'Empire des Hittites qui y établissent leur capitale
Hattusha (actuelle Bogazkale).

La région est alors une riche
zone agricole et commerce intensément avec les Assyriens
en raison de ses mines (or, argent, cuivre), comme l'attestent notamment
les très nombreuses tablettes en cunéiforme découvertes
sur le site de la ville hittite de Kanesh (actuellement Kültepe).

Vers 1200 av. J.-C., l'Empire
hittite s'écroule, envahi par les Peuples de la mer et les
Phrygiens.

Cent ans plus tard la Cappadoce
est conquise par le roi assyrien Téglath-Phalasar Ier.

Au IXe siècle av. J.-C., elle
est prise par les Phrygiens, puis est dominée par la Lydie
à partir de 696 av. J.-C.

Et ensuite par les Mèdes
(au nord-est) et les Cimmériens (au sud-ouest), qui font
des incursions dans les pays alentour durant les années 650--630.

En 546 av. J.-C., la Cappadoce
est conquise par Cyrus le Grand et intégrée à
l'Empire perse.

À la fin du VIe siècle
av. J.-C., Darius l'inclut dans la troisième satrapie.

Sous ces différentes dominations,
la Cappadoce reste autonome, sous la domination de sa propre aristocratie
de souche louvite, qui y maintient un système féodal,
mais fait allégeance aux pouvoirs successifs et leur fournit
des contingents.

En 330 av. J.-C., cette aristocratie
se rend indépendante sous le roi Ariarathe Ier, qui reconnaît
symboliquement la suzeraineté d'Alexandre le Grand et fonde
sa propre dynastie.

Sous Ariarathe IV ont lieu
les premiers contacts avec Rome. La Cappadoce devient alors l'alliée
des Romains contre les Séleucides, mais ces derniers sont
vainqueurs.

Suit une période confuse, au
terme de laquelle la dynastie d'Ariarathe disparaît dans les
guerres contre le royaume du Pont.

En 92 av. J.-C., Rome vient
au secours du royaume de Cappadoce pour repousser le roi du Pont
Mithridate VI, qui s'en était emparé, et rétablir
le pouvoir d'Ariobarzane Ier, appelé par les Grecs Philoromaios
(« ami des Romains »).

La Cappadoce, avec opportunisme,
soutient successivement Pompée, Jules César, Marc
Antoine et enfin Octave.

En 17, par suite de la disgrâce
du roi Archélaos, la Cappadoce est intégrée
par Tibère à l'Empire romain, dont elle devient une
province impériale, à laquelle sont bientôt
incorporées les régions du Pont et de l'Arménie
Mineure.

Au IVe siècle, la province
est amputée de ces territoires par les réformes de
Dioclétien et Constantin.

Sous la domination romaine, la
région s'hellénise et se christianise : au cours des
années 48 à 58, saint Paul longe et traverse le pays
au cours de ses trois voyages.

Le christianisme s'y répand
aux IIIe et IVe siècles, malgré les persécutions
de Dioclétien de 303-304, dont Eusèbe de Césarée
est le témoin.

Dans la seconde moitié du IVe
siècle, sous l'impulsion de Basile, évêque
de Césarée (Kayseri), de nombreuses petites communautés
monastiques s'implantent dans la région.

Basile, d'obédience
orthodoxe, s'oppose à l'arianisme qui est alors en plein
essor et qui a les faveurs de l'empereur Valens.

Pour affaiblir l'autorité de
Basile, Valens divise la Cappadoce en 371, détachant
d'elle un vaste territoire dont il fait la Cappadoce Seconde et
dont il confie l'autorité religieuse à un évêque
arien (évêché de Tyane, à proximité
de l'actuelle Nigde).

Grégoire de Nysse affirmait
alors que le nombre d'églises y était plus élevé
que dans tout le reste du monde

En 536, Justinien crée
l'évêché de Mokissos (actuellement Kirsehir)
; basiliques et oratoires se multiplient.



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