Etape 1 - En route
pour le parc national de Cappadocce
Jeudi 28 et vendredi 29 octobre
2021. C'est avec un grand plaisir que je retourne
en cette fin d'automne, et avant une nouvelle crise pandémique
(Omicron), en Turquie. Une petite semaine dans la foulée
de mon séjour aux Canaries... C'est le pied total !

D'autant que pour cette petite escapade
j'ai rendez-vous avec mon amie russe, Elena, qui vient me
rejoindre à mon hôtel pour partager un petit verre
au bar de l'hôtel où nous nous sommes donnés
rendez-vous.

Du coup, d'Istanbul, cette fois, je
n'aurais vu que le tarmac de l'aéroport, les maisons illuminées
derrière les vitres de mon taxi, et cette vue arrière
sur une caserne voisine, depuis la fenêtre de ma chambre d'hôtel.
Car cette fois, Istanbul n'est pas mon objectif, mais bien la Cappadoce
vers laquelle nous devons nous envoler dès le lendemain matin.

Du coup, il est un peu plus de 15 heures
ce vendredi quand nous arrivons à notre hôtel
qui tourne le dos au parc national de Cappadoce. Cela tombe bien
car je ne veux pas perdre une seconde de mon temps pour aller directement
sur place et commencer notre séjour par une petite séance
de photographie au moment du coucher du soleil.

Et franchement, je ne vais pas le regretter.
La vue sur le parc national est absolument fanastique.

Après une petite demi-heure
de marche, et en nous bouchant les oreilles (le vrombissement
des squads qui font du rodéo au milieu du parc est tout simplement
ahurissant !), on arrive enfin à un promontoire depuis lequel
on a une vue à 360 degrés sur le parc.

Car au coucher du soleil, il
faut absolument grimper sur les hauteurs du village, jusqu'aux différents
points de vue... N'hésitez pas à demander, les habitants
connaissent.

Paysage de steppes semi-arides sur
un haut plateau d'environ 1.000 mètres de hauteur, l'Anatolie
centrale est cernée de hautes montagnes.

C'est ici que se trouve la
Cappadoce avec, au nord, la chaîne Pontique, et au sud, le
Taurus, cette région autrefois tant redoutée par les
Mésopotamiens qui redoutaient leurs déferlantes guerrières.

Nous sommes ici au croisement des mondes,
une région qui, de tout temps, représentât
une importance stratégique, et notamment à l'Antiquité,
pour les Romains qui souhaitaient la tenir pour empêcher les
incursions des peuples orientaux.

La Cappadoce est ainsi une
région où les influences occidentales et orientales
se mêlent depuis des millénaires.

Regardant à l'ouest et à
l'est, tel l'aigle bicéphale du pouvoir hittite,
bysantin, puis seldjoukide, cette terre de passage s'est enrichie
de toutes ces civilisations.

La Cappadoce est tout simplement étonnante.
Elle s'offre aux amateurs de paysages à la fois superbes
et insolites, aux mystiques, aux passionnés d'histoire.

Le sol de ce plateau est constitué
d'un terrain volcanique très tendre, le tuf, agglomérat
de cendres et de boues rejetées par les volcans Erciyes Dagi,
Hasan Dagi et Melendiz Dagi.

A la suite d'une intense érosion,
le sol s'est lézardé ou désagrégé,
donnant au paysage cet aspect si singulier.

Parfois, surtout au sud, de
petites rivières ont entaillé le plateau en creusant
d'étroits vallons.

Ailleurs, là où le terrain
est mêlé de roches plus résistantes,
le plateau s'est déchiqueté en prenant des formes
étonnantes.

On rencontre alors dans le
fond des vallées des cônes, des colonnes, des tours
ou des aiguilles qui peuvent atteindre 30 mètres de haut.

Les cônes que l'on appelle cheminées
de fée sont parfois surmontés d'un bloc de roche dure.

La présence de ce cône
ralentit alors le phénomène d'érosion
jusqu'au jour où, minés par les eaux de pluie, ils
deviennent incapables de supporter leur chapiteau naturel.

Ils sont parfois isolés,
accrochés au flanc d'une colline, ou encore serrés
les uns contre les autres dans le fond des vallées.

Le paysage change au gré
des caprices de la lumière du soleil, dans la journée
et selon les saisons.

Au lever du soleil, la roche
décline un camaïeu de rose, à midi le soleil
la blanchit et au crépuscule, comme ce soir, elle s'empourpre
de tonalités chaudes.

Mais le must, c'est d'aller
se balader dans les canyons juste après une averse, le ciel
purifié révélant alors les formations dans
tous leurs détails.




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