Champ de Mars
- L'histoire de la voie romaine
Lundi 22 mars 2021.
Un petit mot également sur la voie romaine que ce
parcours à travers les monts de l'Ardèche emprunte.

Une voie reliant la cité de
Valence à celle de Nîmes traversait du nord
au sud le territoire Helvien, en passant par sa capitale Alba.

En 145 de notre ère, sous
le règne de l'empereur Antonin le Pieux, elle a été
bornée tout au long de son parcours en Helvie, c'est-à-dire
jalonnée de bornes milliaires implantées tous les
mille pas, ce qui correspond exactement à 1478,5
mètres.

C'est pourquoi on l'appelle aussi
« la voie d'Antonin le Pieux », bien que son
origine soit certainement bien plus ancienne.

La partie située en territoire
Helvien débutait sur le Rhône un peu au nord
de Baix, sans doute au niveau de la rivière Payre.

Elle se poursuivait par Cruas, village
aux alentours duquel on a trouvé pas moins de six
milliaires, Meysse, Rochemaure, le Teil (Mélas),
où elle quittait le Rhône pour remonter la vallée
du Frayol, qu'elle traversait en amont du pont routier actuel.

Le long de la route, on peut voir une
copie du milliaire dit « des Combes », dont
l'original a été transporté au Centre de Documentation
Archéologique d'Alba.

Ce milliaire, trouvé dans le
ravin du Frayol, indique le chiffre de quatre mille pas,
soit environ 6 km du centre d'Alba.

La voie passait ensuite à La
Pignatelle (Commune d'Aubignas), puis elle desservait Alba.
Cette partie constitue la branche nord de la voie.

D'Alba, la voie se dirigeait vers le
nord-ouest en direction de Saint-Jean-le-Centenier, en passant
près de Lestrade, au-dessous de la route actuelle.
(« Lestrade » provient directement du latin strata (via),
la route).

De Saint-Jean-le-Centenier,
la voie descendait en droite ligne vers la rivière Claduègne
qu'elle traversait à gué.

Elle passait ensuite aux lieux-dits
Pisse-en-Boeuf, puis le Palageay et se retrouvait dans le Devois
de Largentelle.

D'un carrefour situé à
la cote 315, un chemin moderne se dirige en lacets vers
la ferme et le col de Chade (cote 332).

La voie romaine allait vers le même
point, mais plus directement. Elle descendait d'abord vers
le fond d'un thalweg (ruisseau de Baume de Bouze) qu'elle franchissait
sur un gué formé de deux soubassements superposés.

Elle montait ensuite en ligne
droite jusqu'à un petit col, à la cote 309,
puis jusqu'au col de Chade (cote 332).

Sitôt franchi ce col, on se trouve
face à la vallée de l'Auzon, sur la grande
crête de Costeraste. La voie d'Alba à Nîmes empruntait
cette crête, qu'elle suivait pratiquement en ligne droite
sur 2,4 km en direction de Saint-Germain.

Pour en revenir à la voie des
Helviens, qui suit la longue crête de Costeraste,
nous avons là un de ses tronçons les mieux conservés
et les plus spectaculaires qui est encore plus ou moins carrossable.

Aux endroits où ils subsistent,
on peut admirer de superbes aménagements : murs de
soutènement à deux étages de pierres imbriquées
aval et amont. Certains de ces murs mesurent encore entre 1,60 m
et 1,70 m de haut.

Vers la fin de l'épine de Costeraste,
la voie est brutalement coupée par la RN 102. Elle
continuait vers le sud, entre Auzon et Claduègne, en dominant
la rive gauche de l'Auzon.

Au nord-est du village de Saint-Germain,
au quartier Le Pont, subsiste une arche d'un pont, difficile
à dater. Ce vestige est actuellement à 200
m. du cours de l'Auzon.

À l'entrée nord de Saint-Germain
on trouve le milliaire Sud XIII, dont l'inscription est
devenue pratiquement illisible. Il portait autrefois une
croix en métal qui a été cassée.












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