Balazuc et les
jardins suspendus de Labeaume
Samedi 20 mars 2021.
Autre étape de mon périple dans l'Ardèche,
Balazuc, un minuscule village classé comme l'un des
plus beaux de France.

Balazuc est située à
7 kilomètres de Vogüé et à 18 kilomètres
d’Aubenas. C’est, depuis des millénaires, un
site de gué sur l'Ardèche qui fut une place forte
gauloise, d’après son nom Baladunum de bal, le rocher
et dunum, la hauteur fortifiée en gaulois (voir Verdun, la
forteresse principale, aussi Lugdunum ancien nom de Lyon…).

Balazuc possède un très
riche passé et beaucoup de ses murs portent l'empreinte
de l'histoire.

Les restes les plus anciens
sont ceux de l’homme de Néandertal venu chasser le
bouquetin il y a plus de 50.000 ans au début de la dernière
glaciation.

Puis les agriculteurs sont arrivés
au Néolithique vers 3000 av. J.-C. pour élever chèvres
et moutons, cultiver le fond des dolines et placer leurs morts dans
des tombes collectives en coffres de pierre.

À l'âge du Bronze final,
vers 750 av. J.-C., le gué sous le village était
utilisé. Les Gaulois, dont on n’a aucune trace, lui
ont donné son nom : Baladunum.

Les Gallo-Romains cultivent
la plaine des Salles où passe la grande voie romaine entre
le Rhône et Nîmes.

Il y fut découvert un
sarcophage paléochrétien dont les hauts-reliefs figurent
des scènes bibliques (un fac-similé est exposé
sous la mairie).

Surplombant la rivière Ardèche,
Balazuc semble comme accroché à son rocher.

Le cœur du village séduit
par ses allures sarrasines et son riche patrimoine restauré,
son dédale de ruelles tortueuses, d’escaliers, de rampes
empierrées et d’arceaux.

Perchée sur sa falaise en surplomb
de l'Ardèche, l'ancienne place forte des «
Seigneurs de Balazuc » a gardé de nombreuses traces
de son passé médiéval : dédale de ruelles
tortueuses, passages voûtés sont, avec le château,
l'église romane fortifiée et les portes d'enceinte,
le décor originel du village.

Des petites maisons serrées
les une contre les autres, accrochées à la falaise
au dessus de la rivière Ardèche, des ruelles
pavées fraîches et ombragées, des passages secrets
comme celui de la “Fachinière” (la jeteuse de
sorts), des voûtes, des calades, des boutiques d’artisans
d’art, une église romane très jolie …

Perché sur les falaises de calcaire
abruptes, ce petit village de caractère d’Ardèche
tourne ses toits vers le Sud, prêt à dévaler
le précipice pour plonger dans les eaux limpides…

Fenêtres trilobées, portes
en arc brisé, passages voûtés et clochers,
calades, dédale de ruelles pentues et de petites places bordées
de figuiers : Balazuc offre un vrai goût de Sud !

Son château féodal
réhabilité en maison d’hôtes de charme,
son église romane et son donjon carré du XIIe siècle
lui donnent ce caractère indescriptible qui séduit
habitants et visiteurs…

Du Moyen Âge le village possède
une église des XIe et xIIIe siècles et un
château des XIe et XIIIe siècles, dans une enceinte
datant, elle, du XIIe siècle et très agrandie au XIIIe
siècle avec un donjon carré.

Remparts, donjon, maisons nobles
et fortes sont bien conservés.

Le village subit ensuite les
évolutions des maisons durant des siècles mais garde
son originalité et son caractère de village médiéval
avec ses ruelles, ses « calades ».

Pons de Balazuc, fils de Géraud
de Balazuc, un des premiers seigneurs connu, a fait la première
croisade et fut tué juste avant la prise de Jérusalem
en 1099, au siège du château d'Archos près de
Tripoli (Liban actuel).

C'est au XIe siècle que commence
l'histoire du château de Balazuc ; les seigneurs de
Balazuc qui régnaient sur le Bas-Vivarais, construisent un
donjon le long du rempart qui entourait le village. Le château
est ensuite agrandi au XIIIe siècle.

Durant les guerres de religions, les
suzerains de Balazuc restent toujours fidèles au roi de France,
le village reste catholique au milieu d’une terre alors largement
convertie au protestantisme.

Les États du Vivarais,
scindés depuis 1567 en deux factions, l'une catholique et
l'autre protestante, signent la paix au château de la Borie
de Balazuc en 1576.

À la Révolution française,
le comte de Vogüé, dont la famille avait hérité
du château, prend la fuite. Le château est alors saisi
comme bien national, et vendu à la bougie en 1793 pour la
somme de 625 livres (environ 3.125 euros) ; à peine plus
que le four du village, et quarante fois moins que son moulin.

Au XIXe siècle, âge
d'or du ver à soie alors très exploité en Ardèche,
le château de Balazuc devient une magnanerie.

Les membres de la famille de Balazuc
étaient suzerains d'un vaste domaine, où ils
rendaient la Justice Royale, surveillaient les routes et les gués
et construisirent, réparèrent plusieurs châteaux
et églises.

Voilà pour Balazuc et cette
petite visite bien sympathique. Dans la foulée, je
me rends jusqu'aux jardins suspendus de Labeaume.

Les « jardins suspendus »
du lieu dit Le Récatadou à Labeaume sont des
terrasses aménagées dans les parties verticales d'un
promontoire calcaire dominant, en rive gauche, les gorges de la
rivière Baume.

Ces aménagements, à
l'abandon depuis un demi-siècle, dépendaient d'une
ferme du même nom.

Les jardins sont aménagés
sur la falaise aux limites extrêmes du vide. Ils se
profilent et sont intégrés au relief rocheux ruiniforme
caractéristique.

Véritable réseau taillé
dans la roche, les canaux et les gourgues recueillaient les eaux
de pluie, tempérées grâce à la chaleur
solaire, provenant des citernes, réservoirs naturels, ou
des fontaines (sources).

Ardèche
- Panorama de La Serre de Tourre
La
Serre de Tourre au coucher du soleil
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