Champ de Mars
- A travers la forêt de châtaigniers
Lundi 22 mars 2021.
Pour le retour, prenez la piste de gauche en direction du
Mazoyer, suivez la piste forestière sur environ 3 kilomètres.

La piste s’élève
pour contourner le suc du Pradou puis bascule en versant
sud où elle descend en effectuant un virage en épingle
et rejoint la poteau « Le Chabrol ».

Quitter la piste et prendre à
gauche le sentier qui plonge dans la combe du Fédou
sous couvert forestier, en direction du Mazoyer.

Le chemin serpente proche du
ruisseau avant de rejoindre une autre piste en contrebas.

Suivez-la sur la gauche sur une
centaine de mètres puis prendre à droite le sentier
qui descend dans le talus.

Le sentier dessert l’ancienne
ferme du Fédou, encore occupée dans les années
1930. Traverser le ruisseau sous la ruine puis regagner le chemin
sur l’autre rive.

Les derniers kilomètres jusqu’au
Mazoyer s’effectuent sous la hêtraie puis entre
châtaigniers et pâtures en slalomant de part et d’autres
du ruisseau de Fédou (encore une fois, merci de
refermer les barrières).

Un petit mot sur la culture
des châtaigniers en Ardèche.

Le châtaignier est l'arbre emblématique
de l'Ardèche. Cultivé depuis le Moyen-Âge,
sur des terrasses aménagées dans les pentes cévenoles,
il a nourri des générations d'Ardéchois.

Délaissé après-guerre,
ce fruit connait un nouvel engouement depuis les années
90 ; la châtaigne est déclinée en crème,
en farine, en gâteau, en liqueur.

Traditionnellement en Ardèche,
il est cultivé sur des terrasses appelées
faïsses ; ces terrasses permettent une culture plus aisée
dans des pentes parfois très raides.

Pour pousser dans des conditions optimales,
le châtaignier demande un sol acide, drainant et une
altitude oscillant de 500 à 900 m.

Une partie des châtaignes ramassées
est vendue en frais, l’autre est transformée
en crème, en châtaignes au naturel et en farine.

Le développement de la culture
du châtaignier date environ du XIIIe siècle, les
châtaigneraies sont alors greffées pour sélectionner
les variétés les plus intéressantes.

La châtaigne sert de base à
l'alimentation des hommes, c’est pourquoi le châtaignier
est surnommé "l'arbre à pain".

L'âge d'or se situe aux
alentours de 1860 où 58.000 ha de châtaigneraies produisent
40.000 tonnes de châtaignes.

A partir du XVIIe siècle, des
marchés spécialisés dans la châtaigne
apparaissent dans les principaux bourgs de la région :
Joyeuse, Les Vans, Saint-Sauveur-de-Montagut, Vesseaux. Les revendeurs
des villes venaient s’y approvisionner.

Les grosses châtaignes étaient
exportées au moins dès le XIVe siècle
dans les principales villes du sud de la France. L’arrivée
du chemin de fer accélère le mouvement.

En 1897, la seule gare de Lamastre
expédie 1714 tonnes de châtaignes.

Après avoir nourri la population
pendant plus de 1.000 ans, le châtaignier commence
à être délaissé dès la fin du
XVIIIe siècle.

La châtaigneraie ardéchoise
est alors menacée de disparition, passant de 60.000
hectares en 1870 à 6.000 hectares en 1960.

La culture des mûriers pour l’élevage
du ver à soie supplante partiellement la châtaigne
en particulier parce que la paysannerie « enrichie »
par la sériciculture importe des céréales qui
vont supplanter la châtaigne dans l’alimentation
quotidienne.

Dès 1870, le déclin
démographique et l’exode rural réduit la surface
de châtaigneraie cultivée.

En outre, en 1875, arrive en
Ardèche la maladie de l’encre qui va décimer
les plantations.

Elle est due à un champignon
microscopique, le Phytophtora qui se développe sur
les racines de l’arbre et les détruit.

Lorsque la sève malade s’écoule
de l’arbre par les lésions, elle s’oxyde à
l’air et prend une couleur noire, d’où le nom
de la maladie.

Dans les années 1820, les
industriels lyonnais découvrent que les tanins du châtaignier
permettent de teindre la soie en noir.

A partir de 1890, cinq usines d’extraction
du tanin s’ouvrent en Ardèche. Il devient plus
rentable d’abattre les arbres pour extraire le tannin que
les cultiver pour leur fruit...

Abattre un hectare de châtaigniers
rapporte 7 fois plus qu’avec l’exploitation
des fruits.

En 50 ans, la châtaigneraie
ardéchoise recule de plus de 20.000 hectares (1
millions d’arbres seront abattus).



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