Au sommet du col
de l'Escrinet
Vendredi 19 mars 2021.
Il y a des lieux qui vous marquent et qui vous poursuivent
toute une vie, des endroits qu'on jure de revoir dans sa vie, l'Ardèche
que j'ai dcouverte, à l'âge de 13 ans, fait partie
de ces mondes.

Au final, la crise du Covid m'aura
permis de faire une pause dans mes voyages autour du monde
pour me recentrer sur des lieux qui ont marqué mon enfance
ou mon existence. Je profite donc de ces quelques jours de vacances
entre deux confinements pour retourner sur le territoire de mon
enfance...
Pour ce petit
séjour en Ardèche, j'ai décidé de
faire de la petite ville d'Aubenas, au sud de Privas, mon point
de chute. Située à l'entrée du parc nationl
des Monts d'Ardèche, la ville est idéalement placée
pour me permettre de rayonner... et de randonner en montagne.

De là, j'ai bien l'intention
de parcourir une grande partie de la région. La
plupart des plus belles randonnées à faire dans la
région se trouve à moins de 20 kilomètres d'Aubenas.

Mais je veux aussi profiter de mon
séjour pour faire de la photographie de paysage. En consultant
Internet, j'ai trouvé un site qui recense les meilleurs
spots photos de l'Ardèche... et le premier d'entre eux est
le sommet du col de l'Ecrinet !

Cela tombe très bien. En arrivant
enfin à destination, et après avoir dépassé
Privas, je passe justement par le col de l'Escrinet. Même
pas besoin de la chercher. Il se trouve à quelques mètres
de la route !

Du coup, je décide de m'arrêter...
et je fais la rencontre avec un jeune ornithologie de la
région qui a fait du col de l'Escrinet son observatoire à
oiseaux.

Du coup, je sympathise immédiatement
avec le jeune homme qui m'explique que pendant la journée,
avec son association, il initie les enfants des écoles à
l'observation des oiseaux.

Et pour cause, l'Escrinet est
un site exceptionnel pour l'observation de la migration des oiseaux
au printemps (de février à la mi-mai) du fait de l'obligation
pour les oiseaux de se rapprocher du relief lorsque souffle le mistral.

Plus de 140 espèces
peuvent y être observées, du vautour moine au roitelet
huppé en passant par la cigogne blanche. Le col est classé
en zone importante pour la conservation des oiseaux.

Le col constitue le passage
le moins élevé pour franchir le massif du Coiron.

Son échancrure est encadrée
au nord par le serre (montagne) de Suson (altitude 990 m) et au
sud par la crête de Blandine.

Les ornithologues du centre ornithologique
Rhône-Alpes (CORA), section régionale de la LPO, y
décomptent toutes les espèces de migrateurs diurnes
du 15 février à la fin mars au moins.
Ce comptage
visuel a commencé en 1982 mais a dû s'interrompre
complètement en 1992 et 1994 du fait des violences et des
menaces de la part des braconniers.

Une parcelle proche du col est propriété
de la fédération Rhône-Alpes de protection de
la nature (FRAPNA) depuis 1987. Une petite parcelle au centre
du col, la butte de la Tourrasse, a été acquise en
2001 par la Fondation Franz Weber pour permettre l'observation des
oiseaux.

Tous les terrains environnants
sont détenus par la Fédération des Chasseurs
de l'Ardèche qui y a laissé perdurer le braconnage
jusqu'en 2005.

La pratique du tir au vol des
pigeons ramiers, mais aussi celui des grives et des alouettes, bonne
occasion de destruction des rapaces, s'y était développée
à partir du milieu du XXe siècle (développement
de l'automobile et raréfaction de tout autre gibier) pendant
la période prénuptiale (février-mars).

Ce tir, en contradiction avec la Directive
oiseaux (1979) qui protège les espèces en période
prénuptiale, fait l'objet d'un conflit depuis le
début des années 1990 entre les chasseurs et les associations
de protection de la nature.

Un sentier de découverte
de la nature et de la faune locale, a été réalisé
par la Fédération Départementale des Chasseurs
de l'Ardèche tout près du col. L'accès
est libre et gratuit.

Coucher
de soleil depuis le col de l'Escrinet
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