Etape
25 - Riga à l'heure dorée - Des jardins Bastejkains
à Kalku Iela
Vendredi 15 avril 2022. En remontant
l'artère principale de Riga, impossible de ne pas
admirer depuis le pont les magnifiques jardins Bastejkains. A l'heure
dorée, leur beauté est encore magnifiée.

Ils s'étalent là depuis
des décennies, depuis que les responsables et les
administrateurs de la ville, ont décidé d'abattre
une grande partie des anciens remparts de la ville.

Au printemps, des embarcations
permettent de remonter le canal qui a été aménagé
à la place des remparts, murailles que l'on peut encore deviner
de l'autre côté de la rive, et dont on aperçoit
encore l'importance en regardant vers la butte qui surplombent les
jardins.

Je vous laisse donc admirer ces quelques
photos prises à la belle lumière du soir et
je reviens brièvement sur l'histoire de ce pays, qui, de
tout temps, fut un territoire contesté entre divers empires
prêts à tout pour contrôler la navigation et
le commerce sur la Baltique.

Les premiers hommes s'installent
sur le territoire de l'actuelle Lettonie il y a environ 11.000 ans,
à une époque où les glaciers se retirent vers
le nord.

Vers 3.000 ans av. J.-C., des
tribus finno-ougriennes, ancêtres des Estoniens et des Finlandais,
occupent la région.

Dès le millénaire suivant,
ils sont repoussés vers le nord par les Baltes (dont
les Lettons et les Lituaniens descendent directement).

Très tôt, le pays attire
l'attention des marchands et des pillards : remontant la
Daugava, ils pénètrent vers le coeur de la Russie,
jusqu'à Byzance et l'Asie centrale.

La "route des Vikings aux Grecs"
est tracée. Les peuples locaux participent au commerce,
exportant l'ambre, très recherchée.

Petite parenthèse à mon
récit. Me voici arrivé aux portes du coeur
historique de Riga. On y pénètre en remontantla rue
Kalku.

A cette heure-ci, les rayons
obliques du soleil couchant font des merveilles et recouvrent les
façades art moderne de la rue Kalku d'une extraordinaire
teinte d'or.

Je ferme la parenthèse et reprend
mon récit... Vers l'an 1000, quatre tribus se partagent
le territoire de la Lettonie : Couroniens à l'ouest, surnommés
les "Vikings baltes" pour leurs razzias fréquentes
; Lettigalliens à l'Est, les plus nombreux ; Seloniens et
Semigalliens au nord ; et, au centre, des agriculteurs aux moeurs
paisibles.

Les Lives, derniers Finno-Ougriens,
occupent parallèlement la partie nord de la côte Baltique.

Dans la deuxième moitié
du XIIe siècle, des bateaux de commerce venus de
Brême, Lubeck et Visby cinglent vers les rivages baltes...

Les marchands s'installent pour
l'été à l'embouchure de la Daugava, échangeant
produits allemands contre produits russes. Puis bientôt, ils
passent l'hiver sur place...

Les Baltes, païens, restent à
évangéliser. Des missionnaires arrivent dès
1180, mais ils ne rencontrent qu'hostilité et refus...

Le pape appelle alors de ses voeux
une croisade : menés par l'évêque Albert
Buxhovden, 500 chevaliers de l'Ordre des Porte-Glaive débarquent
durant l'été 1200, pillant et massacrant autant qu'ils
baptisent.

Riga est fondée l'année
suivante. Hommes d'armes, marchands, marins s'installent
de plus en plus nombreux, affirmant la présence germanique
dans la région. Elle durera plus de sept siècles.

L'évêque, fin stratège,
jette un insterdit religieux sur les autres ports ! En 1285,
Riga, devenue le point névralgique du commerce balte, entre
dans la ligue hanséatique.

Cesis, Limbazi, Koknese, Valmiera la
rejoindront bientôt. Bénéficiant de
privilèges commerciaux et fiscaux importants, les comptoirs
prospèrent.

Ils fournissent l'Europe occidentale
en bois, en ambre, en fourrures russes, mais aussi en goudron,
en miel, en cire, en lin... Objets de consommation courante, métal
et armes sont importés.

A la fin du XIIIe siècle, la
Livonie (Lettonie du sud de l'Estonie) est entièrement sous
le contrôle teuton.

Le pays est découpé en
bastions féodaux gérés par l'Ordre Livoniens
et en grands domaines terriens sur lesquels, les Lettons, finalement
convertis, sont soumis au servage.

La sévérité du
système féodal s'accroît encore au XVIe
siècle, lorsque débarque une nouvelle vague d'immigration
allemande.

Les nouveaux venus amènent
avec eux le Lhutéranisme, vite accepté grâce
à la publication des Ecritures en langue lettone.





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