Etape
21 - Plage de Papagayo - Splendide à l'heure dorée
Vendredi 22 octobre 2021.
« Le 1er septembre 1730, entre les neuf heures et les dix
heures du soir, la terre s'ouvrit à Timanfaya, à deux
ligues de Yaiza… et une énorme montagne s'éleva
du sein de la terre », selon le témoignage du curé
Lorenzo Curbelo.

L'île se transforma entièrement.
Dix villages furent ensevelis (Tingafa, Montaña Blanca,
Maretas, Santa Catalina, Jaretas, San Juan, Peña de Palmas,
Testeina et Rodeos) et pendant six ans la lave s'étendit
au sud, couvrant un quart de l'île et recouvrant les plaines
alentour de cendres volcaniques.

En 1824, les éruptions reprirent
à Timanfaya. S'ensuivirent de terribles famines et
une bonne partie de la population se vit obligée d'émigrer.

Depuis, le paysage s'est transformé
grâce aux techniques agricoles de culture sur lapillis
volcaniques que les conejeros utilisent pour retenir l'humidité
des alizés.

Le parc national de Timanfaya
offre un bel aperçu des vestiges de l'éruption.

Pendant la seconde moitié du
XVIIIe siècle, on introduisit la culture de la soude,
plante rampante riche en alcalis qui s'utilisait dans la fabrication
du savon.

D'Amérique vint à Lanzarote
la culture de la cochenille sur figuiers de barbarie, de
la pomme de terre et de la tomate.

La cochenille fut durant un
temps une des industries les plus importantes de l'île.

On peut encore en voir les
plantations dans les villages de Guatiza et Mala.

D'Europe arrivèrent les ceps
de vigne avec lesquels se fera le vin de malvasía
(vin de Malvoisie), vin préféré du personnage
de William Shakespeare, Falstaff.

Cette viticulture a laissé son
empreinte dans le paysage : les ceps sont protégés
du vent desséchant par plantation dans des creux et derrière
des murets semi-circulaires en empilement de pierres crues, comme
autant d'écailles, piquées chacune d'une tache verte,
recouvrant le sol volcanique sombre.

Les plants de vigne, nichés
dans des cratères faits de poudre de lave, sont enfoncés
à une profondeur suffisante pour que les racines atteignent
le sol arable.

La rosée nocturne restitue l'humidité
aux ceps. Il existe aussi quelques cabanes de vigne, du
nom de taro, construites en blocs irréguliers de pierre volcanique.

Pendant le XXe siècle, l'économie
de l'île passe d'une dépendance à l'égard
de l'agriculture et de la salaison du poisson à une dépendance
quasi-exclusive à l'égard du tourisme.

Le personnage de César
Manrique joue alors un rôle-clef dans le développement
touristique de l'île.

Il défend le paysage originel
de Lanzarote, tout en étant à l'origine des
aménagements touristiques mettant en valeur les richesses
naturelles de l'île.

Les jameos del Agua, le Mirador
del Río, le Jardin de Cactus et el Taro de Tahiche créés
par Manrique sont des lieux incontournables pour les touristes.

Mais malgré ces réalisations
et, en 1993, la reconnaissance de l'île comme réserve
de biosphère par l'Unesco, il est à craindre que l'environnement
ait à souffrir d'un tourisme de plus en plus envahissant.

En 1995, se tient la Conférence
mondiale sur le tourisme durable, réunissant l'OMT,
l'Unesco, le PNUE et la Commission européenne et durant laquelle
la « Charte du tourisme durable » a été
rédigée.

Une économie tournée
vers le tourisme a fait passer Lanzarote de l'état
d'une île d'où l'on émigrait à celui
d'une île à forte immigration, source d'une forte hausse
démographique.









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