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Estonie - De Tallin à la Baltique - Mars 2022

Etape 44 - Tourbière de Viru - Habitat naturel et cycle de l'eau

Samedi 26 mars 2022. Les tourbières, notamment les tourbières acides, abritent de nombreuses espèces rares, protégées et/ou menacées.

Elles abritent aussi une grande quantité de micro-organismes, dont des bactéries et cyanobactéries (1 000 000 000 d'individus environ par litre d'eau), des algues unicellulaires (également 1 000 000 000 par litre).

Ces micro-organismes sont consommés par des protozoaires (100 000 par litre), des rotifères (100 000 par litre). On y trouve aussi des nématodes (10 000 par litre) et certaines larves d'invertébrés ainsi que des amphibiens…

Elles font partie des habitats qui peuvent être protégés dans le réseau Natura 2000 ou mis en réserves naturelles, nationales ou régionales (réserve naturelle régionale de la tourbière de Vred, réserve naturelle des Hautes-Fagnes, par exemple).

La majorité des tourbières sont situées dans les zones de moyenne et haute montagne, près des sources des grands fleuves et rivières.

On dit qu'elles sont en « tête de bassin versant ». Comme les autres types de zones humides, elles ont un rôle important dans le cycle de l'eau.

Les tourbières jouent un rôle de régulation des flux hydriques, en retenant l'eau pendant une période plus ou moins longue avant de la restituer au milieu.

Cela est notamment dû aux caractéristiques des sphaignes, qui se comportent comme de véritables éponges. En régulant le débit de l'eau, les tourbières permettent d'adoucir les phénomènes de crue.

Et, en restituant progressivement l'eau à son milieu, les tourbières maintiennent un débit d'eau minimal dans les cours d'eau en été (on parle de soutien des débits d'étiage).

Les végétaux qui croissent en tourbière permettent de purifier l'eau qui la traverse, en utilisant pour leur croissance les matières minérales et organiques en excès, et permettent ainsi un assainissement de l'eau.

Mais un apport trop important de matières minérales déstabilise le fonctionnement même de la tourbière, en accélérant la dégradation de la matière organique morte, à l'origine même de la formation de tourbe.

Passé un certain seuil, la matière organique stockée dans la tourbe est minéralisée, la végétation en surface est modifiée, les sphaignes disparaissent et la tourbière devient inactive.

La tourbe se forme dans un milieu constamment gorgé d'eau, et donc très pauvre en oxygène (on parle d'un milieu très peu oxydant).

Cela permet à la matière organique de rester dans un bon état de conservation, même après des milliers d'années.

Ainsi, le pollen des arbres, arbustes et plantes qui se dépose au gré du vent dans une tourbière reste conservé dans la tourbe, et s'accumule au fil des ans, des siècles, des millénaires. La tourbe constitue un enregistrement de l'état de la végétation passée.

L'étude des grains de pollens, la palynologie, a fait grand usage de cette propriété des tourbières. Comme pour la glaciologie où l'on peut réaliser des carottes de glace et y lire l'histoire du climat, les palynologues réalisent des carottes de tourbe pour y lire l'histoire de la végétation.

Après préparation des échantillons, les différents types de grains de pollen sont identifiés et comptés, puis les différentes strates des carottes sont datées.

On obtient ainsi un diagramme pollinique, qui retrace l'histoire de l'évolution de la végétation depuis que la tourbe l'a enregistrée.

En recoupant ces informations avec des études sur l'histoire des activités humaines, on peut avoir une idée plus précise des relations entre l'homme et le milieu naturel : défrichements, développement de la céréaliculture, plantations de résineux, pâturages, etc.

Ainsi, quand une tourbière disparaît, c'est une partie de l'histoire des paysages anciens qui disparaît, mais également une partie de l'histoire du développement des populations humaines passées.

D'une manière générale, les vestiges organiques de toutes sortes sont préservés : on a ainsi pu retrouver de nombreux corps humains momifiés à travers l'Europe du Nord, les hommes des tourbières.

Ces véritables fossiles nous renseignent notamment sur la culture et le mode de vie des hommes de l'âge du fer.

On a aussi retrouvé un manuscrit enluminé dans une tourbière irlandaise en 2006 !

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 
 
 
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