Etape
19 - Tallin - Autour de l'église du Saint Esprit
Jeudi 24 mars 2022. Pour accéder
à la petite place où se dressent pêle-mêle
trois églises qui se font face, dominée par celle
du Saint-Esprit, il faut passer par un passage voûté
sur le sol duquel sont inscrits les grandes heures historiques de
l'Estonie. Mais j'y reviendrai plus tard...

Pour l'heure, me voici devant
l'étroit clocher blanc et noir de l'église Saint-Esprit.

Une fois encore l'édifice st
fermé. La malédiction continue. C'est à
croire que cette année 2022, je ne verrai jamais une église
ou une cathédrale ouvert normalement aux visiteurs !

L'église Saint-Esprit est tout
simplement la plus petite de la ville basse, mais possède
la particularité d'avoir cette tour octogonale élancée.

Sobre et simple, elle fut pendant
longtemps la préférée des magistrats de la
ville.

Bâtie au XIVe siècle dans
un style gothique, elle arbore une magnifique horloge ciselée
extérieure et polychrome qui fonctionne toujours malgré
le temps... qui passe.

Cette horloge est l'oeuvre de l'artiste
Christian Aekermann. A l'intérieur, on retrouve des
galeries en bois très joliment décorées de
scènes peintes de l'Ancien et du Nouveau Testament, lesquelles
entourent la nef.

Quant à l'autel, il abrite un
retable datant de 1483, en chêne, avec des dorures, fabriqué
à Lübeck.

De catholique, la chapelle
devient église luthérienne en 1524 et joue dès
lors un rôle important pour la communauté estonienne,
car, contrairement aux autres églises de la ville, les cultes
y sont bientôt célébrés en langue estonienne
(en 1531) plutôt qu'en allemand et le pasteur Johann Koell
y rédige le premier catéchisme en langue estonienne
pour ses paroissiens en 1535.

On remarque un crucifix gothique tardif,
une chaire Renaissance de 1597 et surtout un magnifique autel de
Bernt Notke (1483) venu de Lübeck pour embellir les édifices
de Reval (ancien nom de Tallinn à l'époque) à
l'invitation de ses bourgmestres qui avaient des liens avec la ville
hanséatique.

Et me voici de nouveau dans ce fameux
passage que j'évoque plus haut. Sur le sol, à
chaque pas, on marche sur de larges plaques de marbre où
sont gravés les grandes heures historiques du pays.

Les dernières plaques évoquent
les épisodes tragiques de la domination soviétique,
les déplacements forcés de population vers la Sibérie
et ses goulags notamment...



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