Etape
3 - Tallin - Autour de la cathédrale Alexander Nevski
Jeudi 24 mars 2022. Au bout de
la ruelle montante qui mène à la ville haute
de Tallin, se dresse, majestueuse et imposante, la magnifique cathédrale
Alexandre Nevski.

Devant une telle beauté, je
mesure ma chance, non seulement de bénéficier
d'un temps exceptionnel pour ce début de printemps, mais
aussi de l'absence quasi totale de touristes européens, qui,
au sortir du Covid, sont tétanisés par l'enclenchement
immonde de la guerre russe en Ukraine et de ses menaces d'intervention
nucléaire. Moi, je n'ai pas peur. Dieu me garde un jour de
céder à celui qui hurle le plus fort dans la cour
de l'école... Les petites terreurs ne me font pas peur.

Voilà pour cette petite parenthèse
touristico-politique qui fait que je bénéficie, encore
une fois, de conditions idéales pour visiter la perle des
pays Baltes, Tallin.

Sur ordre du tsar russe Alexandre
III, la cathédrale fut bâtie en 1894 d'après
les plans de l'architecte Michail Preobrajenski.

Selon une légende, la
cathédrale seraît bâtie sur la tombe de Kalevipoeg,
héros national estonien pleuré par son épouse
Linda durant des mois...

Surmontée de clochers à
bulbes, selon les normes de l'architecture de l'art religieux
russe, la cathédrale se repère de loin.

A l'intérieur, elle présente
le style classique des basiliques orthodoxes russes, avec
l'iconostase, cette barrière en bois ciselé séparant
les popes de l'assemblée des fidèles, des murs de
piliers et des chapelles décorées de nombreuses icônes
dorées et argentées.

Près d'un pilier, dans un entourage
de bois sombre, l'icône d'Alexandre Nevski (fin XVIIIe
siècle) est considérée comme la plus précieuse
de toutes.

Joyeux tintamarre lorsque les
11 cloches se mettent à sonner en même temps !

Aujourd'hui les messes quotidiennes,
(à 8h30 et 17 heures) et le grand office du dimanche
(à 9 h 30) rassemblent les fidèles de la communauté
russe de Tallin.

La cathédrale a été
construite entre 1895 et 1900 dans le cadre de la politique
de russification forcée de l'Estonie initiée par Alexandre
III.

Elle fut financée grâce
aux dons de riches personnages des guiles marchandes et
vouée à saint Alexandre Nevski, patron du défun
tsar Alexandre III pour rendre grâces du fait qu'il avait
été sauvé d'un accident ferroviaire survenu
le 17 octobre 1888.

Entretemps, Nicolas II avait
succédé à son père et le projet, qui
avait été retardé à cause d'avis divergents
quant au choix de l'emplacement, aboutit enfin.

L'intérieur qui peut
contenir 1 500 fidèles est décoré d'une iconostase
en partie en marbre, de vitraux et d'un grand nombre d'icônes.

L'extérieur a un aspect de
style moscovite, avec des panneaux de mosaïques de Frolov.
La cathédrale fut solennellement consacrée le 30 mai
1900 en présence de plusieurs évêques. La communauté
paroissiale était russe et était issue de la cathédrale
de la Transfiguration qui fut alors donnée à la nouvelle
paroisse orthodoxe des Estoniens de souche.

À l'indépendance de l'Estonie,
après la Première Guerre mondiale, les autorités
estoniennes voulurent la démolir car elle était le
symbole d'une période d'oppression.

Mais le nombre de réfugiés
russes était important dans la capitale, après
la révolution bolchévique (dont la famille du futur
patriarche Alexis II qui deviendra prêtre puis évêque
en Estonie) et la cathédrale en fut pas démolie.

Elle fut fermée cependant
par les autorités allemandes qui envahirent l'Estonie en
1941 dont ils firent le Reichkommissariat d'Ostland.

Elle rouvrit après la guerre,
mais les autorités municipales de la capitale de la république
socialiste soviétique d'Estonie voulurent la transformer
en planétarium.

Là encore le projet n'aboutit
pas. Dix ans après l'indépendance, que les
nouvelles autorités d'Estonie enregistrèrent officiellement
la paroisse de la cathédrale, devenue le siège de
l'Église orthodoxe estonienne, filiale du patriarcat de Moscou,
dont un de ses fils était alors à la tête (Alexis
II né Alexis von Ridiger). Il avait autrefois été
servant d'autel de cette cathédrale.



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