Etape
2 - Tallin - De Kulassepa à la ville haute
Jeudi 24 mars 2022. Quel bonheur
ce matin d'avoir ouvert mes volets pour découvrir
une ville médiévale ensoleillée par une belle
matinée de printemps. J'ai dormi comme un loir et je suis
prêt à découvrir ce joyau de la mer Baltique
qu'est Tallin.

En bas de chez moi, la statue
d'un illustre inconnu, sans doute un intellectuel estonien, figure
de l'indépendance du pays, se dresse à l'entrée
de la rue Kulassepa.

Après l'avoir saluée
comme il se doit, je laisse la statue derrière moi,
et remonte l'allée qui longe l'église Saint-Nicolas
pour prendre la petite rue montante qui mène droit à
la ville haute.

Cette rue étroite et
montante, pavée et bordée de façades aux tons
pastels porte le doux nom de Luhike Jaig... Ne me demandez
surtout pas la traduction !

Passée une petite montée
un peu raide, on y accède par une petite série
d'escaliers séparée par une rembarde la bienvenue
quand, l'hiver, le pavé est gelé et verglacé...

Méconnu des touristes qui
préfèrent la voie principale qui mène directement
à la ville haute, cet accès est vraiment pittoresque,
donnant au quartier des allures de petit Montmartre.

Bordée par des façades
de plus en plus colorées à mesure que l'on monte,
cette ruelle permettait autrefois d'accéder à l'arrière
du château royal.

On peut encore très bien l'imaginer
avec la présence d'une ancienne tour des remparts
encore intacte et un passage étroit qui menait à une
chapelle aujourd'hui disparue.

Au cours des XVIIe et XVIIIe
siècle, et jusqu'au début du XXe, la ville haute était
habitée par les grandes familles de la noblesse estonienne,
et notamment par les fameux barons baltes.

Ils s'étaient fait construire
au fil des siècles de splendides demeures et palais, toujours
debouts de nos jours.

Au sommet de l'échelle sociale,
ils ne pouvaient donc vivre qu'au sommet de la ville, dominant
la ville basse réservée aux commerçants et
aux artisans.

Ces deux mondes juxtaposés étaient
non seulement séparés par une barrière sociale
et économique, mais aussi par un rempart qui marquait la
frontière entre ces deux mondes...

Deux portes ouvertes dans ce
mur social permettaient de passer de la cité haute à
la cité basse, de l'univers des nobles à celui des
marchands.

Aujourd'hui, la plupart des
bâtiments abritent ministères, ambassades... et boutiques
de souvenirs !

On y musarde à pied
uniquement, par de petites ruelles pavées.



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