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Estonie - De Tallin à la Baltique - Mars 2022

Etape 10 - Tallin - Depuis la terrasse panoramique de Patkuli Plats

Jeudi 24 mars 2022. De la terrasse panoramique de la rue Kohtu à celle de Patkuli Plats, il n'y a qu'une soixantaine de mètres à faire à pied... Et pourtant, la vue depuis cette deuxième terrasse, plus orientée vers le nord et la mer Baltique, est encore bien différente de la première.

De là, on distingue mieux la série de tours de guêt qui se dressent au milieu des remparts et, à l'entrée de la ville historique, l'immense forteresse qui abrite aujourd'hui le musée de la marine.

Depuis ce point de vue, la vue sur les remparts et les tours est vraiment exceptionnelle.

Et en penchant la tête, on peut se rendre compte que la neige est encore bien présente dans les parcs qui s'étendent au pied de la ville haute, en direction de la ville moderne.

A moins de 100 m à gauche après l'entrée de l'hôtel Senbock, un passage voûté conduit naturellement à cette terrasse.

De là, la vue s'étend vers la partie nord de Tallin, les rives intensément boisées et la baie où mouillaient autrefois les flottes étrangères.

Mais le clou de cette vision panoramique reste bien sûr la vue immanquable sur les tours des anciens remparts.

A gauche de la terrasse, un petit escalier permet si on le veut de redescendre directement vers la ville basse. Pratiquable seulement au printemps et à l'été. L'hiver, à éviter asolument à cause des marches verglacées.

Allez, je profite de cette magnifique vue sur la baie et le port de Tallin pour commencer l'histoire de cette ville hors du commun au destin parfois tragique.

Au XIIe siècle, le carthographe arabe Al Idrisi inscrit pour la première fois la ville de Tallin sur une carte de l'Europe.

Il la désigne alors comme une place forte dressée au bord de la mer Baltique...

A ses yeux, ses habitants sont de robustes nordiques, cultivateurs, pêcheurs et marchands.

Ces Estoniens parlent une langue issue du finno-ougrien, cousine du finnois.

Mais voilà, ce sont des païens. Du coup, le pape décide d'évangéliser ces gens du Nord...

En 1202, la croisade en terre balte est menée par des chevaliers allemands basés à Riga, en rivalité avec les Suédois et les Danois.

Les combats font rage, et finalement, Valdemar II, le roi du Danemark, tire son épingle du jeu en prenant le contrôle de Tallin en 1219.

Il en fait aussitôt une place stratégique, placée au carrefour des voies du commerce maritime.

La ville tire son nom de cet épisode : celui-ci signifie ainsi "la ville des Danois" (taani = danois ; inn = ville).

L'histoire de Tallin n'est ensuite qu'une succession d'influences et d'occupations étrangères.

Tallin est contrôlée par les Danois alors que les campagnes sont sous la mainmise des chevaliers germaniques qui attendent (sagement ?) leur heure.

Du XIII au XVIIe siècle, les descendants de ces rudes conquérants s'enracinent... Ils règnent sur la terre noire d'Estonie...

L'Estonie est plutôt riche. Elle est ainsi désignée : "la petite grange de l'Europe". L'influence de la noblesse estonienne durera quand même près de 700 ans.

En 1248, Tallin adopte les règles architecturales, juridiques et commerciales de son modèle, la ville hanséatique de Lubeck, port prospère de la côte nord-est de l'Allemagne.

Cette ville marraine lui accorde d'ailleurs en 1283 le droit de commercer avec les prestigieuses cités de la ligue hanséatique : Bruges, Londres, Hambourg, Novgorod, Bergen.

Voilà donc Tallin entrée dans la sphère d'influence la plus puissante d'Europe : une véritable "corne d'abondance".

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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