Etape
22 - Tallin - L'extrordinaire musée maritime
Jeudi 24 mars 2022. Au bout de
la rue Pikk, aménagé à l'intérieur de
la tour Margareta, voici l'incontournable musée de
la Marine, à compléter avec l'extraordinaire port
des hydravions que j'irai voir demain. D'ailleurs, le billet est
combiné avec ce dernier. A ne pas manquer donc. Il s'agit
d'un des plus extraordinaires musées que j'ai pu visiter,
surtout celui des hydravions.

Le musée qui a donc pris ses
quartier dans cette ancienne muraille du XVIe siècle,
aux murs de plus de 3 mètres d'épaisseur, s'étale
sur quatre niveaux.

Dans les années 1920,
d'anciens marins et capitaines décidèrent de réunir
des objets liés au monde maritime estonien. En 1934, une
directive portant création du musée est adoptée,
et le musée proprement dit est inauguré le 23 février
1935 dans le port de passagers de Tallinn, à proximité
du Terminal D d'aujourd'hui. L'invasion soviétique met fin
aux activités du musée dans le port.

Le musée rouvre ses portes en
1965; il est alors situé dans la rue Pikk, dans la
vieille ville de Tallinn. En 1974, le CIO décide d'attribuer
les Jeux olympiques de 1980 à Moscou, avec les épreuves
de régate à Tallinn, ce qui motive une rénovation
de la tour Grosse Marguerite. Le musée y déménage
et rouvre en 1981.

Cependant la tour se révèle
rapidement trop petite pour les collections du musée.
Au début du xxie siècle les bateaux sont entreposés
sur un quai en face de l'ancien port des hydravions. En 2010, la
rénovation du bâtiment commence et le Musée
maritime est ouvert au public en 2012, conservant une partie des
collections dans la tour Grosse Marguerite tandis qu'une seconde
exposition permanente et les expositions temporaires sont dans le
port des hydravions.

Le premier étage est consacré
à l'Estonie et la mer, depuis ses origines jusqu'au XIXe
siècle. C'est ici que se trouve cette extraordinaire animation
qui vous fait vous transporter au sein d'un bateau viking balloté
par les flots.

On trouve là des vestiges divers
: proues de navire, ancres... Outils de charpentier de marine,
livres de bord, pittoresques photos anciennes. Sans oublier une
intrigante armoire du fabricant de modèles réduits,
cartes marines, estampes. Tout juste peut-on regretter le manque
de traduction en anglais... Alors en français, n'y comptons
pas !

On truve également une visite
intéressante sur les voyages à travers le
monde de trois barons baltes qui comptent parmi les plus grands
navigateurs estoniens. Le plus connu, Adam Johann von Krusenstern
(1770-1846), fit un tour du monde entre 1803 et 1806 en passant
par le Cap Horn, le Japon et la Chine...

Quant à F.G. Bellingshausen
(1778-1852), il découvrit tout simplement l'Antartique, où
aujourd'hui une mer (gelée !) porte son nom.

Le deusième étage retrace
la période de la Seconge Guerre mondiale, entre 1040 et 1941.
On y découvre ainsi la vie maritime à travers toutes
les périodes politiques.

De nombreuses maquettes sont exposées,
sans oublier les tenues de scaphandrier, la section hydrographique
et la radio de bord d'un paquebot.

Une peinture montre le tragique
naufrage de l'Estonia, un ferry estonien, en 1994, dans la mer Baltique,
qui fit 859 morts sur 989 passagers...

Il s'agit tout simplement du
plus grand naufrage européen civil depuis le Titanic. C'était
la première liaison maritime d'un ex pays de l'Est avec l'Occident
(pour Stockholm).

Les raisons du naufrage restent
aujourd'hui encore mystérieuses et ouvrent ainsi la voie
à toutes les théories du complot...

Pour certains, le bateau aurait
explosé, suite à la collision avec un sous-marin...
Et pour cause, l'endroit pullulent de ces engins... Sans compter
le trafic d'armes qu'on aurait voulu ainsi dissimuler.

Le gouvernement suédois refusa
d'envoyer des plongeurs investiguer l'épave, soi-disant pour
respecter les victimes et leurs familles.

On décréta l'épave
"cimetière national"... Pourtant celle-ci
ne se trouve quà 80 mètres de profondeur ! Interdiction
d'enquête donc et jamais les familles de victimes de catastrophe
ne furent indemnisées si rapidement (en signant une renonciation
à porter plainte !).

Aujourd'hui, le mystère
reste donc entier et les familles ne désespèrent pas
de connaître un jour la vérité...

Enfin, le troisième étage
est consacré à la pêche et au commerce
maritime en Estonie. Quelques machines, collections de harpons et
matériel de pêche sont présents. A voir aussi
une barque creusée dans un tronc d'arbre et une cabine de
pilotage.

En conclusion, un musée maritime
à l'ancienne assez fascinant. Mais il ne faudra pas
manquer d'aller visiter le Lennusadam, le musée des hydravions,
qui se trouve un peu à l'extérieur de la vieille ville
de Tallin. Je le verrai demain.



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