Etape
18 - Anvers - Eglise Saint-Charles Borromée
Jeudi 12 décembre 2019.
Je poursuis ma petite balade dans le coeur historique d'Anvers en
poussant jusqu'à l'église Saint-Charles Borromée,
édifice religieux catholique de style baroque (XVIIe
siècle), la plus grande église dans les anciens Pays-Bas
méridionaux.
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Construite de 1615
à 1621 comme église de la maison professe
des jésuites (sous le patronyme d'église Saint-Ignace),
elle eut Pierre-Paul Rubens comme décorateur
et artiste-peintre principal. Elle est aujourd'hui église
paroissiale. |
La
chaire de vérité est soutenue
par une représentation féminisée de l’Église
triomphant de l’hérésie. Les
parois de la cuvette du prédicateur et son abat-voix
sont décorés de 12 scènes de
la vie de la Vierge Marie. |
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Pour
leurs multiples activités apostoliques dans la ville en pleine
expansion commerciale les jésuites mettent en chantier,
à côté de la résidence, la construction
d’une église (1615). François d'Aguilon, architecte
jésuite, en conçoit les plans. À sa
mort en 1617 le frère jésuite Pierre Huyssens devient
le maître d’œuvre principal.

Les
travaux vont bon train et le bâtiment est terminé
en 1621. À sa consécration (12 septembre
1621), l’église est dédiée à
la Vierge-Marie, mais peu après la canonisation du fondateur
de l’ordre jésuite (en 1622) on lui donne le nom de
Saint-Ignace-de-Loyola.

La
grandeur - l'église Saint-Ignace est la plus grande
église baroque des anciens Pays-Bas -, la beauté
et la richesse de la décoration de l’église
portaient un message. Anvers, métropole influente
et riche, était à la frontière entre les régions
protestantes et catholiques des Pays-Bas, et le lieu de luttes d’influence
des deux courants. L’église Saint-Ignace se
veut l'expression du triomphe de la réforme catholique
mettant fin au progrès du protestantisme.

En
1773, lorsque la Compagnie de Jésus est supprimée
par le pape Clément XIV, les jésuites sont
expulsés de leur maison professe d’Anvers.
L’œuvre des Bollandistes continue pour un temps chez
les Prémontrés de Tongerlo.

Les
biens des jésuites sont inventoriés et confisqués
par les autorités autrichiennes. C’est alors
que plusieurs tableaux de Rubens provenant de l’église
partent pour Vienne.

L’église elle-même
est confiée au clergé séculier et devient
paroissiale sous le nom de Saint-Charles Borromée.

Durant la période hollandaise
(1816-1830) Saint-Charles-Borromée sert de temple
protestant pour l’église réformée des
Pays-Bas. Elle redevient église catholique après l’indépendance
de la Belgique.


Des confessionnaux sont ornés
de figures à taille humaine d’anges et personnages
évoquant les grands thèmes de la religion chrétienne
: la rémission des péchés, le bon samaritain,
le fils prodigue, la mort, etc.

Deux larges chapelles annexes, sur
les flancs latéraux de l’église, sont dédiées
l’une à Saint Ignace de Loyola, et l’autre à
la Vierge-Marie.

Ces chapelles sont également
riches de trésors rappelant l’époque
de Rubens et sa collaboration avec les jésuites d’Anvers
: le monogramme IHS au plafond, les peintures de Daniel
Seghers, etc.


Pour la décoration intérieure,
en 1620, les jésuites font appel à Pierre-Paul
Rubens, dont l’atelier et école de peinture n’est
pas loin. L’artiste est au sommet de sa gloire et avec son
assistant Antoine Van Dyck fait de l’église
Saint-Ignace son œuvre ecclésiale principale.

Une série de ses tableaux
de scènes bibliques y décorent les murs, et 39 caissons
du plafond sont les créations de son école. Les
caissons du plafond furent détruits lors de l’incendie
du 18 juillet 1718.

Quant aux tableaux, beaucoup furent
confisqués ou volés lorsque la Compagnie de
Jésus fut supprimée en 1773. Ils se trouvent aujourd’hui
dans divers musées du monde (dont Vienne).

La nef est ample et donne une impression
de calme et prospérité. Elle est bordée
de bas-côtés (de style basilical) dont les galeries
supérieures sont soutenues par d’élégantes
colonnes (qui avant l’incendie de 1718 étaient de marbre).
De larges fenêtres donnant dans ces galeries supérieures
permettent à la lumière d’entrer en abondance
dans l’église.

Dans toute sa largeur le chœur
est séparé de la nef par un remarquable banc de communion
de bois (xviiie siècle) travaillé de motifs rappelant
le pain eucharistique de la communion.

Des deux côtés de l’abside
centrale se trouvent les absidioles avec autels latéraux
dédiés, l’un à l’apôtre des
Indes, Saint François-Xavier (à gauche) et l’autre
à la Vierge-Marie (à droite).

Dans l’abside centrale, l’autel
principal est surmonté d’un tableau, alternativement
une Elévation de la croix de Gerard Seghers
et un Couronnement de la Vierge de Cornelis Schut.
Jadis la gloire de cet autel étaient les deux tableaux
Les Miracles de saint Ignace de Loyola et Les Miracles de saint
François Xavier de Rubens qui font maintenant la
réputation du musée des beaux-arts de Vienne.

Par un ingénieux mécanisme
de poulies (que l’on trouve en plusieurs églises jésuites),
les tableaux peuvent être montrés en alternance.

Les murs des nefs latérales
sont lambrissés jusqu’à une hauteur
de 4 mètres. Toute une série de médaillons
sculptés dans le bois racontent en 40 scènes, d’un
côté la vie de Saint-Ignace, et de l’autre des
scènes de la vie de Saint François Xavier.

Deux larges chapelles annexes, sur
les flancs latéraux de l’église, sont dédiées
l’une à Saint Ignace de Loyola, et l’autre à
la Vierge-Marie. Ces chapelles sont également riches
de trésors rappelant l’époque de Rubens
et sa collaboration avec les jésuites d’Anvers : le
monogramme IHS au plafond, les peintures de Daniel Seghers, etc.



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